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Le HCR lance un appel pour les déplacés internes soudanais et les réfugiés tchadiens au Darfour occidental

Points de presse

Le HCR lance un appel pour les déplacés internes soudanais et les réfugiés tchadiens au Darfour occidental

30 Janvier 2007

L'UNHCR lance un appel pour collecter 19,7 millions de dollars afin de financer ses activités de protection et d'assistance en 2007 en faveur des dizaines de milliers de déplacés internes soudanais et pour les réfugiés tchadiens qui se trouvent dans l'ouest du Darfour.

L'appel relève que, malgré la signature de l'Accord de paix sur le Darfour (DPA) en mai 2006 et la résolution 1706 du Conseil de sécurité des Nations Unies en août dernier, la sécurité dans la région demeure extrêmement instable.

Du fait des combats incessants entre les troupes gouvernementales et les rebelles opposés à l'accord de paix, et des attaques fréquentes des milices arabes contre les tribus africaines, il n'y a aucune perspective de retour pour les déplacés internes au Darfour, pas plus que pour les 200 000 réfugiés soudanais accueillis dans l'est du Tchad. Il y a actuellement près de 2 millions de personnes déplacées dans le nord, le sud et l'ouest du Darfour, dont 250 000 personnes qui ont fui les combats au cours des six derniers mois. Pour la seule zone de l'ouest du Darfour, où les équipes de l'UNHCR sont principalement basées, on compte environ 700 000 déplacés.

Il y a également quelque 20 000 réfugiés tchadiens qui se sont enfuis au Darfour pour échapper à l'insécurité dans les régions frontalières du Tchad l'année dernière. L'est du Tchad accueille 230 000 réfugiés soudanais originaires du Darfour dans 12 camps de l'UNHCR. Ils ont fui les raids des milices arabes ainsi que les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles en 2003 et 2004.

L'appel souligne également que la région est plongée dans un état d'urgence permanent. Le conflit actuel et l'insécurité au Darfour demeurent les principaux défis pour les déplacés internes et les réfugiés ainsi que pour tous les acteurs humanitaires. Les travailleurs humanitaires ont été la cible d'attaques organisées. Au cours de ces derniers mois, 12 d'entre eux ont été tués au Darfour. Les locaux et les biens des organisations humanitaires ont également été visés. Par conséquent, les attaques ou la peur des attaques ont considérablement réduit l'accès des travailleurs humanitaires aux personnes qui ont le plus besoin d'aide.

Malgré les conditions de sécurité extrêmement précaires au Darfour, l'UNHCR maintient son engagement à venir en aide aux personnes déplacées et aux réfugiés dans la région. En 2006, l'UNHCR a mené régulièrement des missions de suivi de la protection dans les villages où l'accès était possible. Nos équipes ont également été directement impliquées dans la prévention des violences sexuelles et sexistes et la réponse apportée à ces violences, notamment grâce aux 34 centres pour les femmes établis par l'UNHCR. Ces centres sont localisés dans les camps de déplacés internes. A ce jour, ils ont permis d'aider environ 80 000 femmes à améliorer leurs conditions de vie grâce à des formations professionnelles, des projets générateurs de revenus et grâce à des initiatives dans le domaine de l'éducation à la santé.

L'UNHCR a également fourni une assistance juridique à plusieurs centaines de personnes qui avaient besoin d'être représentées et conseillées. Nous avons également réhabilité ou construit des écoles, des installations sanitaires, des systèmes d'approvisionnement en eau et des hébergements. En 2007, l'UNHCR prévoit de continuer toutes ces activités cruciales pour les personnes déplacées internes.

L'appel précise également qu'en 2006, l'UNHCR a établi deux camps de réfugiés au Darfour occidental pour assister quelque 20 000 réfugiés tchadiens qui ont fui l'insécurité dans leur propre pays. Le camp d'Um Shalaya, près de Mornei, accueille 3 800 réfugiés tchadiens qui ont été transférés depuis la frontière, tandis que le camp de Mukjar héberge 200 réfugiés. Des milliers de Tchadiens ont décidé de rester à la frontière, près de leurs fermes et de leurs familles dans l'est du Tchad. Nous continuerons à assurer une protection internationale et à fournir une assistance aux réfugiés tchadiens au Darfour.

L'insécurité au Tchad voisin a également poussé quelque 15 000 réfugiés soudanais à retourner chez eux au Darfour en 2005/2006. Nos équipes les assisteront de façon à ce que leur retour puisse être durable.

L'UNHCR est présent dans cinq endroits du Darfour occidental : El Geneina, Zalingei, Mukjar, Habilla et Mornei. Nous avons également un bureau à Nyala, dans le sud du Darfour. Au total, nous avons plus de 100 personnes qui travaillent au Darfour.

Au Tchad, pendant ce temps, l'UNHCR et son ONG partenaire MSF-Hollande ont achevé, dimanche, une distribution urgente de matériel de secours auprès de plus de 11 000 Tchadiens, qui ont été déplacés ces dernières semaines par les violences intercommunautaires dans le sud-est de la région. Au total, 11 831 personnes ont reçu des bâches en plastique, des couvertures, des jerrycans et des nattes. Ces Tchadiens déplacés se trouvent dans et autour du village de Gasire, à plusieurs kilomètres au nord de Goz Beida, la principale ville du sud-est du Tchad.

La plupart de ces personnes n'ont rien pu emporter ; elles se sont enfuies lorsque quelque 25 villages ont été entièrement brûlés par des milices armées arabes à la fin de l'année dernière. D'autres ont fui en anticipant la violence dans leurs villages. La distribution de dimanche a été rendue possible en grande partie grâce à la contribution importante du Bureau de l'assistance à l'étranger en cas de catastrophe de l'Agence des Etats-Unis (US Office of Foreign Disaster Assistance, OFDA), qui a directement assuré le transport par avion vers Abéché, la principale ville de l'est du Tchad samedi dernier. La distribution a eu lieu en parallèle avec une distribution alimentaire par le Programme Alimentaire Mondial et ses partenaires.

La situation dans le sud-est du Tchad demeure précaire, et nous sommes toujours très inquiets quant au problème de la stabilité à long terme de la région. Les Tchadiens vivent chaque jour dans la peur des attaques et certains, qui étaient rentrés dans leurs villages après les promesses d'une amélioration de la sécurité, sont finalement revenus vers les sites de déplacés à cause de la poursuite des violences.

De plus, dans la région, l'environnement est très fragile, avec très peu de ressources naturelles, particulièrement en eau et en bois de chauffage. La pression supplémentaire causée par la présence de dizaines de milliers de personnes en plus, des personnes fuyant l'insécurité, pose un risque réel de réduire encore ces ressources.

Plus de 100 000 Tchadiens sont toujours déplacés dans le sud-est du Tchad à cause de la violence intercommunautaire persistante. En plus des 230 000 réfugiés abrités dans les 12 camps de l'UNHCR dans l'est du Tchad, il y a également 46 000 réfugiés originaires de République centrafricaine dans le sud du pays.