António Guterres remercie le Tchad pour son hospitalité et appelle à un accord de paix au Soudan
António Guterres remercie le Tchad pour son hospitalité et appelle à un accord de paix au Soudan
CAMP D'IRIDIMI, Tchad, 25 août (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a aujourd'hui chaleureusement remercié la population et le gouvernement du Tchad pour leur hospitalité « remarquable » envers les 200 000 réfugiés du Darfour et en a appelé à un accord de paix rapide qui pourrait autoriser ces réfugiés à rentrer chez eux au Soudan voisin en toute sécurité.
« Grâce à l'accord de paix au Sud-Soudan, il y a désormais une lueur d'espoir pour la paix au Darfour », a-t-il déclaré aux enseignants dans le camp d'Iridimi à l'est du Tchad, accueillant 15 000 réfugiés, lors du troisième de ses 10 jours de visite dans la région.
« A présent qu'une fenêtre d'opportunité se présente, la communauté internationale doit tout mettre en oeuvre pour l'ouvrir et permettre ainsi à la paix de s'installer le plus vite possible » - d'ici la fin de cette année.
António Guterres a par ailleurs souligné qu'il était temps de recentrer l'attention du monde entier sur le Soudan, un pays « un peu oublié » alors que d'autres crises font la Une de l'actualité. « Nous demandons à la communauté internationale de soutenir l'effort de paix au Soudan et d'investir pour créer les conditions requises et aider les Soudanais à rentrer chez eux une fois la paix établie », a-t-il ajouté dans une réunion avec des réfugiés et des communautés locales.
Après avoir visité les camps accueillant les déplacés au Darfour ainsi que le sud du Darfour et Khartoum au début de sa mission, le Haut Commissaire a dit avoir été impressionné par l'espace disponible à Iridimi, ainsi que par son centre de soins et ses écoles. Le fait que la population vive dans les tentes espacées les unes des autres est dû à la générosité de la population locale et des autorités qui, a-t-il souligné, ont donné de vastes étendues de terres pour les 12 camps de l'UNHCR à l'est du Tchad.
António Guterres a rencontré des réfugiés du Darfour et des Tchadiens d'un village voisin qui se sont regroupés ces deux dernières semaines pour créer un comité afin d'éviter les frictions entre leurs groupes respectifs. Ils ont pris cette décision suite à un incident s'étant produit le 1er août. Entraînées par de fausses rumeurs, des femmes réfugiées d'Iridimi ont pris des bâtons et ont commencé à marcher sur le village d'Erre, mais elles ont été persuadées à temps de renoncer.
« Je ne puis que féliciter cette initiative qui encourage la tolérance, le dialogue et la compréhension entre les communautés », leur a dit António Guterres. « Je souhaite que ces comités mixtes composés de Tchadiens et de Soudanais constituent un symbole de dialogue, de compréhension et de tolérance entre tous les peuples des pays de la région. »
Au cours de ses réunions avec les représentants tchadiens et soudanais, le Haut Commissaire a insisté sur l'opportunité qui s'offre aujourd'hui au Soudan de devenir un facteur de paix et de développement économique en Afrique plutôt que de demeurer le pire cas au monde en matière de déracinement de populations.
Les membres du comité ont présenté à António Guterres plusieurs listes énumérant les besoins du pays, du géopolitique au simple quotidien. Ils ont appelé à la reprise des pourparlers d'Abuja pour la paix au Darfour, à la comparution devant la justice internationale de ceux qui ont commis des crimes de guerre au Darfour, à la fin des viols au Darfour. Ils ont aussi demandé davantage de moustiquaires ainsi que des moulins pour les céréales distribuées dans le camp.
António Guterres, ancien Premier ministre portugais et Haut Commissaire de l'UNHCR depuis juin, a dit en souriant qu'au cours de ses 30 ans de politique, « j'ai rarement entendu un programme politique aussi clair que celui que vous m'avez présenté. »
Vendredi, il se rendra à N'Djamena, la capitale tchadienne, où il devrait également faire part de sa gratitude au gouvernement tchadien et appeler à un soutien financier international accru pour le Tchad, lui-même l'un des pays les plus pauvres au monde.
Par Kitty McKinsey à Abéché, Chad