Somalie : Les déplacés souffrent de la faim, de la soif, du froid et des pluies en plus de l'angoisse et du traumatisme

L'UNHCR et ses partenaires présents dans la région somalienne d'Afgooye procèdent à la distribution d'aide humanitaire d'urgence aux milliers de personnes fuyant les combats se déroulant à Mogadiscio. Nos derniers chiffres sur le déplacement, publiés vendredi dernier, font état d'au moins 321 000 personnes qui ont fui la capitale depuis début février, et l'exode continue. Décrivant les scènes d'un chaos qui ne fait que croître, un employé de l'UNHCR présent à Afgooye, à 30 kilomètres à l'ouest de Mogadiscio, a expliqué que la route reliant les deux villes a été rouverte lundi matin et qu'elle est désormais empruntée par un flux continu de civils.

Il précise qu'Afgooye est submergée par plus de 41 000 personnes déplacées, et que les foules de civils affamés et assoiffés deviennent de plus en plus difficiles à contrôler, ce qui perturbe la distribution de l'aide. Mais de nombreux déplacés manquent toujours de nourriture et il y a toujours une sévère insuffisance en réserve d'eau. Quelque cinq ONG somaliennes essaient d'acheminer de l'aide par camion de Mogadiscio à Afgooye chaque jour, mais les coupures fréquentes de la route perturbent ces livraisons.

Déjà affaiblies par la faim et la soif, les personnes déplacées ont urgemment besoin d'abri pour se protéger du soleil, de la pluie et des nuits froides. L'UNHCR distribue des bâches en plastique et d'autres articles de secours à Afgooye depuis jeudi dernier, mais nombre de déplacés n'ont que des arbres pour s'abriter. En plus des bâches en plastique, l'UNHCR et ses partenaires ont pu distribuer des matelas et des moustiquaires à Afgooye. Nous avons acheminé par un pont aérien du matériel d'aide depuis notre entrepôt situé à Dubaï vers la ville somalienne de Baidoa, incluant des couvertures, des bâches en plastique, des jerrycans et des nécessaires de cuisine pour plus de 20 000 personnes. Davantage de vols dans le cadre du pont aérien d'urgence sont prévus cette semaine depuis Dubaï, pour apporter du matériel de secours pour 15 000 autres personnes.

Nombre des déplacés ont été traumatisés par la perte de membres de leur famille ou d'amis dans les violences et on compte plusieurs cas d'enfants qui ont été séparés de leurs parents durant la fuite. A Mogadiscio, les ONG somaliennes qui travaillent auprès des personnes handicapées font part de leur inquiétude grandissante à l'UNHCR, car ces personnes ne sont pas physiquement capables de fuir la capitale.

Les combats qui ravagent Mogadiscio ont poussé quelque 321 000 civils à l'exode depuis début février, selon les chiffres fournis par un réseau d'ONG somaliennes et compilés par l'UNHCR. Environ 111 000 personnes se sont dirigées vers les provinces voisines des Shabelle (43 000 vers le Moyen Shabelle et 68 000 vers le Bas Shabelle). Environ 109 000 autres personnes se sont rendues dans la région de Galgaduud, 38 000 dans celle de Mudug, 25 000 dans celle de Bay et 24 000 dans celle de Hiran. De plus 14 000 personnes sont dispersées dans le reste du pays.