Les Etats doivent répondre conjointement aux mouvements irréguliers maritimes en Asie-Pacifique
Les Etats doivent répondre conjointement aux mouvements irréguliers maritimes en Asie-Pacifique
DJAKARTA, Indonésie, 20 mars (HCR) - Les délégués de la région et au-delà ont mis en évidence la nécessité d'une meilleure coopération pratique pour répondre aux mouvements irréguliers maritimes, qui sont croissants dans la région Asie-Pacifique.
Cette décision a été rendue à la fin de la « Table ronde régionale sur les mouvements irréguliers en mer dans la région Asie-Pacifique », qui s'est déroulée de lundi à mercredi à Djakarta et qui était organisée par les autorités indonésiennes et le HCR.
« Cette table ronde est importante mais des mesures doivent également être mises en oeuvre rapidement », a déclaré Hasan Kleib, un haut fonctionnaire indonésien du Ministère des Affaires étrangères. « La situation à laquelle nous sommes confrontés pour gérer la migration irrégulière par la mer n'est pas prête de se terminer. Bien au contraire, nous assistons à un afflux de migrants irréguliers arrivant dans la région. »
Bien que le phénomène des personnes qui prennent la mer en quête de sécurité, de protection des réfugiés ou de meilleures opportunités économiques ne soit pas nouveau, ces mouvements mixtes ont considérablement augmenté ces dernières années.
En 2012, plus de 17 200 personnes sont arrivées irrégulièrement par bateau en Australie. Entre juin 2012 et février de cette année, plus de 21 000 personnes auraient effectué la traversée du golfe de Bengale vers des pays de l'Asie du Sud-Est à bord de bateaux de passeurs. Des centaines d'entre elles ont péri en mer.
« Trop souvent, nous entendons des informations faisant état du naufrage d'un bateau surpeuplé et impropre à la navigation. Trop de vies humaines sont perdues en haute mer après que des passagers désespérés aient manqué de nourriture, d'eau et de carburant avant de rejoindre la terre ferme », a déclaré James Lynch, représentant régional du HCR.
Plus de 70 participants à cette réunion de Djakarta ont convenu que les mouvements irréguliers en mer ne sont pas seulement un problème national ou régional, mais plutôt un défi mondial qui touche toutes les régions du monde. Ils ont partagé leurs expériences avec des experts venus de la Méditerranée, des Caraïbes ou du golfe d'Aden, et ils ont entendu les points de vue de représentants des pays d'origine, de transit et de destination.
« La coopération régionale est primordiale pour mettre fin à cette activité très lucrative qu'est la traite des êtres humains et qui véhicule tant de misère », a déclaré Christopher Horwood, qui a présenté la situation dans le golfe d'Aden en tant que Coordinateur basé au Kenya pour le Secrétariat régional sur la migration mixte. « Une coopération n'arrêtera pas l'offre et la demande sur la migration irrégulière, mais elle peut réduire la misère humaine associée à ces mouvements. »
Un problème commun a émergé concernant le problème de concilier les préoccupations de sécurité nationale avec les besoins humanitaires et de protection des personnes victimes de la traite d'êtres humains et des passeurs, y compris des demandeurs d'asile et des réfugiés.
« Gérer des problèmes en mer est une entreprise délicate », a déclaré Hasan Kleib, diplomate indonésien. « J'attends de cette table ronde qu'elle nous aide à accroître les mesures de rétablissement de la confiance entre les parties. »
James Lynch du HCR a ajouté : «Le champ d'application de la coopération régionale au niveau pratique est sans fin. Il va du renforcement de la collecte de données et d'analyse à l'élaboration de campagnes d'information pour avertir les personnes sur les risques de voyager à bord de bateaux de passeurs. Nous aimerions également bénéficier de mécanismes pour améliorer la coordination durant les sauvetages en mer, le débarquement, la réception, le profilage, l'orientation et la recherche de solutions pour les différents groupes de personnes ayant des besoins différents. »
Parmi les délégués présents à la réunion figuraient des membres et des observateurs du Groupe ad hoc du Processus de Bali, y compris l'Afghanistan, l'Australie, le Bangladesh, le Canada, l'Indonésie, les Maldives, la Malaisie, le Myanmar, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Sri Lanka, la Thaïlande, les États-Unis et le Viet Nam. Des organisations internationales comme le HCR, l'Organisation internationale pour les migrations et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime étaient également présents.
Les conclusions de la réunion seront transmises aux Etats membres du Processus de Bali en les conseillant sur la façon de mieux gérer ce problème important.