Bangladesh : un bénévole discret aide les enfants réfugiés à viser haut
Bangladesh : un bénévole discret aide les enfants réfugiés à viser haut
COX'S BAZAR, Bangladesh, 8 juin (HCR) - Lorsque les enfants dans les deux camps de réfugiés près d'ici parlent de leurs modèles, les stars de Bollywood et les joueurs de football italiens passent au second plan par rapport à un grand homme discret et modeste connu sous le nom de Pero.
L'année dernière, Petar Ristic, surnommé Pero, a accompagné sa compagne, la collaboratrice du HCR Olivera Markovic, lors de son affectation au Bangladesh où elle aide à réinstaller des réfugiés musulmans du Myanmar dans des pays comme l'Australie, le Canada et le Royaume-Uni.
Ancien membre de l'équipe nationale junior de basket-ball de l'ex-Yougoslavie et entraîneur de basket-ball pour des enfants pendant dix ans, Pero a été interloqué lorsqu'il a constaté le manque d'éducation et l'absence d'autres opportunités pour les enfants réfugiés - en particulier les filles et les handicapés - dans les camps au Bangladesh. Mais il savait qu'il avait l'expérience nécessaire pour les aider.
« Dans mon pays, les enfants ont eu besoin d'une attention spéciale après la guerre », rappelle cet homme âgé de 40 ans. « En jouant à des sports collectifs, ils ont acquis des compétences importantes comme travailler ensemble et se respecter mutuellement. Les enfants réfugiés au Bangladesh avaient également besoin d'aide pour surmonter certaines frustrations liées à la vie dans les camps ».
Les réfugiés musulmans du Myanmar vivent dans les deux camps de Nayapara et de Kutupalong au Bangladesh depuis près de 18 ans. Les enfants représentent plus de la moitié des 28 000 habitants.
Pero ne pouvait toutefois pas s'imaginer à quel point ses efforts feraient boule de neige. Après avoir débuté comme bénévole auprès de 25 enfants l'année dernière, il enseigne désormais le tennis de table, le volley-ball, le basket-ball et le football à 700 filles et garçons de tous âges, dont des enfants handicapés.
Une ONG locale, Technical Assistance Incorporated, l'a recruté, a construit un terrain de basket-ball, a acheté des équipements sportifs supplémentaires pour faire face à la demande croissante et a commencé à organiser des tournois de football avec l'aide d'un programme sportif sud coréen appelé « Peace Dream Cup. »
Fait rare au sein de cette société conservatrice, certains parents ont commencé à autoriser leurs filles à participer à des activités sportives. Les matchs de football entre camps attirent énormément de supporters parmi les jeunes et les plus âgés. Loin d'être tenue à l'écart, la police du camp se retrouve parfois à jouer au football avec les enfants. Le terrain de sport sert aussi de plus en plus souvent de lieu sûr où les enfants discutent entre eux et avec le HCR des problèmes qu'ils rencontrent.
« Le sport nous offre une perspective positive », déclare Mohammed Salam, un réfugié de 15 ans né dans le camp de Kutupalong. « Pero nous stimule tous ».
« Vivre dans un camp de réfugiés pendant toute leur vie n'a pas été facile pour les enfants », déclare Pia Prytz Phiri, représentante du HCR au Bangladesh. « Ils veulent aller à l'école, jouer avec leurs amis et être protégés contre la violence. Ils rêvent de devenir docteurs, infirmiers et enseignants. Pero commence à les aider à prendre conscience qu'ils peuvent viser haut ».
Le sport est l'une des nombreuses activités que le HCR et ses partenaires au Bangladesh ont récemment lancées avec l'aide des réfugiés dans les camps. Le système national d'éducation a été récemment mis en place par l'UNICEF et les activités de protection de l'enfance sont également en train d'être renforcées.
Le HCR construit de nouveaux abris et améliore aussi les activités génératrices de revenus dans les camps. Même si les conditions n'atteignent pas les normes internationales, ces initiatives donnent un regain d'espoir aux réfugiés au Bangladesh.
Admirateur de Pero, le jeune Mohammed Salam âgé de 15 ans, est pleinement conscient de la précieuse contribution apportée par l'entraîneur de basket-ball. « Avant que les activités sportives commencent dans les camps, nous étions désoeuvrés », déclare-t-il en ajoutant « J'espère continuer à jouer au basket-ball et même aller à l'université un jour ».
Par Arjun Jain à Cox's Bazar, Bangladesh