Kirghizistan : Le Haut Commissaire assistant va partir en mission pour trouver une solution pour les Ouzbeks
Kirghizistan : Le Haut Commissaire assistant va partir en mission pour trouver une solution pour les Ouzbeks
Le Haut Commissaire assistant, Kamel Morjane, se rend demain (samedi 25 juin) au Kirghizistan pour trouver une solution adéquate pour les quelque 450 Ouzbeks demandeurs d'asile dont le sort demeure incertain. Cette semaine, nous avons dû redoubler d'efforts pour empêcher des retours forcés. Comme vous le savez, nous avons été - et nous continuons d'être - particulièrement préoccupés par la situation de 29 demandeurs d'asile maintenus en détention à Osh, éloignés des autres demandeurs d'asile et menacés d'expulsion vers l'Ouzbékistan. Le personnel de l'UNHCR à Osh a pu visiter ces détenus mardi et travaille avec les autorités kirghizes pour accélérer la procédure de détermination de statut et établir si leurs demandes d'asile sont fondées.
Kamel Morjane doit rester trois jours au Kirghizistan et rencontrer les responsables kirghizes pour trouver une solution acceptable à cette situation précaire. Plus tôt cette semaine, nous avons été informés de l'extradition imminente de ces 29 personnes, que l'Ouzbékistan qualifie de « criminels ». Mercredi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres, et le Haut Commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour, ont publié un communiqué dans lequel ils demandent au Kirghizistan de ne renvoyer personne vers l'Ouzbékistan, sans qu'une procédure adéquate de détermination de statut n'ait été menée. Le Secrétaire général, Kofi Annan, a également fait une déclaration sur sa préoccupation au sujet de ce groupe.
En vertu de la Convention de 1951 sur les Réfugiés, dont le Kirghizistan est signataire, il est interdit de renvoyer de force les demandeurs d'asile vers leur pays d'origine. Les retours forcés contreviennent également aux autres conventions, telles que la Convention contre la Torture. Le gouvernement ouzbek revendique que ces hommes sont des criminels, plutôt que des réfugiés fuyant la persécution pour leur opinion politique ou religieuse - ou selon d'autres raisons définies par la Convention de 1951. Le cas de chacune de ces personnes doit néanmoins être examiné avec beaucoup d'attention, avant de les exclure du statut de réfugiés et de les renvoyer vers leur pays d'origine.
La procédure de détermination du statut de réfugié se poursuit pour les autres Ouzbeks, hébergés dans le camp de Sasyk à l'ouest du Kirghizistan. Malheureusement, leur situation a empiré. Nous avons reçu des informations selon lesquelles le Procureur général kirghize aurait demandé à ce que 103 personnes soient transférées du camp vers le centre de détention. Jeudi, des officiers de sécurités ouzbeks en civil ont été aperçus autour du camp.
Les autorités kirghizes subissent sous la pression de Tachkent pour renvoyer de force les demandeurs d'asile ayant fui l'Ouzbékistan à la suite des violences à Andijan le 13 mai dernier. Deux semaines auparavant, le 9 juin, les autorités kirghizes ont renvoyé quatre demandeurs d'asile chez eux. Malgré tous nos efforts, nous n'avons pas d'information quant à leur sort depuis leur retour en Ouzbékistan.