Il faut continuer à soutenir les Balkans
Il faut continuer à soutenir les Balkans
Genève, le 26 juin 2002
Le HCR a aujourd'hui demandé à la communauté internationale de poursuivre son effort de soutien dans les Balkans pour les personnes qui, en nombre croissant, retournent dans leur zone d'avant-guerre.
Au cours des deux dernières années, 159 000 personnes sont retournées vivre dans des régions de Bosnie-Herzégovine où elles se trouvent désormais en minorité. Quelque 150 000 autres ont regagné leur foyer dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, tandis que 93 000 Serbes de Croatie sont rentrés en Croatie. Ces mouvements de retour des minorités constituent un remarquable revirement par rapport aux effets des conflits passés.
Au total, 850 000 personnes - minorités et autres - sont retournées chez elles en Bosnie depuis 1996. Malgré tout, plus d'un million de personnes sont encore déracinées dans la région.
« Ces deux dernières années, nous avons enfin vu de plus grands nombres de gens rentrer chez eux », a déclaré le Haut Commissaire Ruud Lubbers. « Plus que jamais, ils ont besoin de notre aide. »
Tout en reconnaissant la nécessité de financer de nouvelles crises dans le monde, M. Lubbers s'est dit préoccupé par la diminution de l'aide financière pour la région des Balkans, à un moment où des progrès se manifestent enfin. Il a exhorté la communauté internationale à soutenir cet effort final pour pouvoir mener à bien le programme de retour des réfugiés.
Même si le HCR continue de graduellement réduire son programme dans les Balkans, des coupes financières prématurées pourraient compromettre le succès des opérations, selon le Haut Commissaire.
Le HCR a mis en garde contre le fait que ses programmes clé de voûte au Kosovo et en Croatie prendraient fin en juillet si l'agence ne recevait pas 4 millions de dollars avant la mi-juillet. Cela pourrait paralyser les efforts déployés par le HCR pour préparer le retour de quelque 230 000 personnes d'origine serbe et rom ayant fui le Kosovo en 1999, suite aux bombardements de l'OTAN qui avaient mis un terme au contrôle de Belgrade sur la région. Le manque de finances pourrait aussi compromettre les retours de réfugiés serbes en Croatie, assistés par le HCR. L'agence fait face à un manque de 38,8 millions de dollars pour ses opérations dans les Balkans cette année.
Si les retours se poursuivent à ce rythme - et pourvu que le financement soit suffisant - la plupart des personnes déracinées par les conflits des années 90 dans les Balkans seront rentrées chez elles ou auront pu s'établir dans leur lieu actuel de résidence d'ici la fin de 2003. Le HCR a aidé des millions de gens dans la région au cours de la dernière décennie. Avec la concrétisation des objectifs des Accords de Dayton et de l'accord-cadre pour l'ex-République yougoslave de Macédoine, le HCR réduira progressivement ses activités d'assistance dans la majeure partie des Balkans, tout en continuant à couvrir son mandat de protection internationale.
Jeudi 27 juin, le Haut Commissaire Ruud Lubbers présidera une séance du Groupe de travail sur les questions humanitaires - un organisme regroupant des membres de gouvernements et des organisations internationales. Le Groupe s'est réuni régulièrement depuis 1992 pour guider les opérations du HCR dans les Balkans.
A la réunion de jeudi seront aussi présents de hauts représentants du pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est, dont le Coordonnateur spécial, Erhard Busek et Søren Jessen-Petersen, responsable des affaires relatives aux réfugiés au sein du pacte de stabilité. Depuis sa création en 1999, le pacte de stabilité a encouragé les retours de réfugiés ainsi que la stabilité globale de toute la région d'Europe du Sud-Est.