Une nouvelle vie au Royaume-Uni pour des réfugiés originaires du Bhoutan
Une nouvelle vie au Royaume-Uni pour des réfugiés originaires du Bhoutan
Katmandou, Népal, 9 août (HCR) - La réinstallation des réfugiés originaires du Bhoutan vers le Royaume-Uni a commencé lundi avec 37 personnes ayant quitté le Népal par avion vers leur nouveau pays d'accueil, dans le cadre du plus important programme de réinstallation du HCR.
Narad Muni Pokhrel, âgé de 56 ans, fait partie, avec sa femme et sa famille, du premier groupe qui a rejoint Manchester au Royaume-Uni. « Je suis heureux d'avoir eu cette chance et, le plus important pour moi, c'est que je parte avec toute ma famille », a indiqué Narad, en sirotant un thé avec ses amis dans le centre de transit de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Katmandou, la capitale du Népal. « Je suis sûr que mes fils trouveront du travail et qu'ils continueront leurs études s'ils le souhaitent. »
Ces familles ont vécu dans des camps de l'est du Népal situés le long de la rivière Kankai depuis le début des années 90, lorsqu'une persécution religieuse et ethnique dans le Bhoutan voisin avait mené à un exode massif de près de 100 000 personnes appartenant au groupe ethnique d'expression népalaise. Le HCR a lancé un programme de réinstallation avec l'appui du Gouvernement du Népal et des pays de réinstallation en 2007. Ce programme a permis de trouver un nouveau foyer pour 34 500 personnes. Un autre groupe de 5 500 personnes devraient quitter le Népal avant la fin de cette année.
Le Royaume-Uni a offert d'accepter pour la réinstallation quelque 100 personnes cette année, rejoignant ainsi le groupe initial comptant huit pays de réinstallation qui ont offert la réinstallation à des réfugiés originaires du Bhoutan.
« Le Royaume-Uni a une longue histoire dans l'accueil d'étrangers », a indiqué Sophia Willits-King, chargée d'affaires britannique, lors de la cérémonie organisée pour le départ. « Nous savons que la diversité résultant de l'accueil d'étrangers renforce notre pays. »
« Je suis sûre que vous parviendrez tous à vous intégrer parfaitement dans votre communauté hôte. Je vous souhaite bonne chance dans votre nouvelle vie au Royaume-Uni et, qui sait, d'ici 20 ans peut-être l'un d'entre vous pourrait occuper mon poste à l'ambassade du Royaume-Uni au Népal. »
Man Manya Ghimire, âgée de 17 ans, ne peut contenir son enthousiasme, la réinstallation étant synonyme d'un nouveau départ dans sa vie.
« J'ai entendu dire que je pourrais recevoir une meilleure éducation au Royaume-Uni, ce qui est très important pour moi », m'a-t-elle indiqué. « Je suis au lycée et, si j'étais restée dans les camps, il m'aurait été impossible de continuer mes études au-delà de cette année. »
« Nous sommes extrêmement reconnaissants au Gouvernement du Royaume-Uni d'avoir formulé cette offre et nous apprécions la rapidité de la réponse du Gouvernement britannique - avec ce premier groupe de réfugiés quittant le Népal seulement huit mois après que l'offre ait été faite », a indiqué Stéphane Jaquemet, le délégué du HCR au Népal.
Quelque 77 616 réfugiés originaires du Bhoutan sont toujours hébergés dans sept camps situés dans l'est du Népal. Sur ce groupe, plus de 56 400 personnes ont confirmé leur intérêt pour la réinstallation. Les Etats-Unis ont déjà accepté 29 496 personnes, le Canada 1877, l'Australie 1 787, la Nouvelle-Zélande 461, la Norvège 335, le Danemark 326, et les Pays-Bas 224. « Nous espérons que d'autres pays examinent également la possibilité d'offrir la réinstallation à d'autres réfugiés originaires du Bhoutan », a ajouté Stéphane Jaquemet.
Le programme de réinstallation résulte d'une coopération entre le Gouvernement du Népal, l'OIM, les pays de réinstallation et le HCR.
« L'OIM est fier d'aider à donner aux réfugiés un nouveau départ dans la vie », a indiqué Sarat Dash, le chef de mission de l'OIM au Népal. Ce programme étant le fer de lance de la réinstallation de réfugiés comme Pokhrel et Ghimire, le HCR redonne de l'espoir aux réfugiés bloqués dans des situations de réfugiés prolongées dans les camps à travers le monde.
Par Nini Gurung et Pratibedan Baidya à Katmandou