Alors que les besoins humanitaires atteignent des sommets au Soudan et dans la région, près de 1,5 milliards de dollars d’aide annoncés en marge d’une conférence soutenue par les Nations Unies
Alors que les besoins humanitaires atteignent des sommets au Soudan et dans la région, près de 1,5 milliards de dollars d’aide annoncés en marge d’une conférence soutenue par les Nations Unies
GENÈVE – A lors que le conflit au Soudan alimente une catastrophe humanitaire dans le pays et une crise des réfugiés au-delà des frontières du pays, les donateurs ont annoncé aujourd'hui, lors d'un événement soutenu par les Nations Unies, près de 1,5 milliards de dollars pour le financement des efforts d'aide vitale au Soudan et dans la région, et ont appelé les protagonistes au Soudan à mettre immédiatement fin aux combats.
La conférence des donateurs qui s'est tenue aujourd'hui au niveau ministériel à Genève a été organisée par les Nations Unies, l'Égypte, l’Allemagne, le Qatar, l'Arabie saoudite, l'Union africaine et l'Union européenne.
Au Soudan, environ la moitié de la population - 24,7 millions de personnes, dont plus de la moitié sont des enfants - a besoin de protection et d’une aide humanitaire. Près de 1,7 million de personnes ont été déracinées à l'intérieur du pays, tandis que quelque 500 000 réfugiés, demandeurs d'asile et rapatriés ont cherché refuge dans les pays voisins en raison de la violence et d'inquiétantes informations faisant état de massacres ethniques dans l'ouest du Darfour.
Les programmes d'aide se multiplient au Soudan, mais restent entravés par les pillages, la violence et les obstacles administratifs. Malgré l'insécurité, les humanitaires sont restés au Soudan et y assurent leur mission.
Les organisateurs de la réunion d'aujourd'hui ont souligné la nécessité pour les parties au conflit au Soudan de garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave, de respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international et d'adhérer à la « Déclaration d'engagement à protéger les civils et à faciliter et respecter l'action humanitaire au Soudan » signée à Djeddah le 11 mai, notamment en donnant la priorité aux discussions visant à parvenir à un cessez-le-feu durable et à une cessation permanente des hostilités.
Les organisateurs ont également réaffirmé leur engagement à accroître l'aide humanitaire pour répondre aux besoins les plus critiques des populations du Soudan et de celles qui sont contraintes de fuir vers les pays voisins.
Afin de garantir l'acheminement rapide et efficace de l'aide, un large consensus s'est dégagé sur le fait que les autorités soudanaises devraient lever sans délai les obstacles administratifs, notamment les restrictions en matière de visas et de circulation. Les parties impliquées dans le conflit devraient également assurer la circulation des fournitures et du personnel humanitaires en provenance d'autres régions du Soudan et des pays voisins vers le Darfour, où près de 9 millions de personnes ont besoin d'aide, et permettre aux gens de se déplacer librement pour se mettre à l'abri.
Les fonds annoncés ce jour permettront de fournir une aide humanitaire basée sur les principes et les besoins à la population soudanaise et aux pays qui accueillent les personnes fuyant les combats. Plus de 80 gouvernements et autres donateurs, des organisations humanitaires internationales ainsi que des responsables chargés des opérations d'aide ont participé à la rencontre d'aujourd'hui, qui a également souligné la nécessité d'un soutien à long terme pour renforcer la résilience des communautés soudanaises.
« Chaque jour que dure la crise au Soudan, la situation humanitaire devient de plus en plus désespérée. Malgré la violence qui fait rage, les travailleurs humanitaires, y compris nos partenaires locaux qui opèrent héroïquement en première ligne, poursuivent leurs efforts pour porter assistance aux personnes dans le besoin. Le financement annoncé aujourd'hui sera une bouée de sauvetage pour des millions de personnes qui vivent dans des conditions parmi les plus dangereuses et les plus difficiles au monde », a déclaré Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies.
