Tchad : confirmation de nouvelles arrivées depuis la République centrafricaine

Une équipe de l'UNHCR, accompagnée par des représentants de l'agence pour les réfugiés du gouvernement tchadien, de la Commission nationale d'accueil et de réinsertion des réfugiés (CNAR) a visité un village sur la frontière tchadienne ce week-end et a découvert que plusieurs centaines de réfugiés de République centrafricaine ont traversé la frontière ces derniers jours.

L'UNHCR estime que 150 à 200 personnes se trouvent actuellement dans le village de Komba. Cependant, les autorités locales signalent qu'au total, 467 personnes ont traversé la frontière la semaine dernière, après l'attaque de Markounda au nord de la République centrafricaine mardi dernier (27 septembre). D'autres habitants de Markounda ont apparemment cherché refuge ailleurs dans le nord de la République centrafricaine.

A Komba, des réfugiés ont informé l'UNHCR avoir traversé la rivière Nana-Markounda qui constitue la frontière entre les deux pays dans cette région. Jusqu'à présent, la population locale a fourni de la nourriture et un abri aux réfugiés.

Une deuxième mission composée d'employés de l'UNHCR et de la CNAR est programmée pour se rendre à Komba aujourd'hui afin de vérifier s'il y a eu des nouvelles arrivées et d'évaluer à nouveau la situation. L'équipe va également effectuer d'autres entretiens avec les réfugiés pour savoir s'ils souhaitent demeurer dans la zone instable de la frontière ou bien s'ils préfèrent être transférés vers le camp d'Amboko qui accueille déjà près de 24 000 réfugiés centrafricains. Quelques réfugiés qui viennent d'arriver ont dit aux employés de l'UNHCR le week-end dernier qu'ils souhaitent retourner en République centrafricaine bientôt pour la récolte de leurs champs.

Ce sont des hommes armés non identifiés et les forces militaires centrafricaines qui ont été impliqués dans l'attaque de Markounda. Markounda compte en temps normal une population de près de 15 000 habitants, mais l'insécurité permanente de ces trois dernières années a contraint la majorité des habitants à quitter la ville. La plupart s'est rendue au Tchad. Beaucoup d'entre eux ont été accueillis dans le camp d'Amboko, à 6 km de la ville principale du sud du Tchad, Goré. Au moment de l'attaque, environ 1 000 habitants vivaient toujours dans la ville.

Dans le même temps, l'UNHCR poursuit le rapatriement de quelque 1 500 tchadiens depuis la République centrafricaine vers le sud du Tchad. Le troisième convoi est arrivé dans le sud du Tchad samedi dernier, transportant 417 personnes supplémentaires depuis le camp de Boubou en République centrafricaine vers le centre de transit d'Amboko avant d'être transférés vers leurs villages d'origine d'ici quelques jours. Ce déplacement porte à 976, le nombre total de Tchadiens rapatriés depuis la République centrafricaine depuis mi-septembre. Le dernier convoi est prévu pour quitter la République centrafricaine demain mercredi et devrait arriver à Goré, la principale ville du sud du Tchad vendredi. Ce groupe de réfugiés a vécu en République centrafricaine pendant deux décennies et s'était intégré aux populations locales, développant leurs propres activités génératrices de revenus, telles que la culture du coton. Mais l'insécurité permanente dans le nord de la République centrafricaine, qui s'est intensifiée depuis décembre 2004, les a poussés à demander de l'aide à l'UNHCR pour être rapatriés vers leur pays d'origine.