Des milliers de réfugiés centrafricains votent au second tour de l'élection présidentielle en RCA
Des milliers de réfugiés centrafricains votent au second tour de l'élection présidentielle en RCA
GENÈVE, le 15 février (HCR) ¬- Des milliers de réfugiés ont pris part ce week-end au second tour de l'élection présidentielle historique en République centrafricaine, qui pourrait instaurer une nouvelle ère de paix et de réconciliation après des années de violence, de souffrance et de déplacement forcé et être le prélude d'un retour dans leur pays.
Selon le personnel du HCR chargé de faciliter les opérations électorales au Cameroun, au Tchad et au Congo, de nombreux réfugiés centrafricains ayant le droit de voter dans ces trois pays se sont rendus aux urnes dimanche.
Cependant, les premières indications suggèrent que le taux de participation ne sera pas aussi élevé que lors du premier tour, qui avait eu lieu le 30 décembre ; 33 000 réfugiés avaient alors voté, soit plus de 60 pour cent du nombre total de réfugiés. Peut-être est-ce parce que les candidats préférés de la plupart des réfugiés ont été éliminés au premier tour.
« Cette élection, y compris la participation des réfugiés, marque un tournant dans la récente histoire tragique de la République centrafricaine ; elle reflète une volonté collective d'aller de l'avant et de reconstruire un pays doté d'un gouvernement fort et favorisant la sécurité, la primauté du droit, l'harmonie intercommunautaire et la croissance économique », a affirmé Valentin Tapsoba, le Directeur du Bureau du HCR pour l'Afrique.
« Nous espérons que la voix des gens sera entendue et prise en compte », a-t-il ajouté, tout en soulignant que l'élection pourrait amener les réfugiés à retourner dans leur pays et à participer à sa reconstruction. Les résultats définitifs de l'élection ne sont pas attendus avant la mi-mars.
Au Tchad, les réfugiés ont voté dans le calme, mais les électeurs étaient moins nombreux qu'au premier tour, où environ 67 pour cent des réfugiés avaient voté. Deux anciens Premiers Ministres s'affrontent : Faustin Touadera et Anicet Dologuele. Les deux se sont engagés à travailler au retour et à la réinsertion des réfugiés, ainsi qu'au rétablissement de la sécurité et à la relance de l'économie dans un pays riche en ressources naturelles.
Au sud du Tchad, à Goré (Timbéri et Béré) et à Maro, 3 814 réfugiés ont voté (taux de participation de 36 pour cent) ; à Harazé, 789 réfugiés ont voté (taux de participation de 45 pour cent), tandis que dans la capitale, N'Djaména, 247 réfugiés ont voté sur un total de 614 inscrits (taux de participation de 40 pour cent, par rapport à 78 pour cent lors du premier tour).
Le taux de participation était plus faible au Congo, où environ 7 100 réfugiés étaient inscrits sur les listes électorales, dont beaucoup à Bétou et Ikpembélé, principales zones d'accueil des réfugiés.
Au Cameroun, qui compte plus de 29 500 électeurs inscrits, les gens semblaient enthousiastes à l'idée que leur vote aiderait à renforcer la volonté populaire d'établir les fondements de la paix. « Je suis vraiment heureux de voter. Cela me fait espérer que la paix est proche », a dit Bere Ramadji, 35 ans, rencontré dans un bureau de vote de la capitale camerounaise, Yaoundé.
« Si tout va bien, je voudrais retourner à Bangui d'ici la fin 2016 », a-t-il ajouté, faisant écho à la pensée de nombreux réfugiés. Plus de 17 900 réfugiés ont voté dimanche, par rapport à 20 400 réfugiés ayant voté au Cameroun lors du premier tour.
Quelque 115 150 réfugiés installés au Tchad, au Cameroun et au Congo avaient le droit de voter à l'élection ; près de la moitié d'entre eux ont été inscrits sur les listes électorales par la Commission électorale de la République centrafricaine. Le rôle du HCR dans l'élection était strictement humanitaire et apolitique. Le HCR a expliqué le processus électoral aux réfugiés, facilité leur participation et veillé à ce que le processus électoral soit de nature volontaire et se déroule en toute sécurité.
Cliquez ici pour une infographie (en anglais) sur la participation des réfugiés centrafricains aux élections présidentielles en République centrafricaine.