Du fait de l'insécurité croissante, le HCR suspend le rapatriement dans certaines parties du Sud-Soudan
Du fait de l'insécurité croissante, le HCR suspend le rapatriement dans certaines parties du Sud-Soudan
GENEVE, 21 mars (UNHCR) - L'opération de l'UNHCR pour le rapatriement des réfugiés vers les régions du Centre-Equateur et de l'Ouest-Equateur, au Sud-Soudan, a été suspendue, suite à des combats à Yambio samedi soir près de l'enceinte d'une ONG et à une attaque meurtrière contre les bureaux de l'UNHCR à Yei la semaine dernière.
Une évaluation de la sécurité pour les rapatriés et les employés de l'UNHCR est actuellement en cours.
« Même si le personnel de l'UNHCR n'était pas directement visé à Yambio, étant donné la situation extrêmement instable, nous avons décidé d'évacuer les deux employés de l'UNHCR qui étaient basés sur place », a expliqué Jennifer Pagonis, porte-parole de l'UNHCR, lors d'une conférence de presse à Genève.
D'autres agences humanitaires ont commencé le retrait de leur personnel à Yambio. L'UNHCR est aussi en train de redéployer, pour une période de deux semaines, 24 employés internationaux de ses opérations à Yei, Kajo Keji et Tambura vers d'autres endroits plus sûrs au Sud-Soudan.
La décision de suspendre le rapatriement a un effet immédiat sur les réfugiés présents en République centrafricaine, en Ouganda et en République démocratique du Congo, qui devaient rentrer vers les régions de Yei, Yambio et Kajo Keji au Sud-Soudan. Depuis mercredi, le rapatriement vers Tambura est aussi suspendu.
Le rapatriement depuis l'Ethiopie vers la région du Nil Bleu dans l'est du Sud-Soudan qui doit démarrer la semaine prochaine, ne sera pas affecté par cette décision. Un accord sur les retours des réfugiés entre l'Ouganda, le Soudan et l'UNHCR doit toujours être signé le 27 mars à Kampala bien que les premiers mouvements de réfugiés depuis l'Ouganda, prévus pour démarrer le jour suivant, soient maintenant suspendus.
Le combat à Yambio fait suite à un violent incident mercredi dernier, au cours duquel un garde a été tué. Un employé de l'UNHCR et un garde ont été sérieusement blessés lors de l'attaque par deux hommes armés de l'enceinte de l'agence pour les réfugiés à Yei. Les deux personnes blessées ont été évacuées dans un hôpital à Nairobi, au Kenya.
« L'un d'entre eux, un employé international, est toujours dans un état critique mais stable. L'autre personne, qui travaillait en tant que garde, est maintenant hors de danger », a indiqué Jennifer Pagonis.
Bien qu'un accord de paix ait été signé en janvier 2005, mettant ainsi fin officiellement à 21 ans de guerre civile entre le nord et le sud, la sécurité dans le sud reste précaire à cause de rivalités et de tensions interethniques.
Mardi, l'UNHCR a envoyé une équipe depuis Genève pour évaluer la situation sécuritaire au Sud-Soudan et pour identifier les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de notre équipe. Le directeur des opérations pour le Soudan, Jean-Marie Fakhouri, est arrivé lundi à Juba au Sud-Soudan et se rendra dans la région dans les prochains jours.
L'UNHCR a commencé son opération de rapatriement au Sud-Soudan en décembre dernier, avec le premier convoi depuis le camp de Kakuma au nord du Kenya vers la région de Bor, dans l'Etat de Jongley, et vers la région de Kapoeta, dans l'Est-Equateur. Jusqu'à présent, près de 1 400 réfugiés originaires du Sud-Soudan ont été rapatriés depuis la République centrafricaine et le Kenya.
Avant la suspension de ses opérations, l'UNHCR prévoyait que quelque 58 000 réfugiés rentrent dans la région du sud détruite par la guerre, avant le début de la saison des pluies au mois de juin.
Quelque 350 000 réfugiés soudanais originaires du Sud-Soudan se trouvent toujours dans les pays voisins et quelque 4 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du Soudan.