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Dernier discours de Mme Ogata devant le Comité exécutif

Communiqués de presse

Dernier discours de Mme Ogata devant le Comité exécutif

2 Octobre 2000

Après dix années à la tête de l'organisation, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a prévenu aujourd'hui que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés serait « sérieusement affaiblie », à moins de recevoir rapidement les financements qui lui font cruellement défaut pour faire face aux défis du futur.

Mme Ogata a prononcé ces remarques devant la 51e réunion Comité Exécutif du HCR, un organisme chargé d'approuver le budget de l'agence et de déterminer les grandes lignes de sa politique, où sont représentées 57 nations. Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a également prononcé un discours devant le Comité exécutif, le premier jamais prononcé par un Secrétaire Général lors de cette réunion annuelle.

Au cours de son intervention, Mme Ogata a remercié les principaux donateurs de l'agence, citant les Etats-Unis, le Japon, les pays nordiques, les Pays-Bas et la Suisse comme ses soutiens les plus fidèles. Pourtant, malgré l'apport régulier de certains pays, le HCR, dit-elle, est devenu une agence « en manque de financements ».

« Lorsque je me rends sur le terrain, cela me peine de voir mes collègues incapables de satisfaire aux besoins les plus essentiels de ceux qu'ils sont censés aider », a-t-elle déclaré, citant comme exemples les opérations au Rwanda, en Tanzanie ainsi qu'en Afghanistan, où les programmes en cours ont déjà été sévèrement affectés par le manque de fonds.

Mme Ogata se retire cette année, après avoir dirigé le HCR tout au long de l'une des décennies les plus turbulentes de l'après-guerre, au cours de laquelle l'on vit l'émergence de démocraties prendre place à côté de violents conflits et de mouvements d'exode massifs, dans les Balkans et au nord de l'Iraq ainsi que dans la région des Grands Lacs africains.

Dressant un bilan de ses dix années à la tête de l'organisation, Mme Ogata remarqua que les crises extrêmement complexes des années 90 laissèrent bien souvent les agences humanitaires livrées à elles-mêmes. « Nous avons dû faire face, souvent seuls, à des ambiguïtés et de terribles dilemmes » a-t-elle déclaré.

Mme Ogata mentionna également quelques-uns des succès obtenus dans la résolution des situations de réfugiés dans le monde : le retour en Afrique du Sud des réfugiés opposants de l'apartheid, le retour des victimes de la guerre civile au Mozambique et la conclusion, après 25 années, de la saga des réfugiés indochinois.

Puis, se tournant vers le futur, Mme Ogata réaffirma le besoin pour le HCR de marquer une évolution et de poursuivre sa modernisation, afin de pouvoir faire face aux défis d'un monde en constante transformation, en particulier dans la sphère humanitaire. Outre la nécessité, pour le HCR, de renforcer sa propre capacité à affronter les crises rapidement et efficacement, l'organisation devra s'atteler à d'autres tâches, telles qu'assurer la sécurité dans les régions à forte concentration de réfugiés, éclairer le débat entre migrants et réfugiés, résoudre les dilemmes des déplacements internes, assurer une aide durant les transitions entre guerre et paix et promouvoir la coexistence pacifique des communautés divisées.

Mme Ogata aborda également la question de la sécurité du personnel humanitaire, question portée le mois dernier au premier plan de l'actualité internationale suite à l'assassinat de quatre employés du HCR au cours de deux incidents séparés, à Atambua, au Timor, ainsi qu'à Macenta, en Guinée.