Sri Lanka : Graves inquiétudes sur la situation sécuritaire dans l'est
Sri Lanka : Graves inquiétudes sur la situation sécuritaire dans l'est
L'UNHCR est particulièrement inquiet quant à la détérioration de la situation sécuritaire et après que différents incidents aient été rapportés depuis des régions de retour, dans l'est du Sri Lanka.
Environ 250 personnes déplacées, qui étaient rentrées dans leurs villages d'origine dans le district de Trincomalee, il y a quelques semaines, après avoir fui l'escalade de la violence en 2006, ont dû fuir de nouveau leurs foyers cette semaine pour retourner dans des centres d'accueil dans le district de Batticaloa, après de graves incidents sécuritaires dans leurs villages.
L'UNHCR a reçu des informations faisant état d'un certain nombre de morts, d'enlèvements, de harcèlement et d'une insécurité générale dans ces zones. Ces incidents rendent impossibles les retours durables pour ces familles de déplacés internes. Ceux qui ont fui vers Batticaloa ont indiqué qu'ils n'avaient pas, pour l'instant, l'intention de retourner dans leurs villages d'origine. Ils ont expliqué que leurs maisons avaient été pillées et saccagées, et qu'ils n'ont désormais plus rien pour rentrer chez eux.
Des incidents comme ceux-ci affectent la durabilité des retours. La sécurité est l'une des principales conditions préalables au retour et il est de la responsabilité du gouvernement d'assurer la sécurité des rapatriés.
Nous pressons le gouvernement de renforcer le processus de retour et les mesures pour restaurer la confiance parmi les rapatriés. Nous mettons en garde contre toute action à venir allant dans le sens de retours prématurés jusqu'à ce que ces problèmes soient résolus.
L'UNHCR est également inquiet après que des incidents de retour involontaire se soient produits hier, jeudi, vers Chenkalady dans l'ouest de Batticaloa. Selon des informations, des personnes déplacées, qui ne souhaitaient pas rentrer, ont été informées par les autorités locales que leur assistance leur serait retirée, si elles ne choisissaient pas le retour. L'UNHCR a reçu une pétition d'un groupe de 92 personnes déplacées internes indiquant qu'elles n'avaient pas le désir de rentrer. Certaines informations font également état de destruction du matériel d'hébergement dans le district de Batticaloa.
Nous réitérons notre appel au gouvernement pour qu'il s'assure que les retours sont volontaires, qu'ils se déroulent dans la sécurité et en conformité avec les standards internationaux. L'UNHCR devrait être totalement engagé dans ce processus et nous lançons un appel au gouvernement pour qu'il travaille avec des experts sur le terrain pour garantir que les droits des personnes déplacées internes, tels qu'établis dans les lois humanitaires internationales, soient préservés à tout moment.
L'UNHCR plaide également auprès du gouvernement pour qu'il s'assure que tout retour des populations nouvellement déplacées internes dans la région de Mannar, au nord, soit mené dans la transparence. Ces personnes ont été déplacées après les combats qui ont eu lieu dans la région, en septembre cette année. Nous encourageons les visites de reconnaissance « go and see » par des personnes déplacées dans les régions de retour pour assurer que les retours se déroulent de façon volontaire et pour que l'UNHCR soit complètement impliqué dans le processus.