Le HCR consterné par la mort de plusieurs personnes au large des côtes italiennes
Le HCR consterné par la mort de plusieurs personnes au large des côtes italiennes
Genève, le 8 mars 2002
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est consterné par la mort de plusieurs dizaines de personnes se trouvant à bord d 'un bateau qui a coulé au large de l'île italienne de Lampedusa, hier en fin de journée .
L'identité des victimes n'a pas encore été confirmée, mais le HCR craint qu'il n'y ait des réfugiés parmi elles. Depuis quelques années, de plus en plus de réfugiés ainsi que des migrants économiques, sont la proie de réseaux de trafiquants d'êtres humains sans scrupules et bien organisés.
Selon les premières informations de la presse à Lampedusa, ce drame aurait causé la mort de près de 60 personnes, dont des femmes et des enfants. C'est le plus récent d'une longue liste d'accidents de ce genre. Il semblerait que la petite embarcation était surchargée, fait de plus en plus fréquent, les trafiquants essayant de toucher un maximum d'argent sans se soucier de la sécurité des passagers.
Le nombre de personnes ayant perdu la vie en tentant d'entrer clandestinement en Europe, quelle que soit la proportion de réfugiés, devient alarmant. Des chercheurs d'ONG ont enregistré plus de 2 400 morts au cours des dernières années, ce chiffre étant loin d'être exhaustif car tous les décès n'ont pas été signalés.
Le HCR estime que la tragédie de Lampedusa met en évidence l'extrême importance du processus en cours d'harmonisation des politiques et des procédures d'asile et de migration de l'Union européenne, qui devrait être complété d'ici 2004. Une approche harmonisée permettant aux réfugiés de gagner plus facilement l'Europe sans danger, qui fournirait également une nouvelle politique plus ouverte et plus réaliste en matière d'autres formes de migration légale, est essentielle afin d'éviter que ne se produisent des drames comme celui de Lampedusa. La politique actuelle d'une interdiction quasi totale de l'immigration et le nombre croissant de mesures restrictives à l'encontre des demandeurs d'asile jette littéralement les réfugiés et les immigrants entre les griffes de trafiquants qui se soucient fort peu du fait qu'ils puissent payer leur passage de leur vie.