Yémen : près de 1 500 Somaliens et Ethiopiens sont arrivés à bord de 12 bateaux de passeurs depuis 8 jours
Yémen : près de 1 500 Somaliens et Ethiopiens sont arrivés à bord de 12 bateaux de passeurs depuis 8 jours
Plus de 22 000 personnes ont traversé le Golfe d'Aden depuis la Somalie vers le Yémen cette année à bord d'embarcations de passeurs. Au moins 355 d'entre elles sont mortes pendant ce périlleux voyage et plus de 150 sont portées disparues. Environ la moitié de ceux qui sont arrivés sur les côtes du Yémen recherchaient et ont reçu l'assistance de l'UNHCR à leur arrivée.
Ces huit derniers jours, près de 1 500 Somaliens et Ethiopiens sont arrivés à bord de 12 bateaux de passeurs. Au moins 18 personnes à bord de ces bateaux sont mortes et 17 sont portées disparues. Les bateaux arrivant de Somalie accostent généralement dans une partie de la côte, d'environ 300 kilomètres, tenue par les tribus et particulièrement isolée. L'UNHCR, qui a seulement un accès limité à cette région dangereuse, a pu transporter pendant la semaine passée 853 Somaliens et Ethiopiens vers notre centre de réception de May'fa, et leur fournit de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux et autre assistance.
La plupart des nouveaux arrivants ont indiqué à nos équipes qu'ils sont originaires du sud ou du centre de la Somalie où leur liberté avait été réduite de façon significative, depuis que la région est passée sous le contrôle de l'Union des Tribunaux islamiques plus tôt cette année. Ils ont également évoqué une augmentation des conflits entre tribus et entre clans et ont dit qu'ils craignaient pour leurs vies. Ils ont dit que l'Union des Tribunaux islamiques ont décrété que les hommes devaient être le seul soutien familial et que les femmes doivent rester chez elles.
Certains parmi les arrivants ont dit qu'ils venaient de la frontière entre la Somalie et l'Ethiopie, près de Boroma et Hargeisa, où ils disent que des activités militaires ont eu lieu récemment.
Sur l'autre rive du Golfe d'Aden, parallèlement, un groupe de plus de 100 migrants illégaux éthiopiens devaient être renvoyés dans leur pays par avion aujourd'hui depuis Bossasso, une ville portuaire dans le nord-est de la Somalie, après qu'ils aient accepté pendant des entretiens d'évaluation avec l'UNHCR de rentrer en Ethiopie. Après leurs entretiens par l'UNHCR, l'IOM les a rapatriés chez eux. Avec le vol d'aujourd'hui, ce sont au total 220 personnes qui seront rentrées chez elles cette semaine.
Les migrants rapatriés faisaient partie d'un groupe de plus de 2 000 Ethiopiens qui avaient été arrêtés et étaient détenus depuis le mois dernier par les autorités somaliennes dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains dans le nord-est de la Somalie, que l'on appelle aussi Puntland. Quelque 1 300 éthiopiens ont été renvoyés de force par les Somaliens vers l'Ethiopie le 8 octobre dernier avant que l'UNHCR et d'autres agences des Nations Unies n'interviennent et n'appellent les autorités somaliennes à autoriser l'UNHCR à interviewer le groupe restant de plus de 600 personnes qui pourraient être des demandeurs d'asile. Mais environ la moitié des détenus ont réussi à sortir du centre gardé par les Somaliens et il est probable qu'ils tenteront la traversée du Golfe d'Aden malgré les avertissements sur les dangers encourus.
Hier, quelque 70 demandeurs d'asile parmi le groupe qui ont été identifiés par l'UNHCR après leur détermination de statut dans un centre d'entretien de fortune dans les faubourgs de Bossasso ont été emmenés à Garowe, à quelque 400 kilomètres au sud de Bossasso, où nous avons un bureau et où la procédure de détermination de leur statut sera finalisée. Garowe est le siège de l'Etat partiellement autonome du Puntland. La semaine dernière, l'UNHCR et les autorités du Puntland ont signé un accord qui souligne les mesures à prendre pour assurer la protection des réfugiés et des demandeurs d'asile.
Parmi les 70 demandeurs d'asile, il y avait 4 mineurs non accompagnés, notamment un garçon orphelin de 13 ans originaire de Oromia en Ethiopie qui a dit avoir quitté son village après que ses parents aient été tués et qu'il avait très peur de rentrer chez lui.
Bossasso accueille environ 22 000 déplacés internes originaires de toute la Somalie et plus de 5 000 migrants principalement éthiopiens, selon les estimations des autorités.