Iraq : Le HCR est extrêmement troublé par un raid des forces de sécurité dans un quartier palestinien de Bagdad
Iraq : Le HCR est extrêmement troublé par un raid des forces de sécurité dans un quartier palestinien de Bagdad
L'UNHCR est extrêmement troublé après qu'un raid ait été mené par les forces de sécurité iraquiennes mercredi (14 mars) sur un quartier palestinien de Bagdad, ayant provoqué la mort d'au moins un Palestinien. Neuf palestiniens seraient actuellement toujours en détention. Quelque 51 personnes auraient été détenues dans un premier temps, puis relâchées. Le raid a provoqué la fuite d'au moins 41 autres palestiniens de la capitale, et ils ont rejoint les 850 autres Palestiniens qui sont toujours bloqués à la frontière iraquo-syrienne depuis mai dernier. D'autres encore sont attendus. Les forces de police et multinationales ont confirmé que ce raid avait eu lieu dans le cadre du plan de sécurisation de Bagdad.
L'homme décédé était gardien de l'une des mosquées de Bagdad et aurait été touché d'au moins un tir à la tête. L'UNHCR et d'autres organisations ont également reçu des accusations d'abus physique et de possibilité de torture qui auraient eu lieu en détention, une accusation niée par les autorités iraquiennes. Un ex-détenu a rapporté qu'il avait été battu et qu'il souffrait d'un bras cassé. Il a précisé que d'autres avaient soumis à des traitements bien pires.
La violence aurait éclaté lorsque les Palestiniens auraient tenté de résister au raid. Ils ont dit avoir peur depuis des mois d'être la cible de différents groupes. Plusieurs ont été enlevés, arrêtés ou tués. Ils ont souvent exprimé leurs inquiétudes quant au manque de protection de la part des forces iraquiennes de sécurité.
Récemment, l'UNHCR a reçu des informations faisant état de familles de plusieurs détenus palestiniens qui ont été contraintes de payer des milliers de dollars à certains membres des forces de sécurité iraquiennes - de façon à protéger de la torture et la mutilation des membres de leurs familles alors en détention. Des sommes plus élevées auraient également été demandées pour les libérer.
Les Palestiniens qui sont arrivés à la frontière se sont plaints que leurs maisons ont fait l'objet de raid de la part des forces spéciales, leurs biens personnels ont été jetés hors de leurs maisons et qu'il leur ait été dit qu'ils avaient deux jours pour quitter leur maison. D'autres se sont plaints d'avoir été détenus et maltraités avant d'être finalement relâchés.
L'UNHCR est également très inquiet quant à la sécurité des ONG travaillant avec les Palestiniens. Le 13 mars, un employé d'une ONG travaillant avec la communauté palestinienne a été enlevé devant son fils par des inconnus et a été retrouvé mort le jour suivant.
L'UNHCR travaille avec des partenaires essentiels sur le terrain à Bagdad pour obtenir davantage d'information sur les Palestiniens tués ou détenus ainsi que sur les employés d'ONG. L'assassinat d'au moins 186 palestiniens a été confirmé à Bagdad entre avril 2004 et janvier 2007. L'UNHCR estime que ce chiffre pourrait être significativement plus élevé. Les enclaves palestiniennes dans Bagdad sont la cible de nombreuses attaques de milices. Des centaines de familles palestiniennes ont été expulsées de leurs maisons avec nulle part où aller, ne pouvant trouver refuge dans les pays voisins.
L'UNHCR continue de presser les autorités iraquiennes et les forces multinationales pour qu'elles assurent la meilleure protection possible à la communautés palestinienne à Bagdad et lance des appels urgents aux pays de la région et au-delà pour qu'ils offrent une réinstallation temporaire aux réfugiés palestiniens d'Iraq.