Alors que le nombre de réfugiés arrivant dans l'est du Liban augmente, le HCR fait face à une pénurie d'abris
Alors que le nombre de réfugiés arrivant dans l'est du Liban augmente, le HCR fait face à une pénurie d'abris
GENÈVE, 31 août (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a confirmé vendredi que le nombre d'arrivants syriens dans la vallée de la Bekaa, à l'est du Liban, était en augmentation. Les organisations caritatives et les autorités locales signalent qu'environ 2 200 personnes ont trouvé refuge dans l'est du Liban au cours de la dernière semaine, soit presque le double de la moyenne des semaines précédentes.
Dans le nord du Liban, le nombre de nouveaux arrivants est resté stable, avec près de 400 personnes en moyenne chaque semaine. Le HCR a mis en service de nouvelles lignes téléphoniques pour les personnes qui souhaitent être enregistrées. La situation tendue à Tripoli la semaine dernière a rendu impossible l'enregistrement de nombreux réfugiés. « Le centre est désormais ouvert et les opérations ont repris », a déclaré Adrian Edwards, porte-parole du HCR.
Le HCR surveille la situation des réfugiés autour de la zone frontalière d'Akkar, dans le nord du Liban, qui continue d'être visée par l'artillerie syrienne. Les villages d'Al-Nura et de Debbabiyeh, qui abritent plus de 80 réfugiés, ont essuyé des bombardements dans les derniers jours.
Entre-temps, la surpopulation des lieux d'hébergement dans tout le Liban reste une source d'inquiétude pour le HCR. De nombreux réfugiés résident dans des écoles qui devront en principe rouvrir leurs portes aux élèves à la rentrée des classes, dans une semaine ou deux. Au début de la semaine, vingt familles ont été expulsées d'une école d'Al-Marj, à l'ouest de la Bekaa. Ces familles ont toutefois été autorisées à prolonger leur séjour après l'intervention du HCR, de ses partenaires parmi les ONG et du ministère des Affaires sociales.
« Nous continuons de chercher d'autres lieux d'hébergement pour les réfugiés qui résident dans des écoles, et nous avons mis en service une ligne téléphonique pour les réfugiés qui font l'objet de pression destinées à les faire partir », a déclaré Adrian Edwards. « Jusqu'à maintenant, 20 cas de pression exercée sur des réfugiés nous ont été signalés. Nous surveillons ces cas et nous demandons aux autorités scolaires locales de faire preuve de compréhension pour éviter que des Syriens soient expulsés », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, le HCR a présenté aux autorités une liste de 11 bâtiments abandonnés qu'il propose de réhabiliter pour héberger des réfugiés. « Jusqu'à maintenant, nous avons reçu la permission d'utiliser trois de ces bâtiments, et nous attendons encore l'autorisation de les rénover. Nous espérons que le gouvernement nous donnera rapidement cette autorisation », a déclaré Adrian Edwards.
À Tekrit, dans le nord du Liban, on se prépare à reloger des réfugiés dans une école privée abandonnée. La stratégie du HCR en matière d'hébergement au Liban comprend la réhabilitation de bâtiments pour l'hébergement des Syriens et la distribution d'allocations en espèces pour la prise en charge des réfugiés les plus vulnérables.
Parallèlement, en Turquie, deux autres camps de réfugiés ont ouvert la semaine dernière pour l'accueil des nouveaux arrivants. Au total, les nouveaux camps peuvent abriter 23 000 réfugiés. Trois autres camps pouvant accueillir 10 000 réfugiés chacun doivent ouvrir en septembre.
Un certain nombre de réfugiés qui sont actuellement logés dans des écoles, des dortoirs et des gymnases dans sept villes du sud de la Turquie seront transférés vers les nouveaux camps. Le gouvernement héberge désormais 80 410 personnes dans 11 camps et écoles des provinces frontalières.
Selon certaines sources, 8 000 milles personnes attendaient mardi d'être autorisées à entrer au Liban aux deux points de passage frontaliers. Les autorités locales ont informé le HCR que la frontière n'était pas fermée et que les personnes étaient autorisées à la franchir par petits groupes. Entre-temps, le HCR continue de soutenir le gouvernement dans son activité humanitaire en fournissant des tentes et d'autres articles.
En Syrie, le HCR a reçu des autorités la liste des écoles hébergeant des personnes chassées par le conflit qui continueront d'abriter des familles après le début de l'année scolaire à la mi-septembre, ainsi qu'une liste d'établissements publics qui pourront accueillir des personnes actuellement logées dans des écoles. « Notre bureau en Syrie prévoit d'aménager en urgence les bâtiments qui pourront servir de centres d'hébergement collectifs pour les réfugiés obligés de quitter les écoles avant le 16 septembre », a déclaré Adrian Edwards.
Jeudi, le personnel du HCR a visité huit centres d'hébergement situés dans des quartiers ruraux de Damas, et il a confirmé le besoin urgent d'installations sanitaires, de lits, d'eau et de nourriture. Le HCR continue de distribuer des articles de première nécessité et d'accorder une aide financière aux personnes déplacées par l'intermédiaire du Croissant-Rouge arabe syrien. Des centaines de réfugiés, iraquiens surtout, continuent de se rendre au bureau du HCR chaque jour.
Le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, a également déclaré qu'un plus grand nombre de Syriens avaient fui vers le Kurdistan iraquien au cours des deux dernières semaines; 2 784 personnes ont franchi la frontière pendant cette période. Il y a actuellement 18 682 réfugiés syriens en Iraq.
À ce propos, le point de passage frontalier d'Al-Qaem est toujours fermé, et le HCR continue de plaider auprès du gouvernement iraquien pour sa réouverture. Les points de passage d'Al-Waleed et de Rabiya restent ouverts. Parallèlement, des réfugiés iraquiens continuent de quitter la Syrie pour retourner en Iraq : 31 459 Iraquiens sont retournés en Iraq depuis l'escalade du conflit syrien.
En Jordanie, 1 400 Syriens sont arrivés en moyenne chaque jour au camp de Za'atri la semaine dernière, ce qui porte à 23 400 le nombre total de réfugiés accueillis dans le camp. De plus, quelque 200 Syriens ont choisi de retourner en Syrie mercredi après avoir signé un formulaire de rapatriement volontaire. Selon les autorités locales, environ 1 700 Syriens sont retournés volontairement en Syrie au cours des six derniers mois.
Hors de la région, des réfugiés sont arrivés plus à l'ouest en Europe, même si leur nombre demeure relativement peu élevé. La Suède a enregistré la plus forte augmentation, 2 911 Syriens y ayant trouvé refuge depuis janvier, comparativement à 640 pour toute l'année 2011. D'autres pays signalent une faible augmentation. En France, 255 Syriens ont demandé asile entre janvier et juillet 2012, ce qui représente une fraction des 50 000 demandes d'asile présentées l'année dernière.
Le nombre total de réfugiés syriens enregistrés ou attendant de l'être était de 228 976 au 29 août.