RDC : Le HCR est préoccupé par la concentration de forces et de matériel militaire au Nord-Kivu
RDC : Le HCR est préoccupé par la concentration de forces et de matériel militaire au Nord-Kivu
La semaine dernière, quelque 5 000 personnes déplacées dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) ont profité d'une baisse d'intensité des combats entre les forces gouvernementales, les troupes de déserteurs et les rebelles, pour trouver refuge dans cinq sites accueillant des déplacés, dans la région de Mugunga à l'ouest de Goma. Certains ont marché pendant des jours pour atteindre ces sites.
Le nombre estimé de personnes déplacées internes dans la région de Mugunga a maintenant dépassé le chiffre de 80 000. Les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales estiment à plus de 370 000, le nombre de personnes déplacées internes dans le Nord-Kivu depuis décembre 2006. Le nombre de déplacés internes a augmenté avec les nouveaux arrivants sur les sites, mais également car des travailleurs humanitaires sur le terrain ont découvert de nouveaux groupes de déplacés internes. La semaine dernière, 5 000 personnes déplacés internes ont été localisées dans le village de Nzulu, situé à 20 kilomètres à l'ouest de Goma.
Malgré le calme relatif actuellement, nous sommes de plus en plus inquiets quant à la concentration de forces et de matériels militaires dans le Nord-Kivu. Le recrutement d'enfants soldats par des groupes armés qui traversent le Nord-Kivu a été signalé et il pose un problème de protection majeur. Nous craignons que de nouveaux accrochages ne conduisent des milliers de personnes à se déplacer, plongeant la province dans une crise humanitaire encore plus désastreuse.
Au cours de la semaine dernière, nous avons déployé une équipe d'urgence de l'UNHCR comptant sept membres dans le Nord-Kivu pour renforcer notre gestion des camps et notre coordination des efforts sur les sites surpeuplés accueillant des déplacés internes près de Goma. Le camp de déplacés internes récemment établi de Bulengo est maintenant plein, plus de 10 000 personnes y étant hébergées. L'équipe d'urgence prépare maintenant le site de Buhimba, récemment identifié, comptant 28 hectares, qui aura une capacité d'accueil de 10 000 personnes. Le nouveau site aidera à décongestionner les sites de fortune situés près du Lac Vert et de Ndosho. Les conditions de vie dans les camps de fortune dans la région de Mugunga sont extrêmement difficiles et se détériorent à chaque nouvelle arrivée de Congolais fuyant les violences. Des tensions sont de plus en plus importantes parmi les déplacés et il y a deux jours, notre équipe n'a pas pu s'y rendre à cause des problèmes de sécurité pour le personnel.
Conjointement avec les ONG NRC, Solidarité, Save the Children, Mercy Corps et Caritas, nous allons démarrer rapidement l'enregistrement systématique de tous les déplacés sur les cinq sites dans la région de Mugunga. Cela devrait prendre trois semaines car, en plus des conditions difficiles de sécurité et de logistique, dans de nombreux endroits, la population locale s'est mêlée aux personnes déplacées pour bénéficier de l'assistance. L'enregistrement est nécessaire pour établir des chiffres plus précis ainsi que les besoins et cela permettra à toutes les agences humanitaires sur le terrain de mieux planifier la distribution de l'aide.
Tout en renforçant nos propres efforts d'assistance, nous continuons de coordonner notre travail avec les autres agences des Nations Unies et les ONG qui, au cours des semaines passées, ont fourni de la nourriture et d'autres formes d'aide, de l'assistance médicale, des équipements sanitaires et de l'eau pour beaucoup des nouveaux déplacés.
Nos équipes présentes au Rwanda voisin indiquent qu'au mois de septembre, le centre de transit de Nkamira, situé dans la partie nord-ouest du pays près de la frontière avec le Nord-Kivu, a été le témoin des premières arrivées de réfugiés congolais depuis janvier 2007. Au total, 789 réfugiés congolais originaires du Nord-Kivu ont traversé la frontière. Début octobre, 104 réfugiés congolais supplémentaires ont été enregistrés à Nkamira. Les réfugiés, principalement des femmes et des enfants, ont dit qu'ils avaient peur d'être pris dans les combats entre plusieurs factions armées ou de devenir des cibles, et ils ont décidé de chercher refuge au Rwanda.