Journée mondiale contre le SIDA : Les défis à relever par le HCR dans la lutte contre le VIH/SIDA
Journée mondiale contre le SIDA : Les défis à relever par le HCR dans la lutte contre le VIH/SIDA
GENEVE, 1er décembre (UNHCR) - Un responsable du HCR a indiqué lundi que si l'agence des Nations Unies pour les réfugiés avait fait des progrès dans la lutte contre le VIH/SIDA parmi les populations déplacées ces dernières années, un long chemin reste toutefois à parcourir.
« Les programmes du HCR sur le VIH et le SIDA ont beaucoup évolué », a dit Arnauld Akodjenou, directeur de la Division des services opérationnels du HCR. « Le VIH demeure l'une des priorités de la politique du Haut Commissaire [pour les réfugiés António Guterres] et la protection reste la pierre angulaire de la stratégie du HCR dans le cas du VIH et du SIDA. »
Arnauld Akodjenou a noté « qu'aujourd'hui, nous avons presque atteint 100 pour cent de couverture dans les précautions universelles dans les centres médicaux des camps de réfugiés et l'approvisionnement en sang non contaminé ; [parallèlement] l'accès au programme de prévention de la transmission de la mère à l'enfant a augmenté de plus de 60 pour cent. »
Il a aussi indiqué que, dans de nombreux camps de réfugiés, les thérapies anti-rétrovirales sont disponibles pour les bénéficiaires du HCR et que la couverture pour les réfugiés a augmenté de 75 pour cent en 2008.
Cependant des défis restent à relever. « Nous devons redoubler les efforts pour la prévention contre le VIH, accroître les soins et les traitements pour notre personnel, les réfugiés et les autres personnes relevant de la compétence du HCR. Nous devons collaborer plus étroitement avec les communautés locales afin de développer des initiatives locales de prévention et de soins contre le VIH. Et parallèlement, nous devons aussi continuer à lutter contre la stigmatisation et la discrimination des personnes contaminées par le VIH en s'assurant de la confidentialité en toutes circonstances », a dit Arnauld Akodjenou.
« Chacun de nous doit combattre à sa manière le VIH et le SIDA. On peut chercher à inclure les réfugiés et les personnes déplacées aux programmes nationaux et politiques nationales contre le VIH, à s'attaquer aux inégalités sociales et économiques et aux injustices et en protégeant et promouvant les droits de l'homme. »
Dans le cadre d'une campagne plus globale visant à assurer que les décideurs tiennent leurs promesses sur la lutte contre le SIDA, le thème de cette année est « Mener - Responsabiliser - S'activer ». Des bureaux du HCR dans le monde entier participeront à cette journée avec un large éventail d'événements, alors que de nombreux bureaux réfléchiront sur le succès des programmes actuels - comme le lancement d'une campagne majeure de sensibilisation et de prévention dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Cette campagne qui fait date dans la province du Katanga a été inaugurée en octobre, quand une caravane de promotion est passée par la ville de Moba, près du lac Tanganyika, et dans toute la région. Des employés du HCR et des organisations partenaires ont distribué des dépliants d'information sur le VIH/SIDA, ont organisé des formations et ont fait bénéficier les habitants de tests VIH gratuits.
Depuis 2006, lorsque le HCR a établi des bureaux de terrains au Katanga, des dizaines de milliers de personnes sont rentrées depuis des pays étrangers ou d'autres parties de la province. Mais elles constituaient une population à risque pour certaines maladies, y compris le VIH/SIDA, a dit Philippe Creppy, responsable du bureau du HCR à Moba. « Les précautions pour contenir le risque de propagation du virus VIH sont essentielles dans un pays qui lutte toujours pour réhabiliter des infrastructures basiques de santé. »
La campagne menée au Katanga, qui se déroule grâce à l'aide des chefs traditionnels et des travailleurs de santé locaux, fera circuler l'information selon laquelle la prévention est d'une importance vitale et encouragera aussi les habitants à bénéficier d'un test VIH gratuit. Les jeunes constitueront par ailleurs une cible particulière. Le HCR travaillera aussi avec la société civile pour créer et mettre en place des programmes de prévention et de lutte contre le VIH/SIDA.
Philippe Creppy a indiqué que le HCR et ses partenaires espéraient que la gratuité des tests, en parallèle avec la formation du personnel de santé ainsi que le développement de dispensaires et de politiques globales, aiderait « à freiner le développement rapide de ce fléau sur le territoire. » A l'issue du test, ceux qui sont séropositifs recevront des traitements anti-rétroviraux.
Cette campagne, à laquelle participent une douzaine d'organisations non gouvernementales, sera étendue au fur et à mesure dans toute la RDC et doit durer cinq ans.
Par Leo Dobbs à Genève et Francesca Fontanini à Moba, République démocratique du Congo