Une équipe d'intervention d'urgence du HCR évalue les besoins des déplacés dans la région de Galkayo, au nord de la Somalie
Une équipe d'intervention d'urgence du HCR évalue les besoins des déplacés dans la région de Galkayo, au nord de la Somalie
GALKAYO, Somalie, 15 janvier (UNHCR) - Une équipe d'intervention d'urgence composée de quatre employés de l'UNHCR mène une mission afin d'évaluer les besoins de milliers de déplacés dans la région de Galkayo, au nord de la Somalie. L'équipe devrait ouvrir la voie à une présence internationale permanente dans la région, pour la première fois depuis les années 90.
Quelque 12 000 personnes se sont enfuies vers Galkayo, dans la région autonome du Puntland, pour échapper aux heurts qui ont récemment éclaté au centre et au sud de la Somalie entre des combattants de l'Union des tribunaux islamiques et le Gouvernement fédéral de transition, qui contrôle actuellement la plupart des deux zones contestées. L'arrivée de ces personnes a porté la population de déplacés internes dans la région de Galkayo à 35 000 environ.
Il y a 14 sites de déplacés dans les environs de la ville de Galkayo mais, selon l'équipe d'intervention d'urgence, beaucoup des nouveaux arrivés doivent se débrouiller par eux-mêmes, vivant dans la rue, dans des conditions insalubres, sans accès à des installations sanitaires ni à l'eau potable.
« Les déplacés dont le clan est présent au sud de Galkayo reçoivent protection et soutien de la part des membres de leur clan, mais des groupes minoritaires provenant du sud de la Somalie se rassemblent dans des bâtiments délabrés et vivent dans la misère la plus criante : ils ont besoin d'une assistance immédiate », précise Alex Tyler, qui fait partie de l'équipe d'intervention.
L'équipe est arrivée par avion de Nairobi le 8 janvier et prévoit de rester à Galkayo au moins un mois pour évaluer les besoins et le nombre de personnes déplacées, et leur fournir de l'aide. L'équipe va distribuer des abris et des fournitures comme des bâches en plastique, des nattes de couchage et des nécessaires de cuisine, qui vont être transportés par avion à Galkayo.
Bien que le Gouvernement fédéral de transition contrôle maintenant Mogadiscio, la capitale somalienne, située à quelque 700 kilomètres au sud-est de Galkayo, le conflit continue à créer de nouveaux déplacements et à empêcher le retour de personnes déplacées depuis longtemps.
« Nous sommes partis car nous savions qu'il y allait y avoir de nouveaux combats et nous avions peur d'être pris dans les échanges de tir », a expliqué Rooxo, âgé de 60 ans, qui a fui sa maison dans la région de Tayeglow en Somalie centrale après que son mari ait été tué. « La peur est toujours présente, car nous savons que cela peut arriver à nouveau. Quelques-unes de nos maisons ont été détruites, ainsi que notre vie là-bas », a-t-elle ajouté.
Afsheera, âgée d'environ 30 ans, s'inquiète pour ses enfants, qui ne peuvent plus aller à l'école. « Nous avons besoin de davantage de nourriture. Nous avons vraiment besoin d'aide comme des abris car nous ne pouvons pas continuer à dormir dehors », a-t-elle expliqué.
De nombreuses familles ici sont dirigées par des femmes, dont les maris ont disparu ou sont morts pendant les combats. « De nombreuses femmes sont traumatisées par la perte de leurs proches, ou parce que leur famille a été déchirée par le conflit, avec un fils soutenant l'Union des Tribunaux islamiques et l'autre le gouvernement fédéral de transition », a indiqué Hawa Aden Mohammed, qui dirige une agence humanitaire aidant les femmes travaillant à Galkayo.
Les femmes aident aussi leurs familles à survivre en mendiant et en collectant du bois en dehors des installations, une tâche qui les expose au risque d'être violées ou volées.
Parmi les déplacés les plus vulnérables figurent les personnes originaires de clans basés dans le sud et le centre de la Somalie et qui ont rejoint Galkayo ces dernières années pour échapper à la sécheresse et aux conflits claniques. Quelques-uns de ces Somaliens déplacés ne souhaitent pas rentrer dans leurs régions d'origine, où la situation sécuritaire reste incertaine et ils risquent de subir des représailles de la part de clans rivaux. D'autre espèrent rentrer un jour, mais n'ont pas les moyens financiers de payer le voyage.
Les personnes déplacées à Galkayo font partie de la population globale de quelque 80 000 déplacés se trouvant dans la région du Puntland et de la Somalie centrale. Dans toute la Somalie, on compte plus de 400 000 déplacés internes, dont la plupart ont été déplacés par des conflits antérieurs et par la sécheresse dans le sud et le centre de la Somalie.
Par Catherine Weibel à Galkayo, Somalie