« Depuis la mi-avril, nous assistons à des combats et des attaques atroces au Soudan qui forcent des millions de personnes à fuir pour sauver leur vie et se réfugier là où elles peuvent trouver la sécurité. L'engagement pris aujourd'hui par les donateurs en faveur des personnes affectées arrive à point nommé, alors que nos ressources pour faire face à la situation s'amenuisent. Les promesses de dons permettront de sauver des vies et d'atténuer certaines difficultés. En fin de compte, bien sûr, seule une paix durable permettra aux Soudanais de reprendre leur vie en main », a pour sa part déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
S.E. Sheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, a déclaré : « Le Qatar soutient pleinement l'intégrité, la souveraineté et la stabilité du Soudan, comme en témoignent ses bons offices qui ont permis de mettre fin à la crise du Darfour en signant l'accord de Doha en juillet 2011, après des années d’une guerre dévastatrice. Depuis le début des combats au Soudan, l'État du Qatar a fourni 301 tonnes de nourriture et d'aide médicale au peuple soudanais et a également évacué 1784 ressortissants qataris. Nous réitérons notre soutien au Soudan et espérons mettre fin à la crise actuelle par le dialogue et des moyens pacifiques. Nous espérons également que cette conférence permettra d'établir une solidarité concrète avec le peuple soudanais face aux défis à venir ».
S.A. le Prince Faisal bin Farhan Al Saud, ministre des Affaires étrangères du Royaume d'Arabie saoudite, a déclaré : « Le Royaume d'Arabie saoudite est déterminé à soutenir le peuple soudanais et à poursuivre ses efforts pour trouver une solution politique à la crise. En outre, le gouvernement et le peuple du Royaume n'ont pas ménagé leurs efforts pour soutenir le peuple soudanais depuis le début de la crise, annonçant la fourniture d'une aide humanitaire d'une valeur de 100 millions de dollars par l'intermédiaire du Centre d'aide et de secours humanitaires du roi Salman, la mise en place d'un pont aérien composé de 13 avions, ainsi que d'un pont maritime transportant de la nourriture, des équipements sanitaires, des abris et d'autres formes d'aide, en plus du lancement d'une campagne nationale de collecte de dons. Le Royaume a également mise en œuvre les premières évacuations maritimes de ses citoyens et de ressortissants d'autres pays au Soudan, ce qui a contribué à l'évacuation de 8455 personnes originaires de 110 pays ».
S.E. M. Sameh Shoukry, ministre des affaires étrangères de l'Égypte, a déclaré : « La stabilité et la sécurité du Soudan sont essentielles et font partie intégrante de la stabilité et de la sécurité nationales de l'Égypte et de l'ensemble de la région. Nous exprimons notre solidarité avec le peuple soudanais et réaffirmons notre plein respect pour ses choix. Nous ne ménagerons aucun effort pour le soutenir et lui permettre de mener la vie digne qu'il mérite au sein d'un pays sûr et stable. Un cessez-le-feu durable doit être mis en place pour mettre fin à l'effusion de sang et préserver l'État du Soudan et ses institutions. Depuis le début des hostilités, l'Égypte a accueilli 250 000 Soudanais, ce qui représente 60% des personnes ayant fui le conflit au Soudan. Nous exhortons la communauté internationale à fournir une aide humanitaire d'urgence et le soutien financier nécessaire aux communautés d'accueil dans les pays voisins afin de promouvoir leur résilience et d'assurer la coexistence pacifique et la cohésion sociale ».
S.E. Mme Annalena Baerbock, ministre fédérale des affaires étrangères de l'Allemagne, a déclaré : « Les hostilités doivent cesser immédiatement. L'accès humanitaire doit être assuré. Les travailleurs humanitaires doivent être en mesure de fournir une assistance vitale sans craindre pour leur propre vie. L'aide aux communautés vulnérables à l'intérieur du Soudan et dans les pays voisins doit être renforcée. Dans cet esprit, l'Allemagne s'engage à fournir une aide humanitaire de 200 millions d’euros au Soudan et à la région jusqu'en 2024, dont 100 millions correspondent à un nouvel engagement. Nous devons unir nos forces pour sauver des vies. Nous encourageons les autres à apporter leur contribution à la crise humanitaire au Soudan et dans la région. L'Allemagne continuera à soutenir le peuple soudanais dans ses aspirations à la liberté, à la paix, à la justice et à un Soudan démocratique ».
