Mort par asphyxie, coups ou noyade : le prix de la traversée du Golfe d'Aden
Mort par asphyxie, coups ou noyade : le prix de la traversée du Golfe d'Aden
Au cours des six derniers jours, le Yémen a encore accueilli plus de 1 100 Somaliens et Ethiopiens arrivés à bord de bateaux de passeurs depuis Bossasso en Somalie, de l'autre côté du Golfe d'Aden. Selon nos dernières informations, nous pensons qu'au moins 28 personnes sont mortes au cours de ces récents périples - d'asphyxie, de coups ou de noyade - et plusieurs d'entre elles ont été gravement blessées par les trafiquants. D'autres souffrent de problèmes dermatologiques en raison d'un contact prolongé avec l'eau de mer, des déchets humains, de l'essence ou d'autres produits chimiques. Il ne leur était pas permis de bouger au cours du voyage.
Ces derniers événements dramatiques dans le Golfe d'Aden se sont produits au cours et juste après la récente mission de cinq jours au Yémen de la Haut Commissaire assistante pour la protection, Erika Feller et du Directeur du bureau Moyen Orient et Afrique du Nord, Radhouane Nouicer. Au cours de cette visite, ils ont souligné les importants défis auxquels le Yémen fait face et ont exprimé l'engagement de l'UNHCR pour décrire la situation, faire appel à des fonds supplémentaires et à une action internationale au Yémen et développer des projets qui amélioreront les conditions de vie et l'autosuffisance des réfugiés au Yémen. Ils se sont également entendus pour travailler plus étroitement avec les autorités yéménites pour gérer les flux migratoires arrivant au Yémen et assurer une protection et des solutions durables aux personnes qui en ont besoin ainsi qu'un retour dans la sécurité pour les autres.
Lundi matin (22 mars), selon les premières informations de nos équipes au Yémen, quatre bateaux transportant plus de 500 personnes sont arrivés sur les côtes yéménites. Au moins 25 personnes seraient mortes au cours de ce voyage. Lorsque nos employés sont arrivés sur la côte hier, quelques-unes avaient déjà été enterrées. Nous attendons davantage de précisions de la part des survivants, la plupart d'entre eux ont été transférés dans le centre d'accueil de l'UNHCR. Le 17 mars, quatre bateaux sont arrivés depuis Bossasso en Somalie transportant à leur bord quelque 624 personnes.
Ils ont été repérés par les forces armées yéménites. Pour tenter de détourner l'attention des forces armées, les trafiquants d'un des bateaux ont jeté à l'eau 35 Somaliens et ont gardé les 215 passagers restants - beaucoup avaient les mains attachées par des cordes - près des côtes où ils les ont contraints à quitter le bateau. Les forces de sécurité yéménites ont réussi à sauver les 35 restants deux heures après à l'aide d'un hélicoptère de l'armée. Puis, tous les trafiquants ont pris la fuite et au moins trois personnes sont mortes.
Mme Feller et M. Nouicer ont remercié le Yémen durant leur mission pour son attitude positive à l'égard des réfugiés et des demandeurs d'asile arrivant sur leurs côtes, et ce malgré la grande tension que cela crée sur le pays en terme socio-économiques, politiques et sécuritaire.
Depuis janvier 2006, le Yémen a reçu près de 30 000 personnes de Somalie, d'Ethiopie et d'autres endroits, alors que plus de 500 personnes sont mortes et au moins 300 sont portées disparues. L'UNHCR aide le Yémen en fournissant l'assistance, des soins et un logement à plus de 100 000 réfugiés qui se trouvent dans le pays.
Le Yémen est signataire de la Convention de Genève de 1951 et à son protocole de 1967. Il a laissé ses portes ouvertes aux réfugiés et migrants qui arrivent depuis plusieurs années après avoir fui la Somalie et d'autres endroits dévastés par la guerre. Le Yémen est également très patient dans son attente de davantage de soutien en reconnaissance de sa générosité et d'une intention de partage du fardeau.