Les retours s'intensifient depuis la zone frappée par le séisme au Pakistan
Les retours s'intensifient depuis la zone frappée par le séisme au Pakistan
BATAGRAM, Pakistan, 28 mars (UNHCR) - Les premiers camps de secours de la zone sinistrée par le tremblement de terre au Pakistan ont été vidés. Quelque 36 000 personnes sont rentrées chez elles dans le cadre du processus de retour entamé au début du mois.
Dans la Province frontière du Nord-Ouest, huit camps de la zone de Mansehra ont maintenant été vidés de leurs occupants. Le camp de Kund, dans la région de Batagram, plus au nord, a aussi été fermé.
A Batagram et dans ses environs, depuis le 10 mars, environ 15 000 personnes ont quitté les camps pour rentrer dans leur foyer. Le camp de Kund a été fermé vendredi passé, après que les 22 dernières familles soient montées à bord des véhicules mis à leur disposition par les autorités civiles. Au terme d'une heure de trajet, elles ont pu rejoindre leur village d'origine, Sakargah Payeen.
Gul Bashir et sa famille de six personnes font partie du convoi. Il espére reconstruire sa maison, détruite lors du séisme. Entre temps, il prévoit d'installer sa tente dans son village, près de son ancien logement - encore à l'état de ruine. Interrogé sur son sentiment face à la perspective de rentrer chez lui, il explique que la situation est « très difficile ». « Je ne veux pas rester ici mais je ne suis pas heureux de rentrer dans mon village, car je n'ai plus de maison. »
Les autorités civiles locales, qui ont géré le camp de Kund, veulent transférer les équipements communautaires du camp, comme les sanitaires, vers les villages de retour. Certains équipements collectifs, tels que les cuisines, ont déjà été démontés et emportés par les familles qui rentrent chez elles.
En tant qu'agence chef de file de la gestion des camps pour cette opération, l'UNHCR soutient le gouvernement pakistanais dans l'administration des camps créés pour les survivants du séisme. L'agence compte 130 employés d'urgence au Pakistan. Elle dispose aussi de 54 équipes mobiles d'intervention rapide et de gestion des camps, financées par le service d'Aide Humanitaire de la Commission européenne (ECHO) et le Department for International Development du Royaume-Uni (DFID) qui soutiennent les autorités pakistanaises dans leur travail auprès de 126 000 survivants du séisme dans 150 camps.
Les habitants du camp ont indiqué que quelques-uns de leurs principaux sujets de préoccupation concernent la disponibilité des terres, la réparation des routes endommagées, les abris, l'eau potable et la nourriture dans leurs villages d'origine.
Dans le camp de Maidan à Batagram, où presque la moitié de la population est retournée chez elle, Rahim, tenant dans ses bras son fils âgé d'un an, se souvient du jour du séisme il y 6 mois, quand sa maison « s'est effrondrée », son terrain « s'est crevassé » et lorsqu'il a « perdu tout son bétail ».
Il est heureux de quitter le camp de Maidan avec les membres de sa famille étendue et de regagner sa maison dans le village de Allai Guntaar. Comme les maisons des autres villageois de retour chez eux, celle de Rahim est toujours en ruines et il prévoit de planter sa tente près du tas de gravas de ce qui était précédemment sa maison, en espérant qu'il va la reconstruire dans un avenir proche. Son espoir va se réaliser grâce au chèque de compensation qu'il a récemment reçu du gouvernement. Une fois qu'il l'aura encaissé, il espère pouvoir utiliser les 25 000 roupies (environ 415 dollars) pour se lancer dans les travaux.
A quelques mètres de Rahim, deux femmes et des enfants sont blottis dans leur tente. Comme la plupart des tentes du camp de Maidan, la leur est recouverte de bâche en plastique blanche et bleue, les couleurs de l'UNHCR. Lorsque la famille partira de Maidan, ils pourront, comme des centaines d'autres habitants du camp, prendre avec eux la bâche en plastique, la tente et tous les autres articles humanitaires qui leur ont été fournis dans le camp.
Zaynab Bibi, une femme âgée, présente la seconde femme de son mari, Taslim, mère de cinq enfants qui l'entourent. Interrogée sur l'âge de son bébé, Taslim répond : « Il a un mois de plus que le séisme. » Zaynab Bibi sourit et dit : « Nous avons bien vécu au camp, mais maintenant il est temps de rentrer à la maison. »
Par Fatma Bassiouni à Batagram, nord du Pakistan