L'agence des Nations Unies pour les réfugiés cherche 40 millions de dollars pour ses opérations au Darfour

GENEVE, 4 avril (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a officiellement lancé vendredi un appel d'un montant de 40,3 millions de dollars pour fournir cette année protection et assistance aux réfugiés et aux déplacés de la région soudanaise du Darfour, en proie à des troubles.

« Les fonds serviront à venir en aide à quelque 2,5 millions de déplacés et de rapatriés originaires du Darfour, ainsi qu'aux 47 500 réfugiés du Tchad et de la République centrafricaine qui ont fui les heurts inter-ethniques et le conflit dans leurs propres pays », a déclaré le porte-parole principal de l'UNHCR, Ron Redmond, aux journalistes depuis Genève, où se trouve le Siège de l'agence pour les réfugiés.

La Directrice du bureau Afrique de l'UNHCR, Marjon Kamara, a indiqué que les défis au Darfour n'avaient jamais été aussi importants, du fait du conflit de basse intensité qui sévit dans toute la région, déplaçant de plus en plus de civils et créant un environnement très dangereux pour les travailleurs humanitaires. La prévention des violences sexuelles et liées au genre demeure aussi un défi majeur.

Ron Redmond a ajouté que cette année les opérations de l'UNHCR au Darfour « se concentreront sur les activités de protection, telles que surveiller le bien être des réfugiés, des personnes déplacées et des personnes de retour dans les villages accessibles ; renforcer notre rôle dans les domaines de la gestion et de la coordination des camps ; et fournir, de concert avec d'autres partenaires et les agences des Nations Unies, des programmes communautaires de réhabilitation en milieu rural. »

L'appel indique que le principal objectif de l'UNHCR reste d'aider le Gouvernement soudanais à s'acquitter de sa responsabilité, qui consiste à fournir une réponse humanitaire efficace et coordonnée aux besoins des populations affectées par le conflit à travers l'ensemble du Darfour.

Jusqu'à présent, la principale zone opérationnelle de l'UNHCR se situait dans l'Ouest-Darfour, à la frontière avec le Tchad. Cette année, l'UNHCR vise cependant à étendre sa présence opérationnelle dans le Nord-Darfour et le Sud-Darfour. « Nous avons déjà ouvert un bureau de terrain à El Fasher, dans le Nord-Darfour, où la mission des Nations Unies au Darfour, l'UNAMID, est basée. Cette semaine, du personnel supplémentaire a été redéployé à Nyala au Sud-Darfour », a indiqué Ron Redmond.

L'appel de fonds de 40,3 millions de dollars - en hausse substantielle par rapport à la demande de budget de l'UNHCR pour 2007 qui s'élevait à 19,7 millions de dollars - reflète l'extension de la présence de l'UNHCR au Darfour et son rôle accru dans la gestion et la coordination des camps dans le cadre de l'opération coordonnée par les Nations Unies. L'UNHCR compte actuellement 31 employés internationaux et 74 employés nationaux basés au Darfour.

Parallèlement, l'UNHCR a commencé le transfert des réfugiés centrafricains depuis Um Dukhun, une ville soudanaise située près de la jonction des frontières soudanaise, tchadienne et centrafricaine. L'opération, qui a commencé la semaine dernière, a pour but de transférer les réfugiés centrafricains vers un camp situé plus à l'intérieur du pays, à Mukjar, dans l'Ouest-Darfour.

Un premier groupe de 42 réfugiés a été transféré la semaine dernière avec un camion de l'UNHCR vers le camp de Mukjar, à quelque 125 kilomètres au nord d'Um Dukhun. Vendredi, des employés de l'UNHCR se sont rendus à Um Dukhun avec des membres de la Commissariat aux réfugiés (COR), l'organisation gouvernementale soudanaise chargée des réfugiés, pour évaluer le nombre des réfugiés souhaitant être transférés à Mukjar.

Les réfugiés centrafricains font partie d'un groupe de 2 500 personnes qui sont arrivées à Um Dukhun fin 2006, après avoir fui la violence généralisée et l'insécurité dans le nord de la République centrafricaine. Le camp de Mukjar accueille déjà quelque 500 réfugiés tchadiens, qui ont fui leur pays en 2006 à cause de l'insécurité et des violences interethniques.

Même si les réfugiés ont indiqué à l'UNHCR qu'ils voulaient rejoindre le camp de Mukjar, ils sont préoccupés de devoir quitter une ville frontalière animée - Um Dukhun compte une population d'environ 100 000 personnes - pour une région rurale. L'UNHCR a obtenu des autorités locales que des terres cultivables soient mises à la disposition des réfugiés centrafricains qui ont exprimé le souhait de travailler la terre. La population locale et les réfugiés tchadiens présents à Mukjar ont réservé un bon accueil aux réfugiés centrafricains.