Des réfugiés rejoignent un club de football brésilien
Des réfugiés rejoignent un club de football brésilien
BRASILIA, Brésil, 10 mars (HCR) - Ali Abu Taha a bien réussi depuis l'année dernière. Il est devenu le premier Palestinien à jouer dans une équipe professionnelle de football et il pourrait être prochainement rejoint par d'autres jeunes réfugiés, arrivés eux aussi au Brésil dans le cadre d'un programme de réinstallation financé par le HCR.
Ce joueur âgé de 19 ans est né en Iraq et il a vécu dans un camp de réfugiés situé dans le désert jordanien durant des mois. Il a été recruté par le club Brazsat, un club de seconde division dans le championnat brésilien. L'équipe gère actuellement un programme visant à promouvoir le football et d'autres sports comme outils de protection et d'intégration locale pour les jeunes réfugiés au Brésil.
Des représentants officiels de l'équipe ont indiqué que d'autres réfugiés pourraient être recrutés, en fonction de leurs résultats à des examens techniques et médicaux. « C'est une activité pionnière au Brésil visant à favoriser l'intégration. Le football étant un sport très populaire au Brésil, il permet aux réfugiés de s'adapter à la culture brésilienne », a expliqué Javier Lopez-Cifuentes, le délégué du HCR au Brésil.
Ali Abu Taha a développé ses talents de joueur durant les quatre ans qu'il a passés avec sa famille dans le camp de Ruweished en Jordanie, après avoir fui des violences, des menaces et des intimidations accrues dont faisait l'objet la communauté palestinienne de Bagdad, autrefois prospère. « Nous avions l'habitude de jouer pour le plaisir. Nous n'avions ni équipement ni crampons, juste un ballon », s'est-il rappelé.
Sa vie a définitivement changé en septembre 2007 lorsqu'avec sa famille, il a fait partie du premier groupe de plus de 100 Palestiniens à être accepté pour une réinstallation au Brésil. Ils ont voyagé en avion jusqu'à la ville de Mogi das Cruzes, mais Ali a depuis déménagé dans un appartement à Brasilia, plus proche de son club, alors que sa famille réside dans l'Etat de São Paulo.
Il s'entraîne à un rythme soutenu avec ses nouveaux équipiers, car il est déterminé à accéder au plus haut niveau. « Je suis dans de meilleures conditions physiques et je travaille dur, pour préparer mon avenir », a confié Ali aux visiteurs du HCR, en ajoutant qu'il apprenait aussi le portugais. « Je me sens bien mieux et je me suis fait de très bons amis [brésiliens]. »
Le personnel et la direction du Brazsat sont heureux d'avoir recruté leur premier joueur palestinien et arabe. Ils estiment qu'il a ce qu'il faut pour jouer un jour dans l'équipe nationale de son nouveau pays. « Il est un exemple pour nous tous », a dit Alexsander Gomes, le directeur technique de l'équipe, qui a fait l'éloge des qualités physiques et techniques d'Ali.
« Nous sommes très fiers de lui et nous sommes aussi très heureux d'être le premier club de football professionnel à avoir recruté un joueur réfugié », a expliqué João Gilberto Vaz, le président.
De retour sur le terrain, Ali a réfléchi à son avenir. « J'avais prévu de retourner à l'école pour étudier le droit, mais je réalise maintenant mon rêve d'être footballeur au Brésil. » Et pourquoi ne deviendrait-il pas l'année prochaine le premier Palestinien à marquer un but pour le Brésil, en finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud ?
Par Luiz Fernando Godinho et Valéria Graziano à Brasilia, Brésil