Le HCR est choqué par un nouvel épisode de disparus en Méditerranée
Le HCR est choqué par un nouvel épisode de disparus en Méditerranée
GENEVE, 31 mars (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés s'est déclarée choquée et a fait part de son émotion quant aux informations faisant état de centaines de personnes tentant de rejoindre l'Europe par la mer qui sont portées disparues en mer Méditerranée au large des côtes de la Libye.
Ces informations, encore peu détaillées, font état de nombreux bateaux transportant plusieurs centaines de personnes et faisant route depuis les côtes de la Libye en direction de l'Italie ces derniers jours. Au moins un bateau aurait coulé et des centaines de personnes se trouvant à bord sont portées disparues.
Les autorités égyptiennes ont fait savoir que le naufrage avait eu lieu à 30 kilomètres des côtes libyennes et que certains Egyptiens ont été secourus. Plus de 20 corps auraient déjà été retrouvés. Les autorités indiquent qu'à bord se trouvaient notamment des Nord-Africains et des Africains sub-sahariens.
C'est actuellement le début de la saison de la traite d'êtres humains en Méditerranée. Le bureau du HCR à Rome a fait état de l'arrivée de deux bateaux en Italie cette semaine - l'un transportant 244 personnes est arrivé en Sicile ; et un autre avec 219 personnes à bord a accosté sur l'île de Lampedusa. L'année dernière, plus de 36 000 personnes sont arrivées en Italie par la mer depuis l'Afrique du Nord. Quelque 75 % d'entre elles ont demandé l'asile et environ 50 % se sont vu octroyer une forme de protection internationale par les autorités italiennes.
« Cette tragédie illustre, une fois de plus, les dangers auxquels sont confrontés les personnes prises dans des mouvements irréguliers mêlant migrants et réfugiés en Méditerranée et ailleurs qui, chaque année, coûtent des milliers de vies humaines », a indiqué Ron Redmond, le porte-parole en chef du HCR, aux journalistes mardi à Genève.
Le Haut Commissaire António Guterres a exprimé mardi son immense peine après cette perte tragique en vies humaines. Le Haut Commissaire a décrit cette tragédie comme le tout dernier exemple dramatique d'un phénomène mondial qui pousse des personnes désespérées à utiliser des moyens extrêmes pour fuir les conflits, les persécutions et la pauvreté en quête d'une vie meilleure. Ceux qui se déplacent le font pour différentes raisons, y compris la persécution, le changement climatique et la dégradation environnementale, des raisons qui peuvent tour à tour générer encore davantage de pauvreté et de conflits.
« Nous voyons cela partout dans le monde », a indiqué António Guterres. « Avec la globalisation des marchés dans le monde aujourd'hui, l'argent circule librement, les biens tendent à circuler de plus en plus librement ; mais les obstacles sont nombreux pour les mouvements de population et, dans une certaine mesure, ils augmentent même.
« Nous avons de plus en plus de personnes qui se déplacent et de plus en plus de barrières pour entraver leurs mouvements, créant ainsi une situation dans laquelle un grand nombre de personnes traversant des frontières internationales le font de façon irrégulière. Et lorsque ces personnes se déplacent de façon irrégulière, cela devient beaucoup plus difficile de faire la distinction entre les migrants économiques et les réfugiés bona fide ou les demandeurs d'asile », a-t-il ajouté.
Le Haut Commissaire a également déclaré que cette tragédie souligne aussi la nécessité d'accroître une coopération internationale pour le sauvetage en mer et il a prévenu que la crise économique mondiale survenant actuellement amènerait aussi un accroissement des personnes en mouvement.
Par William Spindler à Genève