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Les rapatriements de réfugiés soudanais depuis l'Ouganda s'accélèrent

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Les rapatriements de réfugiés soudanais depuis l'Ouganda s'accélèrent

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a pu accélérer le rythme des retours volontaires de réfugiés soudanais depuis l'Ouganda, grâce à l'ouverture d'un nouveau couloir important de retour passant par l'Etat d'Equatoria oriental, au Soudan.
17 Août 2007
Cet homme ne se souvient plus de son âge, mais se réjouit de rentrer dans le comté de Magwi pour retrouver les siens.

NIMULE, Soudan, 17 août (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a pu accélérer le rythme des retours volontaires de réfugiés soudanais depuis l'Ouganda, grâce à l'ouverture d'un nouveau couloir important de retour passant par l'Etat d'Equatoria oriental, au Soudan. Quelque 50 pour cent des 160 000 réfugiés soudanais vivant dans les 11 camps situés en Ouganda sont originaires d'Equatoria oriental.

Un premier convoi transportant 133 réfugiés soudanais qui arrivaient des camps de Kyangwali et Kiryandongo, dans le district de Hoima, en Ouganda, est arrivé mercredi dernier à Nimule, une ville à l'extrême sud de la frontière entre le Soudan et l'Ouganda.

« Je suis impatiente de rentrer chez moi. Nous espérons que la paix [au Soudan] va durer », dit Jessica Achiro, une mère de sept enfants âgée de 45 ans, au personnel de l'UNHCR de Gulu, dans le nord de l'Ouganda, où le convoi de retour a fait un court arrêt lors du voyage de deux jours.

L'introduction d'un troisième corridor entre l'Ouganda et le Sud-Soudan a été autorisée lors d'une réunion qui s'est tenue à Kampala en mai dernier, entre l'UNHCR et les Gouvernements de l'Ouganda et du Soudan. Cette réunion avait pour but, entre autres, l'amélioration de la sécurité des deux côtés de la frontière. Grâce à l'ouverture de cette nouvelle route de retour, l'UNHCR espère que davantage de Soudanais opteront cette année pour le rapatriement.

« Les gens [dans le convoi] étaient très heureux de rentrer », indique Chris Hamm, chef de l'équipe de l'UNHCR dans la ville de Nimule, située dans le comté de Magwi. « Nombre d'entre eux sont des Acholis qui ont été attaqués par l'Armée de résistance du Seigneur en Ouganda ; mais ils semblent optimistes et sont confiants pour ce qui touche à leur sécurité », a-t-il ajouté, en faisant référence à un groupe rebelle basé dans le nord de l'Ouganda.

Jusqu'à récemment, l'UNHCR ne pouvait pas opérer dans le comté de Magwi à cause de la présence de l'Armée de résistance du Seigneur dans ce secteur. Depuis le milieu des années 90, le groupe rebelle a également été actif dans l'Etat d'Equatoria oriental, d'où il terrorisait les villageois en Ouganda et au Soudan, kidnappait les habitants et tendait régulièrement des embuscades aux véhicules voyageant depuis le nord de l'Ouganda en direction de Juba, au Sud-Soudan.

Mais la sécurité s'est améliorée suite au retrait, il y a plusieurs mois, de l'Armée de résistance du Seigneur, ce qui a insufflé aux nombreux réfugiés soudanais la confiance nécessaire pour rentrer.

« Depuis le mois de mars cette année, aucun incident sécuritaire attribué à l'Armée de résistance du Seigneur ou à d'autres groupes armés n'a été signalé à Nimule ou à Magwi. Beaucoup de déplacés ont commencé à regagner leurs villages », indique Chris Hamm. « Nous pensons que la situation est en train de devenir propice au rapatriement. »

Les conditions de sécurité étant meilleures, l'UNHCR et son partenaire d'exécution. GTZ, ont mis en place un centre de transit à Nimule, une ville frontalière très animée, afin de soutenir le processus de rapatriement par ce nouveau couloir.

« L'accueil à Nimule n'est qu'un premier pas. Peu de réfugiés rentrent à Nimule ; un grand nombre d'entre eux continuent plus au nord, vers les comtés de Magwi et de Torit. Nous avons ouvert un deuxième centre d'accueil dans la ville de Magwi », explique Chris Hamm, en notant que les gens sont prêts à rentrer dans des régions où les services et les infrastructures sont insuffisants.

L'UNHCR prévoit de travailler avec des organisations non-gouvernementales afin de lancer des projets liés à l'eau, à la santé et à l'éducation, ainsi que des projets générateurs de revenus dans les régions où les retours sont denses.

« Nous sommes heureux de pouvoir enfin rentrer chez nous. On nous dit qu'il n'y a toujours pas d'eau et que les routes ne sont pas prêtes, mais revenir à la maison c'est ce qu'il y a de mieux », dit John Oling, 25 ans. Sa femme et ses trois enfants sont restés dans le camp de Kyangwali, en Ouganda, mais devraient le rejoindre à Magwi au cours de l'année.

John Odek, qui voyage avec son fils de 17 ans, raconte que ses proches lui ont écrit depuis Magwi, l'assurant qu'il n'y avait rien à craindre. « Ils m'ont dit que les conditions de sécurité étaient bonnes et qu'il n'y avait pas de tensions ethniques. »

Beaucoup de rapatriés ont des histoires douloureuses à raconter. Night Achola, une jeune mère de 16 ans qui a fui le Sud-Soudan lorsqu'elle en avait trois, rentre vivre avec son frère. Son père a été tué alors qu'il combattait avec les forces rebelles au Sud-Soudan, et sa mère a été assassinée par l'Armée de résistance du Seigneur. Mais Night Achola a plein de projets ; elle espère améliorer son anglais, suivre un cours d'informatique et devenir secrétaire.

Depuis le lancement de l'opération de rapatriement volontaire vers le Soudan en décembre 2005, quelque 157 000 réfugiés soudanais au total sont rentrés au Sud-Soudan et dans l'Etat du Nil bleu. Parmi eux, quelque 66 500 ont regagné leur foyer avec l'assistance de l'UNHCR depuis cinq pays partageant une frontière avec le sud du Soudan, notamment la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, l'Ouganda, le Kenya et l'Ethiopie.