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Guinée : arrivée du premier convoi humanitaire dans la région du bec de perroquet

Communiqués de presse

Guinée : arrivée du premier convoi humanitaire dans la région du bec de perroquet

26 Février 2001

KISSIDOUGOU, Guinée - Le premier convoi humanitaire à acheminer des secours à des dizaines de milliers de réfugiés en pleine détresse dans la région assiégée du Bec de perroquet, est arrivé ce lundi dans la ville de Temessadou, au sud-ouest de la Guinée. Il s'agit là du premier convoi humanitaire se rendant dans cette région depuis l'automne dernier.

Ce convoi de 11 camions, organisé par le HCR et transportant 58 tonnes de nourriture fournies par le Programme alimentaire mondial (PAM), est arrivé à Temessadou à 13h30. Les articles de secours ont été immédiatement déchargés sous la supervision de personnel humanitaire de l'ONG française Première Urgence et de l'ONG allemande GTZ. Avant de retourner à la base de Kissidougou, le convoi, escorté par des soldats de l'armée guinéenne, devait également effectuer deux déchargements successifs dans des entrepôts situés dans deux autres lieux. Des convois quotidiens sont désormais prévus à destination de la région.

Certains membres du personnel de Première Urgence qui accompagnaient le premier convoi sont restés dans la région afin de superviser la distribution de nourriture qui devrait commencer mardi.

La région du Bec de perroquet a été quasi inaccessible aux agences humanitaires depuis septembre dernier, en raison d'attaques perpétrées par les rebelles dans la région frontalière où se rejoignent le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone. Un fonctionnaire du HCR a été tué et deux autres kidnappés puis relâchés au cours de ces attaques durant lesquelles le bureau du HCR a été mis à feu et ses divers équipements saccagés dans la ville de Guéckédou, dans le sud-ouest de la Guinée.

Le HCR et le PAM ont au cours des deux dernières semaines retiré les articles de secours stockés dans leur entrepôt de Guéckédou pour les entreposer à Kissidougou. Les stocks en question comportaient notamment 1,6 tonne de vivres.

Certaines organisations non gouvernementales qui avaient réussi à se rendre dans la région du Bec de perroquet ces dernières semaines avaient fait état d'un taux de malnutrition particulièrement élevé, en particulier parmi les enfants.

Le convoi de lundi fait suite à la mission du Haut Commissaire Ruud Lubbers, en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria, il y a deux semaines. M. Lubbers avait fait appel au soutien des dirigeants ouest africains pour la mise en place d'un couloir humanitaire permettant l'acheminement de l'aide ainsi que d'un passage sûr pour les réfugiés et les déplacés littéralement pris au piège dans cette région frontalière en proie à la violence.

M. Lubbers avait fait part de son extrême inquiétude quant au sort des quelque 135 000 réfugiés sierra-léonais se trouvant dans le sud-ouest de la Guinée ainsi que des dizaines de milliers de personnes déplacées au sein de la population locale. Le HCR espère que la mise en place de ce couloir humanitaire lui permettra de replacer les réfugiés plus loin de la frontière, au centre de la Guinée.

La réparation de deux ponts, indispensable au départ du convoi humanitaire, a été achevée la semaine dernière.

Plusieurs camps de réfugiés sont éparpillés dans la région du Bec de perroquet. Quelque 3 000 personnes se trouvant à Temessadou, Mongo et Kamayan recevront les premiers biens de secours distribués lundi. D'ici la fin de la semaine, les agences humanitaires espèrent avoir distribué un total de 425 tonnes de nourriture pour environ 30 000 personnes, y compris les déplacés guinéens. Les rations équivalent à 2 100 calories par jour et par personne pour une durée d'un mois.

Le HCR a de toute urgence besoin de camions pour accroître la fréquence des convois alimentaires et le nombre de personnes recevant chaque jour de la nourriture. Une flotte de 25 camions permettrait à toute la région du Bec de perroquet de recevoir des rations alimentaires d'ici un mois.

Nombre de réfugiés seraient trop faibles pour pouvoir quitter la région à pied et se mettre en sécurité plus au nord. Par ailleurs, les réfugiés ont fait savoir que les autorités guinéennes et la population locale, associant leur présence dans la région aux attaques des rebelles ne leur permettaient pas de se déplacer en groupe.