Kenya : détérioration de la situation sécuritaire
Kenya : détérioration de la situation sécuritaire
L'UNHCR reste très préoccupé quant à la détérioration de la situation sécuritaire dans différentes zones de la Vallée du Rift au Kenya. Ces derniers jours, l'accès est devenu très difficile pour atteindre des groupes de déplacés internes, qui deviennent de plus en plus vulnérables. Par exemple, hier lundi, l'UNHCR et l'OIM ont dû annuler l'évacuation de plus de 400 personnes depuis Timboroa, une région située à environ 60 kilomètres de la ville d'Eldoret. Quelque 11 000 nouveaux déplacés internes ont fui vers cette région après des attaques contre leurs maisons ce week-end.
L'UNHCR avait prévu de travailler avec l'OIM et d'autres agences pour enregistrer les personnes déplacées internes souhaitant quitter cette région et leur expliquer les options concernant leur évacuation. Une évacuation similaire des familles déplacées internes souhaitant quitter la région de Naivasha a également été ajournée à cause de la situation sécuritaire. Si la sécurité le permet, une équipe inter agences, comprenant un planificateur de site de l'UNHCR, tentera ce matin de se rendre à Timboroa pour commencer à délimiter un site identifié pour accueillir des déplacés internes, qui permettrait d'héberger plus de 2 000 personnes qui ont choisi de rester.
La semaine dernière, l'UNHCR a fourni une assistance dans le cadre d'une évacuation similaire dans le parc Jamhuri à Nairobi. Au total, 1 813 personnes déplacées internes avaient exprimé le souhait d'être transférées depuis le camp établi dans le parc Jamhuri vers leurs maisons ou pour vivre chez des proches dans d'autres quartiers de Nairobi. Les déplacés internes ont été transportés dans des bus loués par l'OIM depuis le camp du parc Jamhuri vers des sites dans différentes villes.
En Ouganda voisin, pendant ce temps, l'UNHCR et ses partenaires ont achevé le transfert de quelque 1 050 réfugiés kényans, loin des régions frontalières, dans le sud-est de l'Ouganda, vers un centre de transit situé à Mulanda, à environ 35 kilomètres à l'intérieur du pays. Les réfugiés ont été transférés depuis les villes frontalières de Busia, Malaba et Lwakhakha.
L'opération de transfert lancée mercredi dernier a concerné quelque 6 500 réfugiés kényans qui avaient fui vers l'Ouganda depuis les irruptions de violences post-électorales au Kenya. Beaucoup de ceux qui ont choisi d'être transférés vers Mulanda vivaient dans deux écoles primaires à Busia et Malaba. Des femmes et des enfants dormaient dans les salles de classe alors que les hommes dormaient sous des tentes érigées dans la cour de récréation. Ces écoles sont maintenant vides.
Avant le début de la nouvelle année scolaire en Ouganda, une ONG a commencé à réhabiliter l'école à Busia. En même temps, l'UNHCR transfère des biens de secours qui avaient été stockés dans les écoles vers le nouveau centre de transit. Ce matériel sera utilisé à Mulanda qui abrite maintenant près de 400 familles. Les réfugiés à Mulanda ont été enregistrés et ont reçu des cartes de rationnement qui leur permettent de recevoir de la nourriture, des articles domestiques de base et à d'autres services au centre de transit. Chaque famille a reçu une tente.
L'UNHCR continuera le transport vers Mulanda d'autres réfugiés kényans qui pourraient contacter l'agence des Nations Unies pour les réfugiés pour un transfert vers le centre de transit. D'autres réfugiés, dont on ne connaît pas le nombre, ont choisi de rester dans les villes frontalières où ils vivent chez des amis ou de la famille. Certains d'entre eux avaient exprimé le souhait de rester près de la frontière où ils peuvent plus aisément suivre le développement de la situation au Kenya.
Les réfugiés qui ont été transférés vers Mulanda devraient y rester plusieurs semaines. Leur retour dépendra des développements de la situation au Kenya et si les choses ne s'améliorent pas, ils se verront offrir la possibilité d'être transférés vers des camps de réfugiés dans l'ouest de l'Ouganda.
L'Ouganda accueille actuellement plus de 216 000 réfugiés, principalement des pays voisins comme le Soudan, la République démocratique du Congo et le Rwanda. Le pays compte également 850 000 personnes déplacées internes.