Près de 20 000 Tchadiens fuient vers le Cameroun
Près de 20 000 Tchadiens fuient vers le Cameroun
Une équipe de cinq employés de l'UNHCR est arrivée hier soir à Kousséri, une ville frontalière camerounaise. Elle estime que près de 20 000 personnes ont traversé le fleuve marquant la frontière avec le Tchad depuis samedi pour échapper aux combats dans la capitale tchadienne N'Djamena. Ce matin, des personnes effrayées continuaient à traverser la frontière dans un flot continu.
L'UNHCR prépare également un transport de biens de secours supplémentaires par avion, cette semaine, vers le Cameroun depuis nos entrepôts régionaux de Dubaï. Au total, 90 tonnes de matériel humanitaire seront acheminées, notamment des bâches en plastique, des jerricans, des couvertures, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine et des rouleaux de plastique. Avec ce matériel, l'agence pourra aider 14 000 réfugiés.
Un grand nombre de personnes sont hébergées chez des proches à Kousséri, alors que certains ont trouvé refuge dans des écoles. D'autres séjournent dans les quelques hôtels de la ville. Entre 6 000 et 7 000 réfugiés se trouvent actuellement dans un centre de transit situé près du pont. L'équipe de l'UNHCR explique que ces personnes sont les plus vulnérables car elles ont passé ces dernières nuits en plein air, exposées aux intempéries. Les réfugiés ont allumé deux grands feux la nuit dernière pour se réchauffer.
Nous prévoyons de transférer ces personnes dès que possible vers un lieu plus adéquat pour accueillir des réfugiés, à Maltam, à 32 kilomètres de Kousséri. Il s'agit d'un site qui avait déjà été utilisé par l'UNHCR, il y a plusieurs années. Le camp de Maltam pouvait accueillir près de 100 000 personnes et il est déjà équipé de puits. Les autorités de Kousséri nous ont dit que 62 personnes blessées, qui ont échappé aux combats à N'Djamena, sont actuellement soignées à l'hôpital local.
Ce matin, notre équipe rencontre à nouveau les autorités et la Croix-Rouge à Kousséri pour coordonner et accélérer l'assistance aux réfugiés. Hier, deux camions de l'UNHCR, transportant du matériel de secours, notamment des couvertures, des bâches en plastique et des ustensiles de cuisine, sont partis de Bertoua, dans l'est du Cameroun, et devraient arriver la nuit prochaine à Kousséri.
Une seconde équipe de l'UNHCR se rend à Kousséri aujourd'hui depuis Yaoundé. Après un voyage en avion jusqu'à Garoua, cette équipe continuera par la route vers Kousséri où leur arrivée est prévue pour demain.
Dans l'est du Tchad, pendant ce temps, l'UNHCR et ses partenaires continuent à assister des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés. Cependant les inquiétudes persistantes quant à la sécurité ont provoqué, hier, l'évacuation de 25 employés de l'UNHCR non essentiels, depuis notre principale base d'opérations sur le terrain à Abéché. Ils ont fait partie d'un groupe de 47 employés non essentiels des Nations Unies et de 99 travailleurs d'ONG qui ont été évacués, à bord de deux avions des Nations Unies, vers Yaoundé au Cameroun. La décision concernant cette mesure de précaution pour la sécurité a été prise dimanche, après des informations faisant état de bombardements survenus près d'Adré, une ville située à l'est d'Abéché près de la frontière avec la région soudanaise du Darfour.
Actuellement, la situation semble calme mais tendue à Abéché. La situation sécuritaire demeure difficile plus au nord, à Guéréda, où une série d'attaques armées contre l'UNHCR et d'autres agences humanitaires la semaine dernière ont contraint à l'évacuation de la majeure partie du personnel. Une autre attaque a été menée, hier, par des bandits dans le camp de réfugiés de Mile, près de Guéréda. Faisant usage de leurs armes, des hommes armés ont volé un sixième véhicule en une semaine, cette attaque n'a cependant fait aucun blessé.
L'UNHCR et ses partenaires gèrent 12 camps de réfugiés dans l'est du Tchad accueillant quelque 240 000 réfugiés soudanais qui ont fui le Darfour, région du Soudan voisin. Un autre groupe de 50 000 réfugiés originaires de République centrafricaine est hébergé dans des camps situés dans le sud du Tchad. Par ailleurs, l'UNHCR fournit de l'aide à une partie des 180 000 déplacés tchadiens ayant fui des troubles survenus précédemment au Tchad.
Comme nous l'avons noté, ces centaines de milliers de personnes déracinées au Tchad dépendent du soutien international et de l'acheminement extrêmement fragile de l'aide humanitaire qui doivent atteindre certaines des régions les plus désolées et isolées du pays. Nous appelons d'urgence toutes les parties au conflit à respecter les principes humanitaires et à cesser les violences.