Le HCR exprime sa préoccupation concernant le sort de quatre réfugiés maintenus en détention au Kirghizistan
Le HCR exprime sa préoccupation concernant le sort de quatre réfugiés maintenus en détention au Kirghizistan
Lundi le 9 janvier 2006
GENEVE - L'UNHCR est préoccupé par le sort de quatre réfugiés ouzbeks maintenus en détention au Kirghizistan des mois après leur arrestation suite à une demande d'extradition faite par le gouvernement ouzbek. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés demande au gouvernement kirghize de s'abstenir de toute action visant à renvoyer de force ces quatre réfugiés en Ouzbékistan.
Les quatre personnes sont arrivées au Kirghizistan immédiatement après les violents événements qui ont eu lieu à Andijan en mai dernier. Ils faisaient partie d'un groupe de quelque 500 demandeurs d'asile, qui ont tous, par la suite, été reconnus comme réfugiés et évacués du Kirghizistan en juillet, après avoir été admis pour une réinstallation urgente dans d'autres pays.
« J'ai exprimé ma gratitude au gouvernement kirghize pour avoir étroitement travaillé avec l'UNHCR afin d'assurer une protection à ce groupe », a indiqué Ekber Menemencioglu, le directeur du bureau de l'UNHCR pour l'Asie centrale. « Je souhaite également demander aux autorités kirghizes de continuer à offrir une protection appropriée aux quatre réfugiés qui se trouvent sur leur territoire. »
Les quatre personnes ont été placées en détention en juin, suite à une demande d'extradition faite par le gouvernement ouzbek. Depuis, ils sont détenus à Osh, dans le sud du Kirghizistan et demeurent en attente d'une décision sur leur sort. Il y a quelques mois, ils ont été reconnus comme réfugiés relevant de la compétence de l'UNHCR. Cette décision a été prise après une révision détaillée de toutes les circonstances relatives à leur cas.
L'UNHCR souhaite insister sur l'importance du principe de non-refoulement, en vertu duquel aucun réfugié ne devrait être expulsé contre sa volonté vers son pays d'origine. L'extradition de réfugiés reconnus constituerait une violation de la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés, à laquelle le Kirghizistan est partie. Il est également contraire au droit international, y compris à la Convention contre la torture, de renvoyer des personnes vers des pays où ils risquent la torture. Aucune enquête indépendante n'a encore était conduite sur les circonstances ayant causé la mort d'un nombre encore indéterminé de personnes dans la ville d'Andijan en mai dernier.
L'UNHCR réaffirme aux autorités kirghizes sa volonté de continuer à lui apporter son assistance et se tient prêt à fournir des solutions dans d'autres pays pour les quatre réfugiés en détention.