Colombie : Près de la frontière équatorienne, la population civile en danger subit un blocus armé
Colombie : Près de la frontière équatorienne, la population civile en danger subit un blocus armé
L'UNHCR est extrêmement inquiet du fait que la population civile de Putumayo et de l'est de Nariño, dans le sud de la Colombie, subit actuellement un blocus armé dans la région. La région, près de la frontière avec l'Equateur, a connu de violents combats ces dernières semaines entre des groupes armés irréguliers et les militaires colombiens.
Les combats actuels résultent d'une détérioration de l'ordre public depuis mai.
Le 25 juin, des groupes armés irréguliers ont attaqué une base de l'armée régulière colombienne dans la ville de Teteyé, à la frontière entre la Colombie et l'Equateur, tuant 22 soldats colombiens. A cause du blocus, la population locale ne peut plus se déplacer librement et doit maintenant faire face à la violence. L'interruption des transports pose un grave problème de réapprovisionnement en nourriture et autres produits essentiels. Les prix dans cette région ont explosé. Le carburant et l'électricité sont en quasi pénurie après les attaques contre les installations pétrolières.
Le confinement de la population civile dans une zone de conflit perturbe grandement les habitants de Putumayo et Nariño et nous lançons un appel pour qu'ils retrouvent leur liberté de mouvement et que leurs droits soient respectés. Nous pressons toutes les parties en présence de permettre à ces personnes se trouvant en zone de combat de rejoindre des régions plus sûres et de permettre aux travailleurs humanitaires d'avoir accès aux personnes qui ont besoin d'assistance. Nous travaillons avec les autorités locales pour développer et mettre en place un plan d'assistance humanitaire pour la population civile. La liberté de mouvement est essentielle pour fournir de l'aide là où elle est nécessaire.
Bien qu'il soit très difficile de connaître avec précision le nombre de personnes déplacées, environ 160 personnes ont été déplacées pendant les deux dernières semaines vers la ville de Orito dans le département de Putumayo. De plus, 500 ont été déplacés vers la capitale provinciale de Mocoa depuis les zones rurales environnantes où le 26 juillet dernier, un certain nombre de civils avait été blessé lors de combats. Ces 500 personnes, ou 60 familles, comptent parmi elles 36 familles indigènes.
Malgré tout, ces combats n'ont pas provoqué une augmentation du nombre de personnes cherchant refuge en Equateur. Cependant, nos bureaux à Lago Agrío et Ibarra près de la frontière colombienne se préparent à un éventuel afflux de demandeurs d'asile.
Plus de 2 millions de personnes sont déplacées en Colombie, à cause de 4 décennies de conflits entre les troupes gouvernementales et les groupes armés irréguliers, faisant de la Colombie la plus importante crise humanitaire dans l'hémisphère ouest. L'UNHCR travaille avec le gouvernement colombien, des ONG et d'autres agences des Nations Unies pour protéger les droits de ces personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. Des dizaines de milliers de Colombiens ont également trouvé refuge dans les pays voisins, particulièrement en Equateur, mais également au Panama et au Venezuela.