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Des actes d'intimidation auraient contraint des Rwandais à quitter le Burundi

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Des actes d'intimidation auraient contraint des Rwandais à quitter le Burundi

L'UNHCR a fait part de ses vives inquiétudes suite aux déclarations de certains demandeurs d'asile rwandais au Burundi qui auraient été verbalement et physiquement intimidés pour être obligés à rentrer chez eux. L'agence pour les réfugiés n'a pas pu surveiller ces retours, la majorité d'entre eux ayant lieu pendant les heures de couvre-feu.
13 Mai 2005 Egalement disponible ici :
Des personnes récemment arrivées du Rwanda à Ngozi, dans le nord du Burundi. L'UNHCR a fourni des secours et a insisté sur l'urgence du transfert de ces personnes plus à l'intérieur du pays.

BUJUMBURA, Burundi, 13 mai (UNHCR) - L'agence pour les réfugiés a déclaré aujourd'hui que des centaines de personnes, qui avaient fui le Rwanda par crainte des tribunaux et qui s'étaient réfugiées le long de la frontière burundaise, pourraient avoir été victimes d'actes d'intimidation visant à les contraindre à rentrer chez eux.

Selon des demandeurs d'asile rwandais sur le site de Ntega, dans la province de Kirundo, dans le nord-ouest du Burundi, des militaires burundais ont fait irruption dans leurs abris, mercredi soir, et les ont frappés avec des bâtons. Les soldats les auraient menacés de les battre à nouveau s'ils n'avaient pas quitté le site à la fin de la journée suivante.

Lorsque l'équipe de l'UNHCR est arrivée sur le site, le lendemain matin, il ne restait que quelques centaines des 1 500 demandeurs d'asile à Ntega. La plupart étaient en train d'emballer leurs effets personnels. Dans les quelques heures qui ont suivi, l'équipe de l'UNHCR a vu approximativement 250 à 300 personnes partir pour le Rwanda à bord de deux pick-ups et de trois camions. Beaucoup d'autres sont partis à pied. Jeudi, en fin d'après-midi, il ne restait que deux familles dans le site.

Le bureau de l'UNHCR à Bujumbura a contacté les autorités burundaises dès qu'il a été mis au courant. Après une réunion le 27 avril, les autorités ont certifié à l'agence pour les réfugiés que le principe de base du non-refoulement serait respecté, de même que le caractère volontaire du rapatriement. L'UNHCR a également demandé aux Casques bleus des Nations Unies au Burundi d'être présents sur les sites bordant la frontière.

Quatre des sept sites temporaires qui hébergeaient des demandeurs d'asile rwandais depuis avril sont à présent vides. Certains de ces demandeurs d'asile partent à bord de camions envoyés par le gouvernement rwandais pour les ramener au pays, mais la plupart rentrent à pied.

« L'UNHCR n'organise pas ces départs, et, bien souvent, il n'est même pas présent lorsque les demandeurs d'asile quittent les sites », a déclaré, ce vendredi, Ron Redmond, le porte-parole de l'UNHCR à Genève. Il a souligné que la plupart de ces départs semblaient avoir lieu entre 16 heures et 9 heures du matin, période pendant laquelle l'équipe des Nations Unies au Burundi est soumise à un couvre-feu.

« Il est difficile de savoir exactement combien des 7 000 Rwandais qui étaient arrivés au Burundi depuis début avril sont repartis », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas confirmer que les personnes qui sont parties sont rentrées au Rwanda. Certaines pourraient avoir quitté les sites et se cachent dans les parages. »

Les autorités burundaises et rwandaises mènent actuellement une campagne d'information afin d'encourager les demandeurs d'asile à rentrer chez eux. Cette campagne devait prendre fin jeudi, mais elle a été prolongée d'une semaine. L'équipe de l'UNHCR s'est rendue à autant de réunions avec les demandeurs d'asile que lui permettaient les restrictions du couvre-feu.

Les demandeurs d'asile ont déclaré avoir fui au Burundi par peur des tribunaux gacacas qui traitent le génocide rwandais de 1994. Ils mentionnent également des menaces de représailles et des rumeurs de massacres et d'attaques comme autant de raisons de quitter le Rwanda. Quelque 7 000 d'entre eux vivent dans des abris de fortune, le long de la frontière, depuis le début du mois d'avril. A la mi-avril, l'UNHCR a transféré 1 800 de ces demandeurs d'asile vers deux centres de transit situés plus à l'intérieur du territoire burundais. Cependant, tous les transferts ont cessé, le 23 avril, sur décision des autorités burundaises.