La crise dans la corne de l'Afrique pèse sur les efforts d'aide humanitaire à la frontière entre l'Ethiopie et la Somalie, une aide urgente est nécessaire
La crise dans la corne de l'Afrique pèse sur les efforts d'aide humanitaire à la frontière entre l'Ethiopie et la Somalie, une aide urgente est nécessaire
Le HCR lance aujourd'hui une mise en garde sur le risque selon lequel la capacité des agences humanitaires pour aider les réfugiés somaliens récemment arrivés dans le sud-est de l'Ethiopie soit dépassée sans une réponse plus rapide et plus ferme de la communauté internationale à la sécheresse et à la crise de déplacement dans la corne de l'Afrique.
Le Haut Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, s'est rendu jeudi dans la région de Dollo Ado au sud-est de l'Ethiopie. Il s'est entretenu avec des mères ayant perdu leurs enfants durant le voyage depuis le centre de la Somalie. Il a été témoin de l'angoisse des personnes qui ont été forcées de laisser derrière elles des malades. Il s'est également entretenu avec des travailleurs humanitaires qui assurent une aide aux nouveaux arrivants, et il les a exhortés à accélérer l'aide pour les plus nécessiteux.
Depuis le début de l'année, 54 000 Somaliens ont traversé la frontière et sont arrivés dans cette zone d'Ethiopie. Le nombre des arrivées s'est accéléré ces dernières semaines pour atteindre environ 1 700 personnes par jour. Les taux de malnutrition sont alarmants parmi les tout derniers arrivants. Au moins 50% des enfants ont une insuffisance nutritionnelle modérée ou grave. Des taux similaires sont enregistrés au Kenya.
Des agences humanitaires et l'agence gouvernementale pour les réfugiés font leur possible pour gérer l'afflux. Actuellement, le nombre des arrivants dans la zone de Dollo Ado dépasse la capacité d'enregistrement. Les systèmes pour satisfaire les besoins en vivres et en soins de santé sont mis à rude épreuve. L'électricité pour pomper l'eau dans les camps connaît une pénurie d'approvisionnement car avec le ciel nuageux, les panneaux solaires ne produisent pas suffisamment d'énergie. Un nouveau camp dans la zone, à Kobe, a été ouvert il y a plusieurs semaines. Toutefois il est déjà sur le point d'atteindre sa capacité d'accueil maximale de 20 000 personnes. Tous ces problèmes peuvent se régler si nous recevons un financement suffisant.
Durant la visite d'hier, la délégation du Haut Commissaire a vu beaucoup de nouveaux arrivants attendant pour l'enregistrement et des cartes de rations individuelles. La plupart d'entre eux sont originaires de la région de Bay en Somalie, à l'ouest de Mogadiscio. Dans certains cas, les personnes expliquent qu'elles ont marché plus de 30 jours vers Dollo Ado, en quête de sécurité.
La crise de sécheresse dans la corne de l'Afrique affecte l'Ethiopie, le Kenya ainsi que le centre et le sud de la Somalie. Cependant, c'est en Somalie que son impact est le plus prononcé. La réduction de la production agricole a généré une hausse des prix alimentaires. La situation de la population civile est aggravée par une offensive menée par les forces pro-gouvernementales débutée en février contre les milices Al-Shabaab près des frontières avec le Kenya et l'Ethiopie.
Le Haut Commissaire António Guterres a indiqué aux journalistes que les efforts humanitaires étaient nécessaires à l'intérieur de la Somalie pour que les populations n'aient plus à quitter le pays afin de recevoir une aide. Cependant, le conflit fait obstacle à l'aide humanitaire.
KENYA
Parallèment, au Kenya voisin, quelque 1 400 nouveaux réfugiés somaliens continuent à arriver chaque jour à Dadaab dans le complexe de réfugiés. 80% d'entre eux sont des femmes et des enfants.
Notre priorité absolue, c'est de lutter contre la malnutrition et le surpeuplement dans les camps. Il y a un besoin urgent en terme de personnel médical et d'aide nutritionnelle, y compris des repas thérapeutiques énergétiques et à haute teneur en protéines. Le principal problème consiste à recevoir les réfugiés somaliens et à stabiliser rapidement leur état de santé alarmant. Les taux de malnutrition parmi les enfants somaliens en dessous de cinq ans arrivant à Dadaab est d'environ 30%.
Les trois camps existants - Dagahaley, Ifo and Hagadera - ont été construits au début des années 90 avec une capacité d'accueil initiale de 90 000 réfugiés. Désormais, les camps hébergent plus de quatre fois ce nombre. Les nouveaux arrivants installent des tentes hors du camp. Nos équipes à Dadaab estiment qu'environ 65 000 réfugiés somaliens vivent dans ces sites de fortune. Nous leur assurons des services de soins de santé et d'abri d'urgence, le montage des tentes, le transport d'eau potable par camion citerne et l'installation de davantage de points de distribution d'eau.
Nous estimons qu'un quart de la population somalienne comptant 7,5 millions d'habitants est désormais soit déplacée interne soit réfugiée dans d'autres pays. La sécheresse est aggravée par le conflit qui se poursuit dans le sud et le centre du pays.
On compte désormais plus de 750 000 réfugiés somaliens vivant dans la région, la plupart dans les pays voisins, au Kenya (405 000), au Yémen (187 000) et en Ethiopie (110 000). Par ailleurs, 1,46 million de personnes sont déplacées au sein de la Somalie.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
A Genève, Andrej Mahecic, portable +41 79 200 7617
En Ethiopie et au Kenya, en mission, Adrian Edwards, portable +41 79 557 91 20
En Ethiopie, Kisut Gebre Egziabher, portable +251 911 20 89 01
Au Kenya, Emmanuel Nyabera, portable +254 733 99 59 75