Le HCR lance un appel au calme dans les camps de réfugiés au Népal
Le HCR lance un appel au calme dans les camps de réfugiés au Népal
KATMANDOU, 29 mai (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés lance un appel au calme dans les camps de réfugiés de l'est du Népal, suite à des affrontements qui ont eu lieu ces deux derniers jours et ont provoqué la mort de deux réfugiés. Le couvre-feu, qui avait été imposé lundi par les autorités gouvernementales, a maintenant été levé dans quatre des sept camps. L'UNHCR est en train de réévaluer sa présence quotidienne dans les camps.
« Nous sommes profondément préoccupés par les violents incidents qui ont eu lieu dans un camp de réfugiés à l'est du Népal, au cours desquels deux réfugiés ont perdu la vie et d'autres ont été blessés. Ces affrontements ont commencé dimanche. Nous lançons un appel pour que le calme soit immédiatement rétabli », a déclaré la porte-parole de l'UNHCR, Jennifer Pagonis, lors d'une conférence de presse à Genève. « Nous sommes attristés par le décès des réfugiés. »
Les affrontements ont débuté dimanche dans le camp de réfugiés de Beldangi II, dans le district de Jhapa, entre des groupes de réfugiés ayant des opinions divergentes sur la réinstallation dans des pays tiers. Certains réfugiés souhaitent accepter les offres de réinstallation, alors que d'autres estiment que le groupe devrait rester uni et faire pression pour être rapatrié au Bhoutan. La police est intervenue pour refréner la violence et maintenir l'ordre et le respect de la loi.
L'UNHCR et les autorités gouvernementales locales du district de Jhapa ont rencontré lundi des représentants des réfugiés, des commandants de la police et des associations locales de défense des droits humains. Il a été décidé de former un comité pour mener des investigations sur les incidents, y compris sur la mort des deux jeunes réfugiés. Le comité soumettra son rapport au gouvernement dans deux semaines.
Le Haut Commissaire António Guterres, qui vient de conclure une mission de cinq jours au Népal et au Bhoutan la semaine dernière, avait dit aux réfugiés du camp de Goldhap - des réfugiés qui se trouvent dans les camps de l'est du Népal depuis le début des années 1990 - qu'ils étaient libres de choisir ou non la réinstallation, et les avait exhortés à respecter la liberté de choix des autres.
« António Guterres a assuré aux réfugiés qu'il ferait tout son possible pour s'assurer qu'autant d'options soient offertes en termes de solution durable pour améliorer leur sort, y compris le rapatriement », a indiqué Jennifer Pagonis.
Pendant sa mission, le Haut Commissaire a rencontré les premiers ministres du Népal et du Bhoutan et d'autres fonctionnaires gouvernementaux de haut niveau, ainsi que des membres de la communauté internationale et des agences des Nations Unies.
Au Népal, le Haut Commissaire a discuté de la situation des 107 000 réfugiés dans les sept camps du pays et de la nécessité urgente de trouver des solutions à leur sort. Il a salué l'approche constructive du Gouvernement népalais en permettant aux réinstallations de se faire dès que possible suite à l'offre généreuse d'un groupe de pays (les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, la Norvège, l'Australie, la Nouvelle Zélande et les Pays Bas) d'offrir plus de 60 000 places de réinstallation. Un accord a également été trouvé avec les autorités népalaises pour simplifier les procédures de visas de sortie, afin de faciliter le processus de réinstallation.
« Au Bhoutan, le Haut Commissaire a eu une discussion franche et globale avec le gouvernement sur toutes les questions concernant les réfugiés. Il a pris note des inquiétudes du gouvernement mais il a exprimé sa profonde conviction que ces opportunités fournies par ce groupe de pays pour des places de réinstallation devaient être saisies, et que toutes les parties concernées devaient contribuer à résoudre cette situation si ancienne », a indiqué Jennifer Pagonis.
« Le Haut Commissaire a également obtenu des garanties du Gouvernement du Bhoutan que la rumeur actuelle, concernant une possible expulsion de la population du sud, était sans aucun fondement et que le processus démocratique actuellement en cours au Bhoutan concerne tous les citoyens du pays quelle que soit leur appartenance ethnique », a-t-elle ajouté.