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Yémen : triste record en 2009 pour les arrivées par la mer depuis la corne de l'Afrique

Points de presse

Yémen : triste record en 2009 pour les arrivées par la mer depuis la corne de l'Afrique

18 Décembre 2009 Egalement disponible ici :

Plus de 74 000 Africains, fuyant des situations désespérées de guerre civile, d'instabilité politique, de pauvreté, de famine et de sécheresse dans la corne de l'Afrique, sont arrivés sur les côtes du Yémen cette année. Ce chiffre représente une augmentation de 50 pour cent par rapport à celui de 2008, une année durant laquelle un triste record avait déjà été marqué avec quelque 50 000 arrivants.

Des réfugiés et des migrants effectuent la dangereuse traversée du golfe d'Aden et de la mer Rouge à bord des bateaux de passeurs dans des conditions épouvantables. Dans certains cas, ils sont battus, violés, tués ou juste jetés par-dessus bord dans des eaux infestées de requins. De plus, les embarcations impropres à la navigation surchargées et surpeuplées chavirent parfois, causant la mort par noyade d'un grand nombre de passagers. Selon les toutes dernières statistiques du HCR, 309 personnes se sont noyées et n'ont pas survécu à cette traversée pour la seule année 2009. En 2008, quelque 590 personnes se sont noyées. Le flux de migration mixte via le golfe d'Aden et la mer Rouge est actuellement l'itinéraire le plus emprunté et causant le plus grand nombre de morts à travers le monde.

Contrairement aux années précédentes, les Somaliens ne constituent plus la majorité des arrivants. Avec près des 32 000 arrivants somaliens cette année, leur nombre reste équivalent à celui observé en 2008. Cependant, le nombre d'Ethiopiens arrivant sur les côtes yéménites a plus que doublé cette année, avec un total de plus de 42 000 personnes.

Presque tous les arrivants somaliens se rendent spontanément dans les deux centres de réception de Mayfa'a et d'Ahwar, des centres dont la localisation est stratégique. Seuls quelque 9 000 Ethiopiens ont fait de même cette année. La plupart des Ethiopiens se dirigent le plus rapidement possible vers les Etats du golfe Persique en quête d'opportunités d'emploi.

Les centres de réception de Mayfa'a et d'Ahwar sont ouverts aux ressortissants de toutes nationalités arrivant au Yémen. En plus de fournir un abri temporaire et une assistance, ces centres assurent une information et la possiblité de demander l'asile. Ils délivrent par ailleurs des laissez-passer d'une validité de 10 jours, pour le voyage vers Sana'a ou Aden, où la procédure de détermination du statut de réfugié est menée. Entre janvier et novembre 2009, 792 dossiers de demandes d'asile ont été enregistrés par le HCR pour des ressortissants d'autres pays que la Somalie, soit au total pour 1 124 personnes.

A leur arrivée au Yémen, tous les ressortissants somaliens sont automatiquement reconnus en tant que réfugiés par les autorités yéménites, selon la politique menée par ce pays pour la reconnaissance en tant que réfugiés pour les Somaliens. Actuellement, le Yémen accueille quelque 150 000 réfugiés somaliens, dont quelque 14 000 se trouvent au camp de Kharaz. D'autres nationalités, comme les Ethiopiens, souhaitant obtenir le statut de réfugié doivent se soumettre à la procédure de détermination du statut de réfugié menée par le HCR. L'année dernière, une grande majorité des Ethiopiens ne se sont pas rendus dans les centres de réception car il n'avait pas l'intention de faire reconnaître leur statut de réfugié. Cependant, nous estimons que certains d'entre eux ont évité de se rendre dans ces centres, car ils craignaient d'y être arrêtés pour être mis en détention. En effet, les personnes qui ne demandent pas la reconnaissance du statut de réfugié et qui se trouvent dans le pays illégalement peuvent être arrêtées et mises en détention pour être ensuite expulsées.

Le HCR n'a pas eu systématiquement accès aux ressortissants éthiopiens arrivés au Yémen et qui sont détenus pour entrée illégale sur le territoire. Le HCR a fait part, à de nombreuses reprises, de sa profonde préoccupation aux autorités yéménites concernant les détentions et les expulsions se déroulant en continu, et ce sans que la possibilité de prendre contact avec le HCR ne soit auparavant accordée aux personnes souhaitant effectuer une demande d'asile. Ce problème est prioritaire dans le cadre du plaidoyer assuré par le HCR au Yémen.

Début décembre, le HCR a pu se rendre dans des prisons yéménites des gouvernorats de Hajjah et de Taiz et l'organisation mène des entretiens avec des Ethiopiens qui y sont détenus. Davantage de visites sont prévues. Sur les 367 Ethiopiens qui ont déjà été interviewés, 34 ont choisi de demander la reconnaissance de leur statut de réfugié. Les autres ont indiqué qu'ils acceptaient de rentrer en Ethiopie.