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Le Haut Commissaire António Guterres réitère son soutien à l'Equateur et s'apprête à rencontrer des dirigeants colombiens

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Le Haut Commissaire António Guterres réitère son soutien à l'Equateur et s'apprête à rencontrer des dirigeants colombiens

Pour débuter sa visite de trois jours en Colombie, le Haut Commissaire de l'UNHCR António Guterres va rencontrer, mercredi, des représentants du gouvernement à Bogota. Il a commencé sa mission dans la région par un déplacement en Equateur, où des milliers de personnes ont trouvé refuge après avoir fui le conflit armé interne en Colombie.
14 Mars 2007 Egalement disponible ici :
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres rencontre de jeunes réfugiés colombiens durant sa visite dans les régions frontalières du nord de l'Equateur.

QUITO, Equateur, 14 mars (UNHCR) - Le Haut Commissaire de l'UNHCR António Guterres sera en Colombie mercredi. Ce déplacement se déroule à l'issue de sa visite en Equateur, visite au cours de laquelle il a réitéré son soutien et son appel à la solidarité internationale pour aider ce pays à gérer le nombre important de réfugiés colombiens qu'il accueille sur son sol.

António Guterres va rencontrer des représentants du gouvernement à Bogota et rendre visite à des communautés déplacées par la violence avant de rentrer vendredi en Europe. Depuis Quito, la capitale de l'Equateur, il a rendu hommage à ce pays et à sa population.

« Durant ma visite, j'ai vu de nombreux exemples de la générosité et de l'amitié dont fait preuve l'Equateur envers les milliers de Colombiens ayant trouvé refuge ici », a-t-il dit aux journalistes mardi soir. « J'appelle maintenant le reste de la communauté internationale à prêter attention à cette situation et à assumer ses responsabilités pour aider l'Equateur dans sa volonté d'aider les réfugiés », a-t-il dit.

António Guterres a ajouté que les besoins étaient encore plus importants le long de la frontière avec la Colombie, au nord de l'Equateur. Il s'est rendu sur place lundi et mardi pour rencontrer des réfugiés et des communautés locales. Près de la moitié de la population réfugiée vit près de la frontière, l'une des régions les plus pauvres et les moins développées de l'Equateur.

« Je suis heureux de visiter cette partie du pays, où il y a tant de partage et de solidarité entre la population équatorienne et ses frères et soeurs colombiens qui ont besoin d'un endroit sûr », a-t-il expliqué mardi dans le petit village frontalier de Puerto Nuevo.

Environ 80 pour cent des 1 000 habitants de Puerto Nuevo sont d'origine colombienne. Comme dans des dizaines d'autres villes et villages le long de la frontière, ils partagent les maigres ressources et l'infrastructure de base avec la population équatorienne.

« Nous vous remercions pour votre aide, que nous recevons depuis des années, et pour votre visite aujourd'hui », a dit un réfugié au Haut Commissaire. « Nous sommes venus à Puerto Nuevo car nous voulons vivre en paix. Il y a beaucoup de choses dont nous avons besoin et nous travaillons tous ensemble pour améliorer notre existence, peu à peu. Mais la paix règne et c'est le plus important. »

Les réfugiés ont expliqué à leur visiteur que toute la communauté s'était organisée en petits comités pour répondre aux besoins les plus urgents : la santé, l'éducation et les papiers d'identité pour les réfugiés.

« C'est bien que vous vous soyez rassemblés et que vous preniez des initiatives pour résoudre ces problèmes. Nous sommes ici pour vous soutenir », a dit António Guterres, avant d'ajouter qu'il est du devoir de la communauté internationale d'aider les réfugiés et les communautés qui les accueillent.

L'Equateur abrite la plus importante population réfugiée d'Amérique latine. Plus de 14 000 réfugiés y sont enregistrés. On estime toutefois que près de 250 000 réfugiés non enregistrés seraient également présents dans le pays et auraient besoin d'une protection.

Nombre de Colombiens ayant fui vers l'Equateur ne se font pas connaître des autorités ou de l'UNHCR car ils ont peur ou manquent d'informations sur leurs droits. Ce problème est plus aigu encore le long de la frontière, où les réfugiés vivent souvent dans des communautés isolées comme Puerto Nuevo, avec un accès limité aux services et peu d'opportunités de rentrer en contact avec les autorités.

Ces dernières années, l'agence pour les réfugiés a étendu son travail dans les zones frontalières pour atteindre ces villages isolés, avec pour objectif de réduire les tensions et de soutenir le développement via des projets concrets qui bénéficient aux communautés dans leur ensemble. António Guterres a visité plusieurs de ces projets, y compris une école fréquentée par des enfants colombiens et équatoriens ainsi qu'un centre de santé.

Lors d'une rencontre lundi avec le Président Rafael Correa, le Haut Commissaire a remercié l'Equateur pour sa générosité et a promis de soutenir les initiatives gouvernementales pour la paix et le développement mises en place dans la région frontalière. Il a réaffirmé son engagement auprès des autorités locales à la frontière mardi.

Plus de trois millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de la Colombie en raison du conflit armé qui dure depuis plusieurs dizaines d'années entre les groupes armés irréguliers et les forces gouvernementales. Représentant environ huit pour cent de la population colombienne, il s'agit de l'une des plus importantes populations relevant de la compétence de l'UNHCR dans le monde.

Par Marie-Hélène Verney à Quito et Puerto Nuevo, Equateur