Migration et asile : Recommandations du HCR en prévision du prochain dialogue de haut niveau des Nations Unies

L'Assemblée générale des Nations Unies prévoit d'organiser un Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement pendant sa 61ème session à la mi-septembre. Le but de ce dialogue est d'évoquer les différents aspects des migrations internationales de façon à identifier les pistes et moyens appropriés pour maximiser ses bénéfices pour le développement et minimaliser l'impact négatif.

Bien que les mouvements migratoires incluent de temps en temps des personnes qui ont besoin d'une protection internationale comme les réfugiés, l'UNHCR pense qu'il peut largement contribuer aux efforts pour gérer ce phénomène dans lequel sont impliquées des personnes relevant de sa compétence. Donc, nous formulons quelques observations et recommandations pour ce Dialogue de haut niveau.

L'UNHCR insiste pour que la réunion réaffirme la reconnaissance à long terme de la communauté internationale des droits et besoins spécifiques des réfugiés, et notamment l'obligation essentielle des Etats d'éviter de les renvoyer vers des pays où la vie ou la liberté des réfugiés seraient en danger.

Nous soulignons également l'importance de s'assurer que les droits de tous les réfugiés et des migrants soient reconnus. L'ensemble des instruments des Nations Unies pour les droits de l'homme sont universels dans leur application et s'adressent généralement à tous les citoyens ainsi que les étrangers, y compris ceux arrivés illégalement.

Dans le contexte de mouvements mixtes incluant des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés, l'UNHCR insiste pour que le dialogue de haut niveau reconnaisse que les mesures prises pour lutter contre les migrations irrégulières ne doivent pas empêcher les réfugiés de pouvoir accéder au territoire et à la procédure d'asile dans un autre Etat.

L'UNHCR encourage également la reconnaissance du fait que la protection des réfugiés et la gestion des migrations soient considérées comme distinctes mais complémentaires. Pour ceux qui sont impliqués, les migrations irrégulières sont souvent des parcours très difficiles et d'une extrême souffrance. Elles peuvent aussi provoquer des tensions graves pour les systèmes nationaux d'asile et provoquer l'hostilité envers les étrangers, et à terme porter préjudice à une protection réelle des réfugiés. Cependant, des réfugiés et des demandeurs d'asile ne peuvent pas trouver une protection, où et quand ils en ont besoin. Cela les pousse à partir de façon irrégulière, pour rechercher la sécurité dans d'autres pays.

Concernant la question du développement, le document de l'UNHCR note que si les afflux de réfugiés à grand échelle peuvent constituer un lourd fardeau dans les pays et les communautés d'accueil, les réfugiés peuvent aussi être des agents de développement si l'opportunité leur est donnée de contribuer à l'économie nationale en utilisant leurs connaissances et les capacités.

L'UNHCR encourage la communauté internationale à cibler une assistance au développement dans les régions d'accueil de réfugiés et de s'assurer que de telles zones sont incluses dans les plans nationaux de développement.

Des réfugiés et des migrants sont confrontés au racisme et à la xénophobie dans de nombreuses régions du monde et courent souvent le risque d'être marginalisés dans la société et l'économie. L'UNHCR souhaite attirer l'attention du dialogue de haut niveau sur les dangers de cette situation, concernant à la fois les droits et le bien-être des réfugiés et des migrants eux-mêmes et pour la cohésion des sociétés dans lesquelles ils vivent.