S.E. Prof. Julio Rakotonirina, directeur de la santé et des affaires humanitaires à la Commission de l'Union africaine, a déclaré : « L'impact humanitaire du conflit en cours au Soudan, avec un nombre croissant de personnes déplacées par les combats, est très inquiétant. Les voisins du Soudan ont fait preuve d'une grande générosité en offrant un refuge à ceux qui ont fui, en particulier face à des ressources limitées et alors que certains pays accueillent déjà d'importantes populations de réfugiés. Nous nous félicitons des contributions indispensables de tous les partenaires au cours de la conférence d'aujourd'hui et dans les jours à venir ».
S.E. M. Janez Lenarčič, commissaire européen chargé de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, a souligné : « Les conséquences humanitaires du conflit au Soudan sont énormes, tant pour le pays lui-même que pour ses voisins. L'UE s'emploie résolument à alléger les souffrances des plus vulnérables et nous nous félicitons des engagements pris au plus haut niveau. Toutefois, l'aide humanitaire ne peut être efficace que si un accès sûr, sans entrave et ininterrompu à l'ensemble du territoire et de la population est garanti et effectif. Je réitère mon appel à toutes les parties au conflit pour qu'elles autorisent un accès immédiat aux opérations humanitaires et qu'elles respectent le droit international humanitaire. »
Il est essentiel que les donateurs continuent de contribuer au plan de réponse humanitaire révisé et au plan de réponse en faveur des réfugiés, qui nécessitent ensemble 3 milliards de dollars cette année pour fournir une assistance multisectorielle vitale et des services de protection à plus de 18 millions de personnes à l'intérieur du Soudan et à plus d'un million de réfugiés, de rapatriés, de ressortissants de pays tiers et de communautés d'accueil en République centrafricaine, au Tchad, en Égypte, en Éthiopie et au Soudan du Sud.
Compte tenu de la poursuite des combats, de l'augmentation des besoins humanitaires et du coût croissant des opérations, les fonds promis lors de la conférence d'aujourd'hui devraient être mis à disposition sans délai.
Pour de plus amples informations :
Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) :
- Jens Laerke, [email protected], +41 79 472 9750
HCR, Agence des Nations Unies pour les réfugiés :
- Matthew Saltmarsh, [email protected], +41 79 967 99 36
- Olga Sarrado, [email protected], +41 79 740 23 07
Note pour les médias :
- Le lien vers les résultats des promesses de dons sera communiqué aux correspondants et mis à disposition sur la page web de la conférence.
- Photos et vidéos du Soudan et de la région :
* Le plan d'intervention humanitaire pour le Soudan a été révisé en raison de l'augmentation des besoins provoquée par la crise actuelle. Il nécessite désormais 2,57 milliards de dollars pour aider 18 millions de personnes jusqu'à la fin de l'année, ce qui en fait l'appel le plus important jamais lancé pour le Soudan. Avant l'événement d'aujourd'hui, seuls 17% des fonds nécessaires avaient été reçus.
** Le plan régional d'intervention en faveur des réfugiés au Soudan nécessite 566,4 millions de dollars pour soutenir les réfugiés, les personnes rapatriées et les communautés d'accueil en République centrafricaine, au Tchad, en Égypte, en Éthiopie et au Soudan du Sud. Ces fonds sont destinés à aider plus de 1,2 million de personnes, dont des réfugiés, des personnes rapatriées et des ressortissants de pays tiers. Avant l'événement d'aujourd'hui, le fonds n'était financé qu'à hauteur de 15%.
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