Un nouveau foyer en sécurité pour les déplacés de Mossoul
Un nouveau foyer en sécurité pour les déplacés de Mossoul
CAMP DE HASANSHAM U2 (Irak) – Alors que la température grimpe, Fawaz, un père de cinq enfants qui est porteur dans un marché, s’installe dans un nouvel abri avec sa famille, dans un camp pour personnes déplacées récemment construit par le HCR, Hasansham U2. Fawaz vient de Mushaifa, à l’ouest de la ville irakienne de Mossoul.
La famille est l’une des premières à s’installer dans le camp, qui a ouvert cette semaine. Le HCR a construit le camp de Hasansham U2 pour héberger un nombre croissant de familles irakiennes obligées de fuir les combats dans la ville assiégée.
À l’instar des autres familles, Fawaz et les siens ont reçu une tente et des articles de première nécessité, y compris des matelas, des couvertures, un réchaud, des bâches en plastique, des jerricans, ainsi que des ustensiles de cuisine et des produits d’hygiène.
« Les combats se poursuivaient au‑dessus de nos têtes quand nous sommes partis. »
« Les combats se poursuivaient au‑dessus de nos têtes quand nous sommes partis : bombardements, tireurs embusqués, etc. Nous avons réussi à nous échapper en passant par les trous dans les murs des maisons voisines que Daech a créés dans notre quartier », a confié Fawaz au HCR.
Les premiers bus transportant des familles irakiennes récemment déplacées sont arrivés au camp mardi mais, déjà ce matin (le vendredi 12 mai), le nouveau camp hébergeait près de 500 enfants, femmes et hommes, soit 96 familles en tout, a annoncé le HCR lors d’un point de presse à Genève ce jour.
Le camp, le douzième et dernier que le HCR et ses partenaires ont construit pour répondre à la situation d’urgence à Mossoul, est situé à environ 60 km à l’ouest de Mossoul, le long de la route menant à Erbil.
Hasansham U2 et les autres camps ouverts par le HCR au cours des quatre dernières semaines constituent un havre de paix pour les personnes qui ont fui la violence.
« Nous avons couru et c’était très dur ; ma femme portait notre fille de huit mois, et je portais mon autre fille. C’était affreux ; nous avons vu tellement de corps sur le chemin qu’à un moment donné ma femme s’est évanouie et, encore maintenant, mes enfants font des cauchemars et se réveillent en pleurant », ajoute Fawaz.
« C’est un miracle que nous soyons ici », dit Intisar, sa femme, qui souffre de la chaleur dans le camp, où la température a déjà atteint 36 degrés Celsius.
« Nous avons échappé aux bombardements et les enfants sont sains et saufs. L’endroit où nous habitions a été détruit par un obus de mortier. Nous manquions de nourriture ; nous n’avions plus que de l’eau et de la farine. Nous n’avons plus rien là‑bas… nous n’avons plus rien maintenant. »
Les enfants ont hâte d’aller à l’école, et l’un des garçons, Fares, 13 ans, est impatient de jouer au football de nouveau.
« Il nous tarde de dormir ici ce soir, dans l’intimité, comme une famille, dit Intisar. Il nous tarde de vivre dans la paix et le calme. »
Hasansham U2 peut accueillir plus de 9 000 personnes.
« Le risque est actuellement très élevé pour les personnes qui fuient Mossoul ; les personnes qui doivent quitter la ville courent un grave danger. Selon certains, la situation est épouvantable et continue de se détériorer », a déclaré le porte‑parole du HCR, Andrej Mahecic, lors de la conférence de presse tenue à Genève ce jour.