Le HCR est alarmé par la dégradation du traitement des Somaliens déracinés
Le HCR est alarmé par la dégradation du traitement des Somaliens déracinés
GALKAYO, Somalie, 23 juillet (HCR) - Le HCR a indiqué vendredi être alarmé par une dégradation du traitement des civils somaliens déracinés, à la fois en Somalie et dans les pays environnants. La situation en Somalie est actuellement critique. Ces trois dernières semaines, quelque 18 000 personnes ont été déracinées, 112 ont trouvé la mort et environ 250 autres ont été blessées, selon des rapports de partenaires et d'agences sur le terrain.
Dans le contexte de récentes attaques terroristes, le HCR a observé un nombre croissant d'incidents liés à la xénophobie, à des rafles et à des expulsions de déplacés somaliens. « La perception plus négative des déracinés somaliens est un motif de préoccupation pour nous, concernant plus largement la protection des réfugiés dans la région et plus généralement en Afrique. Nous recevons de fréquentes informations faisant état de harcèlement physique et verbal dans les communautés ainsi que d'arrestations, de détentions arbitraires, d'extorsions et même d'expulsions forcées de réfugiés somaliens », a indiqué un porte-parole du HCR.
Cette perception négative a un effet néfaste sur les relations traditionnellement positives entre les communautés hôtes et les réfugiés somaliens, dont un grand nombre a passé des décennies en exil. Dans plusieurs pays, des réfugiés somaliens se rendent en nombre croissant dans les bureaux du HCR pour y demander à être enregistrés et renouveler leurs documents d'identité certifiant leur statut de réfugié.
Le HCR est particulièrement préoccupé par le fait que les autorités locales dans la région de Puntland en Somalie aient procédé à l'expulsion de plus de 900 déplacés internes vers la région du centre de la Somalie ravagée par le conflit mardi et mercredi cette semaine.
A Galkayo où certaines de personnes expulsées, principalement des Somaliens âgés de 18 à 25 ans, sont détenues, le HCR facilite une réponse interagence, en leur fournissant des vivres, de l'eau, une assistance médicale et des couvertures.
« Nous appelons les autorités du Puntland à cesser ces expulsions forcées », a indiqué le porte-parole du HCR. « Le HCR estime que les personnes fuyant depuis le sud et le centre de la Somalie ont des besoins en matière de protection internationale et que les retours forcés vers cette partie du pays représentent un danger de mort. »
Le HCR reconnaît les préoccupations légitimes des gouvernements en terme de sécurité et soutient des contrôles de sécurité ainsi que l'enregistrement afin de fournir une protection améliorée aux réfugiés et de mieux répondre à leurs besoins. Seuls les civils peuvent être des réfugiés et une personne qui persiste à mener une action armée, la violence et la terreur dans son pays d'asile ne peut être considérée comme un réfugié.
Le HCR accorde également son soutien aux initiatives des communautés réfugiées somaliennes, qui prennent visiblement de la distance par rapport à la violence. Le HCR encourage un dialogue ouvert sur les perceptions et une information responsable sur les problèmes de réfugiés et d'asile.
Les Somaliens fuient des années de violences et sont victimes de la terreur et du conflit qui ont causé la mort de milliers de personnes et qui ont généré des millions de déracinés. Les violences aveugles continuent, au mépris de la sécurité et du bien-être de la population civile. Avec près de la moitié de la population dépendant de l'aide humanitaire, la Somalie est l'une des pires crises au monde.
Plus de 1,4 million de personnes sont des déplacés internes en Somalie et plus de 600 000 Somaliens vivent en tant que réfugiés dans des pays voisins. Après l'Afghanistan et l'Iraq, la Somalie est le troisième pays générant le plus grand nombre de réfugiés au monde.
Par Roberta Russo à Galkayo, Somalie