Expulsions en Somalie
Expulsions en Somalie
L'UNHCR est très inquiet après l'expulsion de migrants par les autorités somaliennes dans la ville portuaire du nord-est, Bossasso. Des agences des Nations Unies et des organisations internationales travaillant à Bossasso ont demandé aux autorités de suspendre temporairement les retours forcés jusqu'à l'UNHCR ait la possibilité de vérifier qu'aucun demandeur d'asile parmi eux ne soit expulsé - principalement vers l'Ethiopie. Nous avons également appris que des centaines de personnes déplacées internes somaliennes ont été arrêtées et détenues dans le nord-est de la Somalie/Puntland, ou ont même été renvoyées dans d'autres régions de la Somalie - principalement dans les régions du sud et du centre, déchirées par les conflits. Ces actions semblent être le résultat du décret du 25 septembre signé par le Président du Puntland visant à stopper la traite d'êtres humains depuis la Somalie à travers le golfe d'Aden vers le Yémen. Déjà, depuis le début de la saison de navigation cette année en septembre, au moins 54 personnes sont mortes durant ce voyage.
Bien que les pays aient le droit d'expulser les immigrants illégaux, les autorités doivent s'assurer que ceux qu'elles renvoient ne risquent pas leur vie ou leur liberté une fois rentrés chez eux. Nous avons reçu des informations selon lesquelles quelque 1 300 migrants éthiopiens ont été remis dimanche dernier aux autorités éthiopiennes dans la ville frontière de Galladi, au sud-est de l'Ethiopie. Certains des expulsés se seraient blessés en sautant des camions pour échapper à l'expulsion. Nous n'avons aucune information concernant la situation des expulsés une fois de retour en Ethiopie. Un autre groupe de quelque 500 migrants est détenu dans une mosquée de Bossasso avant d'être expulsé. L'UNHCR travaille avec les autorités pour arriver à identifier de potentiels demandeurs d'asile parmi ce groupe. En même temps, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Danish Refugee Council (DRC) se sont mis d'accord pour fournir de la nourriture à ce groupe.
Une équipe de protection de l'UNHCR va se rendre à Bossasso demain (mercredi) pour préparer le démarrage du processus de détermination du statut de réfugié. L'équipe rencontrera également les autorités pour discuter de la façon d'assurer la protection des droits des demandeurs d'asile ainsi que des arrestations, des détentions et des retours forcés de ceux-ci vers le sud et le centre de la Somalie.