Le HCR exprime sa préoccupation après la mort de deux personnes tuées par balles sur la côte yéménite
Le HCR exprime sa préoccupation après la mort de deux personnes tuées par balles sur la côte yéménite
GENEVE, 13 décembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a exprimé sa préoccupation mercredi après que les forces de sécurité yéménites aient ouvert le feu sur un bateau transportant des personnes dans le Golfe d'Aden, tuant deux d'entre elles.
« Nous sommes extrêmement préoccupés par cet incident, au cours duquel des civils innocents ont été touchés », a indiqué Radhouane Nouicer, le directeur adjoint de l'UNHCR pour la région, basé à Genève. « Nos collègues au Yémen ont informé les autorités et leur ont demandé de former les garde-côtes à s'abstenir d'ouvrir le feu sur les bateaux qui arrivent. »
L'incident s'est déroulé lundi alors qu'un bateau transportant près de 120 Somaliens et Ethiopiens atteignait la côte près de la ville yéménite de Belhaf. Les survivants ont indiqué à l'UNHCR que les forces de sécurité yéménites ont tué un passager somalien et un passeur. Un troisième Somalien était mort sur le bateau quelques heures auparavant.
Les nouveaux arrivants ont affirmé que les forces armées ont commencé à tirer alors que les passagers descendaient du bateau sur la plage. L'incident a été confirmé par le coordinateur de la sécurité yéménite à Belhaf.
Les passagers ont expliqué que les passeurs étaient en possession d'un pistolet, mais ont décidé de retourner en mer avec quelque 60 passagers toujours à bord. Ils avaient quitté la région autonome somalienne du Puntland deux jours auparavant.
Les passagers restants ont ensuite été déposés plus loin, le long de la côte, dans la zone de Jila'a. Puis, les trafiquants ont pris le chemin du retour pour traverser le Golfe d'Aden, avec les trois corps à bord de l'embarcation. Par la suite, certains Somaliens ont déclaré que quatre autres de leurs compatriotes manquaient à l'appel mais l'UNHCR n'a pas été en mesure de retrouver leur trace.
Au total, 110 des 120 nouveaux arrivants sont venus chercher de l'assistance auprès de l'UNHCR au centre de réception de Mayfa'a, au Yémen. La plupart d'entre eux ont indiqué être originaires des provinces de Bay et Middle-Shabele, d'autres de la capitale somalienne, Mogadiscio.
Près de 23 000 personnes venues de Somalie ont été enregistrées après être arrivées au Yémen cette année. Au moins 360 personnes sont mortes lors de cette périlleuse traversée et plus de 150 sont portées disparues, selon les chiffres dont dispose l'UNHCR.
La majorité des personnes récemment arrivées ont déclaré venir du sud et du centre de la Somalie, des régions, disent-elles, où leur liberté a été sérieusement entravée depuis que l'Union des Tribunaux islamiques a pris le pouvoir plus tôt cette année. Elle ont aussi expliqué craindre pour leur vie en raison de conflits tribaux et claniques.
Le Yémen est l'un des rares pays de la région à avoir signé la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Ce pays a fait preuve d'une grande générosité en accueillant un nombre croissant de nouveaux arrivants de la région. Toutefois, l'UNHCR a exprimé sa forte préoccupation à diverses occasions suite à l'expulsion, ces dernières semaines, de ressortissants non somaliens.
Plus de 88 000 réfugiés enregistrés séjournent actuellement au Yémen, dont 84 000 de nationalité somalienne.