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Sory, réfugié ivoirien, devient boulanger au camp de Nonah, en Guinée

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Sory, réfugié ivoirien, devient boulanger au camp de Nonah, en Guinée

L'UNHCR a initié des projets de renforcement des capacités permettant aux réfugiés de se prendre en charge et de mieux gérer leur nouvelle vie en exil.
24 Mai 2005 Egalement disponible ici :
Sory, réfugié ivoirien de 62 ans et père de 10 enfants, est boulanger de profession. Au camp de Nonah en Guinée, il peut exercer son activité grâce à l'aide de l'UNHCR et faire vivre sa famille. Il a construit lui-même son four à pain.

CONAKRY, Guinée, 24 mai (UNHCR) - L'UNHCR aide les réfugiés à développer leur indépendance financière, en initiant pour eux des activités génératrices de revenus dans les camps.

Outre la formation en couture, menuiserie, maçonnerie, coiffure, secrétariat/informatique, etc, l'UNHCR a initié des projets permettant aux réfugiés de se prendre en charge et de mieux gérer leur nouvelle vie en exil. Des activités telles que la saponification (fabrication du savon), le tissage, la pâtisserie, l'agriculture, etc, sont ainsi mises en oeuvre à l'intention des réfugiés par les partenaires opérationnels de l'UNHCR.

Sory Cissé est un réfugié ivoirien âgé de 62 ans et père de 10 enfants dont cinq filles. Il est boulanger de profession. Originaire de Touléplé, il est entré en Guinée le 24 mars 2003, à la suite des attaques perpétrées par les rebelles ivoiriens contre son village situé près de la frontière guinéo-ivoirienne. Depuis son arrivée en Guinée, Sory vit au centre de transit de Nonah dans le département de Yomou (région de Nzérékoré).

« C'est lors d'une enquête menée par l'UNHCR et ses partenaires dans le camp en vue d'une assistance adéquate aux réfugiés nouvellement arrivés, que j'ai été repéré par la Croix Rouge guinéenne », raconte Sory. « Après avoir expliqué ma profession lors de cette enquête, la Croix Rouge m'a donné deux sacs de farine de blé pour démarrer mon activité. C'est comme cela que tout est parti », rajoute-t-il.

Sory est propriétaire d'un four à pain qu'il a lui-même construit à l'aide de matériaux rudimentaires, notamment de la terre argileuse. « Lorsque j'ai commencé cette activité dans le camp, je ne pensais pas qu'elle constituerait finalement une source de revenu pour ma famille et moi-même, tant la situation était difficile au départ. Mais, grâce à l'assistance dont nous avons bénéficié de la part des humanitaires sur place, nous avons pu retrouver une vie presque normale et maintenant nous vivons dans la dignité », affirme Sory, préoccupé d'une part à pétrir de la farine et d'autre part à sculpter de la pâte de la prochaine fournée.

Entouré de plusieurs de ses enfants venus l'aider dans son travail, le boulanger du camp, car c'est comme cela qu'on l'appelle, est très heureux de vivre au sein de sa famille en entreprenant une activité dont ils sont tous fiers. « Nous nous sentirions presque chez nous ici, mise à part l'assistance qui nous est dispensée ainsi qu'à tous les réfugiés », avoue Djénaba, l'épouse de Sory.

Sory, réfugié ivoirien de 62 ans et père de 10 enfants, est boulanger de profession. Au camp de Nonah en Guinée, il peut exercer son activité grâce à l'aide de l'UNHCR et faire vivre sa famille. Il a construit lui-même son four à pain.

Le camp de Nonah est provisoire, car situé près de la frontière. De ce fait, les activités initiées dans les autres camps de réfugiés n'y sont pas toutes pratiquées. L'agriculture est l'une des ces activités que la population réfugiée de Nonah n'a pas pu entreprendre jusqu'à maintenant, bien que la majorité des réfugiés soit composée de paysans. Les infrastructures scolaires ne sont pas développées de façon à permettre aux élèves de suivre les cours de tous les niveaux.

Pour améliorer les conditions de vie de ces réfugiés ivoiriens au camp de Nonah, l'UNHCR poursuit ses négociations avec les autorités guinéennes, en vue de trouver une solution appropriée à cette situation. Le gouvernement guinéen ne souhaitant plus le développement d'un nouveau camp sur son territoire, il est prévu que ces réfugiés soient transférés au camp de Kola abritant encore des réfugiés libériens dont le rapatriement est en cours.

Par Fatoumata Diariou Tounkara