Tchad : Le HCR est préoccupé par la sécurité du personnel humanitaire
Tchad : Le HCR est préoccupé par la sécurité du personnel humanitaire
L'UNHCR est très préoccupé par la sécurité du personnel humanitaire à l'est du Tchad, après une détérioration de la situation de sécurité sur place. Nous sommes particulièrement préoccupés par la situation qui prévaut à Guéréda et ses alentours, une ville située à près de 65 kilomètres de la frontière avec le Soudan.
Vendredi dernier, sept hommes armés de fusils et portant des uniformes militaires ont fait irruption dans l'enceinte d'une organisation non-gouvernementale à Guéréda. Trois travailleurs humanitaires ont reçu un coup de crosse de fusil à la tête et l'un d'entre eux a été évacué dans un hôpital militaire français à Abéché, la capitale de l'est du Tchad. Les intrus ont dérobé l'argent qui devait servir à payer les salaires et au travail de l'agence dans les camps de réfugiés.
C'est la septième fois que les travailleurs humanitaires sont pris pour cible dans la zone de Guéréda depuis le mois de mai. Trois semaines auparavant, deux véhicules d'une autre ONG ont été volés. Début juillet, deux voitures de l'UNHCR ont été volées dans notre bureau de Guéréda après que des hommes armés aient maîtrisé les gardes.
En février, quelques-uns de nos employés ont été contraints, sous la menace, de conduire un véhicule de l'UNHCR vers la frontière avec le Soudan, mais la voiture a été abandonnée un peu plus tard et notre personnel libéré, sans qu'on lui fasse de mal. La situation sécuritaire demeure également instable dans les autres zones de l'est du Tchad, y compris à Abéché, où un membre de l'UNICEF a été touché par balle en mai dernier et sérieusement blessé.
Nous avons exprimé notre préoccupation sur la situation sécuritaire. L'insécurité croissante rend de plus en plus difficile et dangereuse, pour les agences humanitaires et leur personnel, la fourniture de l'assistance aux réfugiés soudanais originaires du Darfour dans cette zone. Certaines organisations humanitaires locales et internationales ne travaillent plus qu'avec du personnel essentiel sur place et ont réduit leurs activités dans les camps. L'UNHCR gère deux camps dans cette région, Mile et Kounoungou, qui abritent 27 000 réfugiés. L'UNHCR et ses partenaires s'occupent de 213 000 réfugiés originaires du Darfour dans 12 camps dans l'est du Tchad.
Nous avons exprimé notre préoccupation sur la situation sécuritaire aux autorités tchadiennes et aux parties internationales. Nous demandons une augmentation du nombre de gendarmes à l'est du Tchad afin que les travailleurs humanitaires puissent travailler sans craindre d'être attaqués. Actuellement, seuls 235 gendarmes sont chargés d'assurer la protection des travailleurs humanitaires et des réfugiés. Nous espérons que 100 officiers supplémentaires seront déployés dans la région dans un futur proche.
Le conflit entre les différents groupes ethniques, spécialement dans la région de Guéréda, ajoute également aux tensions existantes pour les travailleurs humanitaires et les populations locales.