Colombie : Une décision de la Cour constitutionnelle pour une protection accrue des femmes déplacées
Colombie : Une décision de la Cour constitutionnelle pour une protection accrue des femmes déplacées
L'UNHCR salue la décision, publiée vendredi par la Cour constitutionnelle colombienne, stipulant que les femmes déplacées sont particulièrement vulnérables et obligeant le gouvernement à mettre en place 13 programmes pour leur protection, et à les faire accéder en priorité à l'aide humanitaire d'urgence. La Cour a également décrété une protection directe pour 600 femmes déplacées et a demandé au Procureur général de Colombie d'enquêter sur plusieurs cas de violence sexuelle et sexiste.
Cette décision survient après de longs mois de débats durant lesquels des femmes déplacées et des organisations oeuvrant pour elles, notamment l'UNHCR, ont présenté la situation et les risques auxquels ce groupe fait face. Les femmes déplacées composent près de 50 pour cent de la population totale déplacée, soit le double du nombre d'hommes déplacés.
La Cour constitutionnelle a identifié un impact disproportionné du conflit sur les femmes, ainsi que dix facteurs causant des vulnérabilités particulières incluant les risques de violences sexuelles, l'exploitation ou les abus sexuels, le recrutement forcé de leurs enfants par des groupes armés, devenant ainsi des cibles si elles ont des relations personnelles avec des membres de groupes armés, et le risque accru de perdre leurs terres. Des discriminations à l'encontre des femmes indigènes et afro-colombiennes ont également été identifiées comme étant des risques.
Des programmes pour empêcher la violence sexuelle contre les femmes déplacées, la protection de la santé des femmes déplacées, l'accès facilité aux terres pour les femmes et l'amélioration de l'accès à l'éducation, à la santé et à des activités génératrices de revenus doivent être mises en oeuvre au cours des trois prochains mois.
Nous avons offert une assistance technique pour le développement des nouveaux programmes basés sur les directives pour la protection des femmes déplacées conçues conjointement par l'UNHCR et le bureau gouvernemental pour l'Egalité envers les femmes.
Nous avons également salué l'approbation d'une nouvelle loi, la Loi 1190, qui protège les droits des personnes déplacées en Colombie et qui a été adoptée par les deux chambres du Parlement colombien, avec le soutien de tous les partis, et qui inclut des mécanismes pour améliorer la mise en oeuvre de politiques en faveur des personnes déplacées, y compris la coordination entre les autorités locales et nationales et la participation du secteur privé.
La loi renforcera la mise en oeuvre d'une loi promulguée en 1997 qui reconnaissait, pour la première fois, les droits spécifiques des personnes déplacées en Colombie et qui a créé des politiques pour protéger ces droits. Elle sera officiellement présentée par le Parlement le vendredi 30 mai.
Le gouvernement renforce nettement son assistance aux personnes déplacées et, au cours des cinq dernières années, le budget annuel a augmenté de 80 millions à 400 millions de dollars. En 2007, plus de 230 000 personnes ont été contraintes au déplacement en Colombie, selon les statistiques provisoires du gouvernement.