Davantage de Palestiniens arrivent à la frontière entre la Syrie et l'Iraq après avoir fui Bagdad
Davantage de Palestiniens arrivent à la frontière entre la Syrie et l'Iraq après avoir fui Bagdad
Davantage de Palestiniens sont arrivés à la frontière entre l'Iraq et la Syrie après avoir fui Bagdad pour échapper aux violences croissantes, au harcèlement et aux assassinats ciblés dont ils sont l'objet. Le groupe qui est arrivée le plus récemment est composé de 41 personnes. Il campe du côté iraquien de la frontière avec la Syrie depuis samedi dernier. Les autorités iraquiennes présentes à la frontière ont d'abord refusé qu'ils quittent l'Iraq, en invoquant le fait que ces personnes n'avaient pas de papiers d'identité. Certains membres du groupe n'ont aucun document de voyage, alors que d'autres disposent de documents expirés - tout cela du fait de la suspension de tout renouvellement ou délivrance de permis de résidence, qui a été décidée par les autorités iraquiennes et qui est maintenue jusqu'à nouvel ordre.
Outre cette situation inextricable, les Palestiniens ont été informés par les gardes-frontière iraquiens que les autorités syriennes devaient auparavant donner leur accord pour les laisser entrer, et que ce n'est qu'une fois cette étape franchie, que la partie iraquienne les autoriseraient à sortir, ou du moins à entrer dans le no-man's land entre l'Iraq et la Syrie, pour qu'ils rejoignent un autre groupe de 350 Palestiniens qui est bloqué sur place depuis le mois de mai.
Nous avons maintenant 41 Palestiniens traumatisés qui ont passé toute la semaine dernière à 250 mètres du point de contrôle iraquien. Ils sont aidés par un chef tribal local qui leur fournit de quoi s'abriter, manger et boire. Les gardes-frontière iraquiens ont également donné un peu de nourriture et d'eau et le CICR a fourni des tentes, des couvertures, des réchauds et des jerrycans.
L'UNHCR est entré en contact avec les autorités des deux pays, mais jusqu'à présent nous n'avons pas pu trouver de solution pour ces 41 Palestiniens. Selon les représentants iraquiens, un accord récent entre l'Iraq et la Syrie a instauré un contrôle strict de tous les mouvements de personnes entre les deux pays. Par conséquent, les permis d'entrée et de sortie ne peuvent être accordés que si les autorités des deux pays sont d'accord. L'UNHCR a été informé que les autorités frontalières des deux côtés n'étaient pas en mesure de faire d'exception et de permettre aux Palestiniens d'entrer, même dans le no-man's land.
Environ 15 000 Palestiniens demeurent encore en Iraq, sur les quelque 34 000 qui s'y trouvaient en 2003. Ils vivent dans un climat de crainte constante à Bagdad, sans possibilité de quitter facilement le pays. Le voyage vers la frontière est de plus en plus dangereux, ils ne peuvent pas obtenir de documents adéquats et des centaines d'entre eux qui ont tenté de fuir sont bloqués à la frontière syrienne ou dans un camp isolé situé à 60 kilomètres à l'intérieur de la Jordanie. Ceux qui ont réussi à quitter l'Iraq l'ont fait, le plus souvent, de manière illégale, avec l'aide de passeurs ou grâce à de faux documents.
Nous évoquons régulièrement la situation de plus en plus dramatique en Iraq, particulièrement celle des personnes qui n'ont pas la possibilité de quitter le pays, de trouver un endroit sûr ou de bénéficier d'un réseau de soutien à l'intérieur de l'Iraq. Les Palestiniens en font partie. Nous appelons les autorités syriennes et iraquiennes à leur permettre de quitter le pays. Nous réitérons également notre demande aux pays voisins et aux pays de réinstallation ainsi qu'à Israël pour qu'ils offrent des solutions.