Fermeture de camps au Pakistan : Le HCR demande que le dialogue continue entre le gouvernement et les réfugiés
Fermeture de camps au Pakistan : Le HCR demande que le dialogue continue entre le gouvernement et les réfugiés
À la veille de la date du 30 juin prévue pour la fermeture de deux camps de réfugiés afghans par le gouvernement pakistanais, l'UNHCR appelle à poursuivre le dialogue entre le gouvernement et les réfugiés pour assurer une approche pacifique de ce processus.
La décision de fermer quatre camps - Katcha Gari et Jalozai dans la Province frontière du Nord-Ouest, ainsi que Jungle Pir Alizai et Girdi Jungle au Baloutchistan - a été prise l'année dernière pendant une rencontre tripartite entre l'UNHCR, le Pakistan et l'Afghanistan. Cela a encore été réaffirmé cette année et les dates limites étaient d'abord fixées au 15 juin - puis repoussées au 30 juin - pour Katcha Gari et Jungle Pir Alizai, et la fin du mois d'août pour les deux autres camps. Le Gouvernement du Pakistan a déclaré que les camps devraient être fermés principalement pour des raisons de sécurité
Les deux camps qui vont fermer ce week-end accueillent plus de 82 000 Afghans enregistrés - la majorité d'entre eux sont des femmes, des enfants de moins de 18 ans et des personnes âgées, selon le rapport d'enregistrement de 2007. Les Afghans se sont vu proposer deux options par le gouvernement pakistanais. Ceux qui souhaitent rentrer en Afghanistan peuvent le faire avec l'assistance de l'UNHCR, alors que ceux qui ne peuvent retourner en Afghanistan peuvent choisir d'être relocalisés dans un camp déjà existant au Pakistan désigné par le gouvernement.
Au cours de ces dernières semaines, l'UNHCR a surveillé de près les préparatifs de fermeture des camps. Jusqu'à présent cette année, plus de 16 000 Afghans enregistrés ont été rapatriés depuis le camp de Katcha Gari et au moins 600 depuis le camp de Jungle Pir Alizai. L'UNHCR relève le fait que la fermeture du camp de Katcha Gari se déroule pacifiquement. Nous n'avons pas accès au camp de Jungle Pir Alizai pour des raisons de sécurité et nous espérons qu'il n'y aura pas de nouveaux accrochages comme ceux qui ont eu lieu à la mi-mai. Certains résidents du camp refusent d'être évacués, protestant du fait qu'ils sont Pakistanais, et non Afghans. Aucune famille n'a été approchée pour une relocalisation à ce jour.
Certains Afghans qui sont rentrés en Afghanistan depuis les deux camps disent qu'ils ont considéré le rapatriement comme la meilleure option parmi les deux alternatives proposées. Ils citent également la situation isolée des camps, le manque d'infrastructure basique, des possibilités réduites de pouvoir subvenir à leurs besoins et la validité de trois ans de leur permis de séjour, comme raisons pour refuser la relocalisation.
L'UNHCR est conscient de la complexité des défis auxquels le Gouvernement pakistanais doit faire face concernant les camps. Cependant, il est notable que la majorité de la population afghane dans les camps de Jungle Pir Alizai et Girdi Jungle, principalement des femmes et des enfants, sont originaires de provinces particulièrement affectées par le conflit qui se poursuit dans le sud de l'Afghanistan. Approximativement, un tiers de la population du camp de Jalozai est originaire de provinces où la sécurité est au mieux précaire.
Lors d'une récente réunion de la Commission tripartite à Dubaï, l'UNHCR a souligné son inquiétude face à la détérioration de la sécurité en Afghanistan et des capacités d'absorption limitées. Les trois parties ont discuté des implications de ces facteurs sur le rapatriement durable des 2,15 millions d'Afghans enregistrés restant au Pakistan.
Plus de trois millions d'Afghans ont été assistés pour rentrer chez eux depuis le Pakistan depuis que l'UNHCR a commencé à faciliter les retours volontaires en 2002, mettant ainsi en oeuvre l'une de ses plus grandes missions de rapatriement dans le monde. Cette année, 50 000 Afghans enregistrés sont volontairement rentrés depuis le Pakistan, bénéficiant de l'augmentation de l'allocation de rapatriement de 100 dollars en moyenne par personne. Quelque 200 000 Afghans non enregistrés sont également rentrés avec un nouveau package d'assistance.
Nous comptons sur toutes les parties en présence pour poursuivre le processus de consolidation des camps dans le plus total respect de volontarisme qui a été un point essentiel de cette opération depuis 2002.
Plus de 2,15 millions de personnes ont été enregistrées comme citoyens afghans résident temporairement au Pakistan, et ont reçu des cartes de séjour valables pendant trois ans. Plus de la moitié de cette population vit dans des zones urbaines. Quelque 84 pour cent disent qu'ils sont inquiets du fait de rentrer chez eux, principalement pour des raisons de sécurité et d'accès à la terre, d'hébergement et d'opportunités de subvenir à leurs besoins.