Il faut agir d'urgence pour fournir des abris aux réfugiés
Il faut agir d'urgence pour fournir des abris aux réfugiés
GENÈVE, 18 mai (HCR) – Après avoir fui la violence au Burundi, Jaqueline et sa famille ont trouvé la sécurité en Tanzanie, un pays aux fortes précipitations saisonnières. La famille a besoin de bâches en plastique pour se tenir au sec.
Sans argent et vivant dans les rues au sud du Mexique après avoir fui la violence des gangs qui fait rage dans son pays natal, le Salvador, Ada et son fils de trois ans ont besoin d'une pièce où ils pourraient dormir, prendre leurs repas ensemble et planifier leur prochain déplacement.
Confrontés au froid hivernal mordant dans la vallée de Bekaa au Liban et après avoir échappé à la guerre en Syrie, Hayel et ses trois jeunes enfants ont besoin d'argent et d'autres types d’assistance pour se tenir au chaud et au sec ainsi que se nourrir dans leur abri temporaire.
« Tout ce qui m’importe, c’est que ma famille dorme sous un même toit où les enfants peuvent être au chaud, prendre leurs repas, étudier et vivre en sécurité », explique-t-il.
Jaqueline, Ada et Hayel et leurs familles sont parmi un nombre record de personnes dans le monde qui ont été chassées de leurs foyers par les guerres et la persécution.
Pour eux, un abri décent - que ce soit une tente, un abri temporaire ou une maison - est la première étape pour survivre et se remettre des effets physiques et psychologiques de la violence.
Aujourd'hui, le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, lance une nouvelle campagne mondiale pour trouver un abri décent aux réfugiés relevant de sa compétence. La campagne « Aucun réfugié laissé pour compte » vise à aider les personnes qui luttent pour survivre dans des logements précaires voire dangereux et mettant leur vie, leur dignité et leur avenir à risque.
« Le logement est la pierre angulaire de la survie et du rétablissement des réfugiés, et il devrait être considéré comme un droit humain non négociable », a déclaré Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Alors que nous sommes confrontés à un niveau de déplacement sans précédent à travers le monde depuis la Seconde Guerre mondiale, aucun réfugié ne devrait être laissé pour compte. »
Sans une hausse importante du financement et d’un soutien au niveau mondial, des millions de personnes fuyant la guerre et la persécution deviennent des sans-abri ou vivent dans des logements précaires dans les pays comme le Liban, le Mexique et la Tanzanie. Sans un endroit sûr pour prendre ses repas, dormir, étudier, ranger ses effets personnels et qui préserve l’intimité et la vie privée, les conséquences sur la santé et le bien-être des personnes déracinées peuvent être importantes.
Fournir des abris à l'échelle mondiale relève d’une logistique massive. Chaque année, le HCR achète 70 000 tentes et plus de deux millions de bâches, qui symbolisent désormais la réponse aux crises d’urgence humanitaire.
Toutefois, le HCR continue de faire face à des besoins élevés en termes de logement et du fait de fonds disponibles limités, les opérations sont souvent confrontées à la difficile décision de donner la priorité aux abris d'urgence pour le plus grand nombre de personnes, plutôt que d’investir dans des solutions durables. En dehors des camps, les réfugiés comptent sur l'appui du HCR pour trouver un logement et payer leur loyer dans les villes et les pays voisins des zones de conflit.
Ces opérations devraient coûter 724 millions de dollars en 2016. Pourtant, seulement 158 millions de dollars sont actuellement disponibles. Ce déficit menace de laisser des millions d'hommes, de femmes et d'enfants sans abri décent. Il leur est alors plus difficile de reconstruire leur vie.
La campagne « Aucun réfugié laissé pour compte » appelle les donateurs privés et les entreprises à augmenter leurs contributions. Le secteur privé est une source de fonds de plus en plus importante pour le HCR. Les contributions du secteur privé s’élève à huit pour cent du financement global de l'organisation en 2015.
Pour ceux qui en ont désespérément besoin, cette aide n’est rien de moins qu'une bouée de sauvetage. Aussi fragile que la cabane en bois temporaire où se trouve sa famille, Hayel explique que c’est « sa maison pour le moment », permettant à la famille de vivre sous le même toit et aux parents de se concentrer sur l'éducation de leurs trois enfants, âgés de six ans et moins.
En Tanzanie, Jaqueline explique que son abri a redonné à son mari Joseph et leurs enfants - âgés de sept ans et de tout juste quatre mois – un lieu privatif « où être en famille et passer du temps ensemble » jusqu'à ce qu'ils puissent construire une maison plus permanente en briques de boue.
Pour Ada, une chambre dans un centre d’hébergement au sud du Mexique a tout simplement permis qu’elle et son fils de trois ans, Brian, ne vivent plus dans la rue, durant l’examen de leur demande d'asile. « Il est important d'avoir un endroit pour se reposer et prendre ses repas », dit-elle. « Il fait trop froid pour dormir dans la rue avec ses enfants. »
Pour soutenir « Aucun réfugié laissé pour compte », cliquez ici (en anglais).