La Haut Commissaire assistante en charge de la protection en mission en Syrie cherche des clarifications sur la nouvelle mesure concernant les visas
La Haut Commissaire assistante en charge de la protection en mission en Syrie cherche des clarifications sur la nouvelle mesure concernant les visas
Madame Erika Feller, la Haut Commissaire assistante en charge de la protection, effectue actuellement son troisième jour de mission en Syrie, où elle a pu discuter de la situation des réfugiés iraquiens avec plusieurs hauts responsables à Damas. Elle se rend compte par elle-même de l'impact de la crise, notamment en rencontrant des réfugiés iraquiens chez eux, dans le centre d'enregistrement de l'UNHCR à Damas et dans les centres communautaires. Madame Feller a noté que si les effets de la violence physique sont très visibles parmi les Iraquiens déracinés, le traumatisme psychologique également très douloureux dont ils ont souffert demeure, lui, largement caché.
Au cours de ses discussions avec des officiels syriens, Mme Feller cherche à clarifier les informations récentes selon lesquelles les procédures de délivrances de visas pour les Iraquiens entrant sur le territoire vont bientôt changer. Bien que tous les officiels, qu'elle a rencontrés jusqu'à présent, aient confirmé qu'un nouveau régime de visa pour les Iraquiens serait mis en place, aucune politique formelle n'a jusqu'à présent été mise à la disposition de l'UNHCR. Selon des sources gouvernementales, tous les Iraquiens souhaitant entrer en Syrie devront soumettre une demande de visa auprès de l'Ambassade syrienne à Bagdad.
La Syrie est le seul pays qui n'avait pas imposé de règles strictes sur l'entrée des réfugiés iraquiens. La Jordanie, qui accueille entre 500 000 et 750 000 Iraquiens, a largement limité l'accès aux nouveaux arrivants, alors que d'autres pays dans la région ont des règles de visa particulièrement contraignantes sur place. Le doute quant au changement des règles pour l'obtention de visa au début de cette année a fait que des milliers d'Iraquiens se sont tournés vers l'UNHCR et les services d'immigration syriens pour avoir des précisions. Ce week-end, des articles de presse sur cette nouvelle réglementation ont entraîné une grande préoccupation parmi la population iraquienne vivant en Syrie. Le numéro d'appel d'urgence de l'UNHCR pour les réfugiés a été submergé d'appels de personnes demandant comment cette mesure pourrait influer sur leur situation.
Madame Feller, qui dirige le travail de protection de l'UNHCR auprès de 33 millions de réfugiés et d'autres personnes relevant de la compétence de l'agence à travers le monde, poursuit ses efforts pour obtenir plus d'informations sur la façon dont ces nouvelles mesures pourraient influer sur la situation des réfugiés iraquiens. Jusqu'à présent, elle a reçu les assurances que le Gouvernement n'a pas l'intention d'expulser les réfugiés iraquiens présents actuellement en Syrie, au nombre d'environ 1,4 million. Elle a exprimé le souhait que les personnes les plus vulnérables puissent continuer d'avoir accès à l'environnement sûr offert par la Syrie et qu'il n'y ait pas de retours forcés. Elle a également souligné le besoin d'une aide internationale durable à l'égard de la Syrie dans ses efforts pour faire face à l'immense nombre d'Iraquiens.
Lors de discussions avec le Ministre des Affaires étrangères, il a été expliqué à Madame Feller que les nouvelles restrictions sur les visas sont apparues car la capacité de la Syrie à gérer l'afflux est proche d'atteindre le point de rupture. Madame Feller a reconnu l'énorme pression sur la société syrienne - sur ses infrastructures, son économie, sa sécurité et ses ressources énergétiques - et a réitéré la reconnaissance de l'UNHCR envers la générosité du peuple syrien.
Depuis le début de l'année, l'UNHCR a lancé deux appels de fonds ayant pour but d'aider les pays de la région à faire face à cette crise humanitaire. Le premier appel, d'un montant de 41 millions de dollars, est destiné à la Syrie pour l'assistance humanitaire. Le second appel, lancé conjointement par l'UNHCR et l'UNICEF, s'il est entièrement financé, devrait contribuer à hauteur de plus de 63 millions de dollars au financement du secteur éducatif.
L'UNHCR a jusqu'à présent enregistré un total de 118 000 Iraquiens en Syrie et prévoit que ce chiffre atteindra les 200 000 à la fin de l'année. Nombre d'entre eux sont gravement malades et victimes de l'extrême violence et de la torture. Madame Feller a indiqué que, tous les jours, au moins 2 000 personnes continuent de fuir leur foyer en Iraq.
Madame Feller continuera sa mission au Liban mercredi.