La protection des réfugiés est un défi croissant, indique António Guterres à l'occasion de la Journée mondiale du réfugié
La protection des réfugiés est un défi croissant, indique António Guterres à l'occasion de la Journée mondiale du réfugié
Le 19 juin 2008
GENEVE - A l'occasion de la Journée mondiale du réfugié, vendredi 20 juin, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a déclaré que fournir une protection aux réfugiés constituait un défi beaucoup plus grand dans le monde actuel que lorsque son organisation avait commencé son travail en 1951, tentant de trouver des solutions pour les Européens déracinés par la Seconde Guerre mondiale.
« Les anciennes barrières entravant la mobilité humaine sont tombées et de nouveaux schémas de déplacement sont apparus, notamment des formes de déplacement forcé qui n'avaient pas été envisagées par la Convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951 », a déclaré António Guterres depuis le Kenya, où il s'est rendu auprès des milliers de réfugiés somaliens qui ont fui leur pays ravagé par la guerre, et auprès des Kenyans de la vallée du Rift déplacés par les récentes violences post-électorales.
Les statistiques mondiales relatives aux réfugiés et au déplacement forcé en 2007, qui ont été publiées par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés mardi, indiquent que les Somaliens constituent le cinquième groupe de personnes réfugiées et le sixième groupe de personnes déplacées internes les plus importants parmi les personnes relevant du mandat de l'UNHCR dans le monde, et le deuxième groupe de demandeurs d'asile après les Iraquiens. Ces nouvelles statistiques indiquent que, fin 2007, quelque 11,4 millions de réfugiés au total se trouvaient hors de leur pays et que 26 millions d'autres personnes étaient déplacées à l'intérieur de leurs propres frontières par un conflit ou des persécutions. Ces chiffres participent au nombre sans précédent de personnes déracinées relevant de la compétence de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Après cinq années de baisse du nombre de réfugiés, de 2001 à 2005, le nombre de réfugiés et de déplacés internes a augmenté pour la deuxième année consécutive.
« Un conflit peut avoir aujourd'hui des motivations politiques mais si on regarde en profondeur on découvre la pauvreté, la mauvaise gouvernance ou la dégradation de l'environnement due aux changements climatiques entraînant une concurrence pour des ressources rares », a expliqué António Guterres. « Les pénuries récentes de vivres et de combustibles ont eu des répercussions immédiates et tragiques sur les pauvres et les démunis, y compris les réfugiés et les déplacés. Les augmentations de prix démesurées ont généré une instabilité, même des conflits dans de nombreuses régions du monde, faisant courir un risque réel de déplacements ultérieurs », a-t-il prévenu.
António Guterres a indiqué que ces nouveaux défis rendent d'autant plus important de trouver les moyens de s'attaquer efficacement aux causes profondes de plus en plus complexes du déplacement.
L'UNHCR axe ses efforts sur la protection des droits et du bien-être des réfugiés. Pour ce faire, l'agence pour les réfugiés garantit à ceux qui fuient la violence et la persécution un accès à la sécurité et à l'assistance de base, ainsi qu'un appui à plus long terme au cours de l'exil et, en dernier ressort, des solutions durables afin qu'ils puissent redémarrer dans la vie.
« Mais notre tâche devient de plus en plus difficile dans de nombreux pays. Dans certains cas, les efforts pour lutter contre la migration illégale ne parviennent pas à établir une distinction adéquate entre ceux qui choisissent de se déplacer et ceux qui sont contraints de fuir du fait de la persécution et de la violence », a dit António Guterres. « Nous voyons trop souvent les réfugiés refoulés aux frontières de pays où ils espéraient trouver la sécurité et demander l'asile. »
António Guterres rend hommage, en cette Journée mondiale du réfugié, à tous ceux et à toutes celles qui ont été déracinés de force et aux nombreux travailleurs humanitaires qui leur portent secours.
« Les réfugiés font preuve d'un courage et d'une persévérance admirables pour surmonter les terribles épreuves afin de prendre un nouveau départ dans la vie. Leur accorder la protection qu'ils méritent constitue une noble cause car les droits des réfugiés sont des droits humains - des droits qui nous appartiennent à tous », a-t-il dit.
A travers le monde, dans les 116 pays où l'UNHCR travaille, les employés, les réfugiés et les travailleurs humanitaires participent à de multiples activités pour célébrer la Journée mondiale du réfugié. Parmi celles-ci figurent la possibilité de faire l'expérience de la vie de réfugié sous une tente de l'UNHCR, des illuminations de ponts, des événements sportifs, des concerts, des expositions de photos et des festivals de films.
Pour d'autres informations sur la Journée mondiale du réfugié dans le monde et les dernières statistiques sur les tendances mondiales (en anglais), consultez www.unhcr.fr
La Journée mondiale du réfugié 2008 est le résultat d'efforts conjoints pour la sensibilisation sur le sort des réfugiés dans le monde et sur leur besoin de protection. Pour les activités de sensibilisation menées durant la Journée mondiale du réfugié, l'UNHCR a reçu le soutien de Freud Communications, Live Planet, Microsoft, UPS, Working Title Films et WPP. Nous les remercions de leur contribution.